Till the end

CHAPITRE 19 | Lilith

   Je me réveille en sursaut, le cœur battant à un rythme effréné. Mon corps entier est tendu, une sueur froide coulant le long de ma colonne vertébrale. Un autre cauchemar. Encore ce foutu accident, encore ces cris qui tournent en boucle dans ma tête. Ça ne partira jamais. Je le sais.

Je me redresse sur le lit, ma respiration hachée. La lumière grise du matin perce à travers les rideaux, et l'air frais de la pièce me rappelle brutalement où je suis. La chambre partagée avec Zayn. Mon regard se pose sur son lit vide. Bien sûr qu'il est déjà parti. Ce type doit probablement courir à l'extérieur ou déjà foutre la pagaille quelque part.

Je prends une longue inspiration avant de descendre de mon lit, mes pieds nus touchant le sol froid. Chaque mouvement me rappelle la douleur à ma jambe. La chute à la station de l'autre jour a laissé des traces, mais comme tout le reste, je préfère ignorer. Parce qu'au fond, qu'est-ce que je peux faire d'autre ?

Après une douche rapide, j'enfile un pull et un jean. Aujourd'hui, c'est une journée chargée avec l'excursion. Ils nous baladent de site en site, comme si ça allait nous cultiver. Je prends mon sac et descends rejoindre les autres.

Dans la salle commune, l'ambiance est déjà électrique. Noah est là, entourée de Bryan et de quelques autres étudiants qui rient bruyamment. Mon regard cherche Zayn malgré moi. Une habitude que je déteste. Mais quand je le repère, appuyé contre un mur, les bras croisés, il est déjà en train de me fixer. Son regard est dur, presque agressif. Je détourne les yeux immédiatement, me concentrant sur Noah.

— T'as bien dormi ? demande-t-elle, son sourire lumineux atténuant un peu mon malaise.

— Comme une merde, réponds-je avec un soupir.

— T'inquiète, aujourd'hui on va bien se marrer.

J'acquiesce sans trop y croire. L'annonce de l'excursion est faite, et tout le monde commence à sortir pour monter dans le bus. Alors que je m'avance, je sens une pression sur mon bras. Je me retourne brusquement pour trouver Zayn, son visage à quelques centimètres du mien.

— Tu comptes bouger ou tu vas rester plantée là comme une idiote ? grogne-t-il, sa voix basse mais tranchante.

Je serre les dents, un mélange de colère et de frustration bouillonnant en moi.

— Casse-toi, Zayn. Sérieusement.

Il esquisse un sourire sarcastique avant de relâcher mon bras, mais pas avant d'avoir planté son regard dans le mien, comme pour me défier.

— Comme tu veux, princesse. Fais juste pas de conneries aujourd'hui.

Ses mots, son ton, tout me fait monter la rage. Mais je décide de l'ignorer. Je monte dans le bus et m'assieds à côté de Noah, en espérant qu'il m'oublie pour le reste de la journée.

L'excursion commence sans accroc. On visite un château, puis un musée. Les guides parlent, mais la plupart d'entre nous n'écoutent pas. Noah et moi traînons à l'arrière du groupe, riant de tout et de rien. Tout semble presque normal.

Mais Zayn est toujours là, à l'horizon de ma vision périphérique. Je sens son regard sur moi à des moments aléatoires, et chaque fois, ça me donne envie de hurler. Pourquoi est-il toujours là, comme une ombre que je ne peux pas secouer ?

Puis vient le moment où on nous divise en groupes pour une activité. Les organisateurs expliquent qu'un étudiant devra rester à l'écart pour superviser les affaires du groupe, sous la "supervision" du professeur. Mon cœur se serre. Le prof référent. Celui qui me met mal à l'aise depuis le début du voyage.

— Lilith, c'est toi qui restes avec le prof, déclare l'un des organisateurs.

Je me fige. Non, non, non. Je ne peux pas. Pas lui.