CHAPITRE 21 | Lilith

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   Je suis assise dans le bureau de la principale, les bras croisés, les yeux rivés sur le sol. Mon cœur bat encore à toute vitesse, le souvenir de l'altercation avec Brianna et Clémentine me trottant dans la tête. Ça me rend encore plus nerveuse d'être ici, dans ce bureau froid et impersonnel. La principale, avec son regard sévère et son ton autoritaire, semble chercher les bons mots pour me remettre sur le droit chemin. Mais à vrai dire, je m'en fiche complètement.

– Je vais essayer d'appeler ta belle-mère, dit-elle d'un ton plus calme, presque comme si elle me faisait une faveur. Je soupire bruyamment, levant les yeux au ciel, irritée par la situation.

– Et qu'est-ce que vous voulez que ma belle-mère fasse ? je lui lance, un peu trop sèchement. Elle est occupée à sa propre vie, elle n'a même pas le temps de s'occuper de moi, alors vous pensez qu'elle va me sauver la mise maintenant ?

La principale me regarde, visiblement choquée par ma réponse. Elle compose un numéro sur son téléphone et attend qu'il sonne. Je ne peux m'empêcher de rouler des yeux en attendant, le silence entre nous deux devenant de plus en plus lourd.

– Je sais que tu traverses des moments difficiles, commence-t-elle, essayant de me rassurer, mais je l'interromps avant même qu'elle ne puisse continuer.

– Des moments difficiles ?! je m'écrie, la colère montant en moi. Vous n'avez aucune idée de ce que c'est. Vous vivez dans votre petit monde parfait, à juger tout le monde. Vous me donnez des conseils de déléguée des élèves, mais vous ne comprenez rien, vous ne savez rien.

Elle baisse légèrement la tête, mais ne dit rien. Je vois son visage se durcir légèrement. Elle essaie encore de faire un effort pour être calme, mais je n'ai aucune envie de l'écouter. Pourquoi est-ce qu'elle se donne cette peine, de toute façon ? Elle n'a pas le droit de me donner des leçons sur quoi que ce soit. Je me relève brusquement, faisant grincer la chaise contre le sol.

– Vous voulez vraiment m'aider ? Alors arrêtez de jouer à la psychologue et laissez-moi partir. Je ne veux pas passer la journée à écouter vos discours moralisateurs, dis-je en m'approchant de la porte, prête à m'éclipser.

La principale hésite un instant, mais visiblement, elle comprend que rien ne pourra me faire changer d'avis. Elle raccroche, puis se tourne vers moi.

– Très bien, tu peux sortir. Mais je veux que tu sois consciente de la situation. Ce genre de comportement ne va pas sans conséquence.

Je la regarde dans les yeux, sans un mot. Puis je tourne les talons et quitte son bureau sans un regard en arrière, comme une libération. J'ai l'impression que tout ce poids que j'avais sur les épaules se dissipe un peu.

Mais cette sensation de liberté est de courte durée, je le sais. Je vais devoir faire face à tout ça plus tard. Mais pour l'instant, je ne veux plus y penser. J'ai juste besoin de respirer.

Je sors dans le couloir, l'air froid de l'extérieur m'attrapant dès que je passe la porte. J'inspire profondément, fermant un instant les yeux pour essayer d'oublier l'intensité de ce qui vient de se passer.

Je suis toujours à Londres, coincée dans ce foutu voyage scolaire. Mais, honnêtement, j'en ai déjà assez. Les journées passent lentement, les activités sont ennuyeuses, et surtout, je partage toujours ma chambre avec Zayn.

Oui, Zayn. Mon pire ennemi. Enfin, ce n'est plus vraiment un ennemi, c'est plus compliqué que ça. Mais on ne s'entend toujours pas bien, et ça me pèse.

Je n'ai plus la patience de supporter tout ça. Après tout, je suis venue ici pour m'amuser, mais chaque minute passée dans cette chambre avec lui me rappelle tout ce que j'essaie d'oublier.

Till the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant