Il faisait assez sombre, alors, honnêtement, ce que je vais décrire sera un peu confus. En sortant de la pièce où j'étais arrivé, ce que je vis ressemblait à un étrange mélange entre une piscine, un couloir disproportionné, et des égouts.
Les murs étaient recouverts d'un carrelage fin bleu, faisant penser à de la mosaïque, ou aux murs dans une piscine municipale, ceux qui sont dans la piscine, des fois. Ces murs étaient assez écartés, laissant peut-être un espace de 5 ou 6 mètres de large. Le plafond, lui, était assez haut, assez haut pour qu'on ne puisse pas le voir. Après, on ne voyait pas grand-chose. La seule source de lumière dans ce couloir était des néons lâchant une luminosité blanchâtre, fixés contre le mur, orienté de sorte à ce que seul le sol soit éclairé, laissant totalement sombre tout ce qui pouvait se trouver au-dessus. Le sol était assez bien éclairés - même si la lumière était assez désagréable -, mais on ne le voyait pas non plus pour autant. Il y avait une espèce d'eau plutôt trouble, montant jusqu'au genou, avec au fond ce qui ressemble à de la vase, avec un côté gélatineux - de ce que je pouvais comprendre en agitant mes pieds au fond, et du peu que je discernais. J'ai fait l'erreur de plonger ma main et de la sortir pour mieux voir, je ne pus m'empêcher de la jeter au loin aussi sec, repoussé par l'odeur si forte et nauséabonde, et l'apparence si repoussante de cette vase. J'ai eu des remontées gastriques dès l'instant où ce truc est sorti de l'eau, avec l'odeur qui est directement montée dans les narines. Honnêtement, le décor laissait à désirer.
J'avançais lentement dans ces couloirs. L'eau me ralentissait, mais la vase, qui commençait à coller mes chaussures, était ce qui était le plus problématique. Les remous que je faisais en bougeant s'étendaient bizarrement loin ; je pouvais encore voir les minuscules vagues que je faisais jusqu'à plus de 20 mètres - je crois -.
Visiblement, cet endroit n'était fait que de ces longs couloirs interminables, avec quelques rares croisements. Le décor était absolument le même partout, avec les mêmes couloirs, mêmes néons moches, et même eaux purement dégueulasses.
À un moment, je butai sur quelque chose. Je fus assez surpris, parce que je ne réfléchissais même plus ; je me contentais d'avancer droit, parce qu'il n'y avait aucun putain de changements dans ces couloirs. J'esquissai un mouvement pour aller prendre ce que je venais de cogner, mais j'eus une certaine hésitation, en repensant à la vase. Je finis par plonger mon avant-bras en faisant la moue. J'attrapai l'objet, qui était visiblement cylindrique. Je dus forcer un peu pour le retirer de l'eau, la vase a dû coller pas mal dessus. Je sortis l'objet de l'eau, mais je fu horrifié de ce que vis.
Elle était légèrement pâle, froide au touché, et légèrement collante - à cause des restes de la vase. L'extrémité était rougie, avec des touches de jaune, comme pourrie et contaminée par je ne sais quels microbes. La corne aux cinq bouts était bizarrement blanchâtre et déformée, on aurait dit que ça avait était raclée par quelque chose. Chaque partie restait immobile, malgré les multiples articulations à chaque doigts, me donnant encore plus l'idée que ça avait été conservé dans un congélateur. J'étais pétrifié, crispant ma main sur une autre. J'avais une main découpée. Je restai immobile, congelé comme ce membre, pendant plusieurs secondes. Je réussis à un moment - enfin - à reconnecter les câbles, et à lancer le plus loin que je pouvais le... Ça. Je voulais dégager cette vision le vite possible de mon esprit.
Mon corps, où plutôt chacun de mes muscles, étaient raides, figé, et pourtant, je sentais qu'absolument tout de mon être tremblait. J'ai du - je crois - passer une trentaine de secondes ainsi.
J'avais déjà vu du sang. J'ai eu une enfance, des gamelles étant petit, j'ai déjà fini les genoux écorchés, etc. J'ai déjà vu des membres découpés. Déjà, avec les films américains, sur des scènes gores - un tantinet exagérés des fois, il faut dire -, mais j'avais aussi réussi un jour, ou plutôt une nuit, à trancher le membre d'un monstre. C'était une espèce de mille-pattes avec que des bras vaguement humains, de tout par de son corps. j'avais tranché l'un d'entre eux, mais le monstre m'avait tout de suite attrapé ensuite, en hurlant comme pas possible, et en me broyant les côtés, sous ses phalanges difformes. J'avais déjà vu ça, j'étais plus ou moins habitué à voir du sang, après toutes les fois où des monstres on pu me tuer, mais tenir ce bras, entre mes mains, avec cette peau si froide, cette raideur cadavérique, et cette plaie, qui n'était même pas une coupure nette, comme si on l'avait arraché... j'étais incapable de rester tranquille, rien que d'y penser. Je me donnai une claque, comme pour essayer de reprendre mes esprits, et une pensée, parmi toutes celles qui me submergeaient actuellement, passa entre mes lèvres.
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In a nightmare
AdventureLes cauchemars nous hantent la nuit. Dans nos pires cauchemars, on est poursuivit par des monstres, on se trouve dans des endroits terrifiants, on fuit des choses abominables. Imaginez si, un jour, ces cauchemars deviennent si intenses... qu'ils en...