CHAPITRE 11 | Lilith

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Je me réveille en sursaut, le corps douloureux. Les souvenirs de la veille me reviennent en vagues confuses et amères. La soirée, la rencontre avec Zayn... puis le retour ici, Deborah qui m'a attendu dans l'ombre du salon. Elle s'est mise à hurler dès que j'ai passé la porte, me reprochant d'être rentrée tard, de lui « manquer de respect ». Mais cette fois, ça ne s'est pas arrêté aux mots.

Je ferme les yeux, me rappelant le moment où elle a levé la main, ses cris résonnant encore dans mes oreilles. La douleur est vive, une brûlure sourde et lancinante dans mes côtes et sur ma joue. Je reste quelques secondes de plus sous la couette, incapable de bouger, comme si mon corps refusait de se lever, de revivre encore une autre journée semblable à celle d'hier.

Mais je n'ai pas le choix. Je dois aller en cours. Je me force à me lever, chaque mouvement me rappelant les coups de la veille. Je me dirige vers la salle de bain, allume la lumière et me regarde dans le miroir. Ma joue est marquée par un bleu sombre, la peau autour légèrement enflée. Près de mes côtes, une petite entaille rougeâtre attire mon regard, une trace laissée par l'anneau de Deborah lorsqu'elle a frappé.

Un frisson me parcourt. Personne ne doit voir ça.

Je respire profondément et ouvre l'armoire de la salle de bain. J'y trouve un petit tube de fond de teint que j'avais acheté pour ce genre de situation. Avec des gestes rapides et habitués, je commence à camoufler le bleu sur ma joue. Je fais de mon mieux, mais même en mettant une couche épaisse, la marque reste légèrement visible, une ombre qui trahit ce que j'essaye de dissimuler.

Pour mes côtes, c'est plus simple. J'enfile un pull ample et long pour éviter que l'entaille ne frotte contre le tissu. Ensuite, j'attrape une veste légère, enfile mes baskets et glisse mon sac sur mon épaule. Prête à affronter la journée, même si chaque pas me rappelle la douleur sous la peau.

Je descends rapidement les escaliers, espérant que Deborah soit encore en train de dormir. Je n'ai pas la force de croiser son regard ou de supporter d'autres remarques ce matin. J'ouvre la porte avec précaution et la referme doucement derrière moi, inspirant l'air frais du matin qui semble alléger un peu le poids qui pèse sur mes épaules.

L'arrêt de bus n'est qu'à quelques minutes à pied, mais la douleur rend chaque pas difficile. Mon sac bat contre mon dos, et je retiens une grimace à chaque impact. Je marche lentement, fixant le sol, évitant de croiser les regards des autres passants, espérant que personne ne remarque mon malaise. Au fond de moi, je me demande combien de temps encore je pourrai cacher la vérité, combien de temps avant que tout ça ne devienne trop insupportable.

En arrivant à l'arrêt de bus, je m'appuie contre le poteau, essayant de calmer mon souffle. Je repense à Zayn, à la soirée d'hier... et je me demande ce qu'il dirait s'il savait.

Je monte dans le bus avec un léger soupir de soulagement en voyant que Noah est déjà assise près de la fenêtre, l'air absorbée par son téléphone. À chaque pas, je ressens la douleur à mes côtes, un rappel constant des événements de la veille. Je m'approche d'elle, et lorsqu'elle lève la tête et m'aperçoit, son visage s'illumine d'un sourire.

— Hey, t'étais où hier soir ? elle demande en riant. Tu sais que t'as manqué une sacrée fin de soirée !

Je m'efforce de sourire en me laissant tomber à côté d'elle, espérant qu'elle ne remarque rien. Je hausse les épaules.

— Oh, t'sais, j'étais crevée, alors j'ai fini par rentrer plus tôt, je mens, en essayant de garder un ton détaché.

Elle fronce légèrement les sourcils, mais je détourne le regard avant qu'elle ne puisse scruter mon visage plus attentivement. Avec un petit rire, elle laisse le sujet glisser, et son expression s'anime.

Till the endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant