J'hésitai un instant à la lire. Mme Eirene avait eu un comportement bizarre lorsqu'elle me l'a donnée. En y réfléchissant un peu, c'était clair qu'elle savait quelque chose qu'elle ne m'a visiblement pas dit jusqu'à maintenant. Et cette lettre, qui a bien pu l'écrire ? Elle ? Mais pourquoi le faire sur une lettre, alors qu'elle aurait pu me le dire en face ? Alors que je commençais à me poser de plus en plus de questions, je me dis d'arrêter. S'il y a des réponses, elles sont peut-être tout simplement sur ce papier que je tiens dans mes mains. Je commence alors à lire.
« Bonjour Alex,
Si tu lis cette lettre, cela veut dire normalement que ta psychologue, Mme Emma Eirene, te l'a donnée. Nous avons appris pour tes cauchemars et voudrions t'aider à les ''combattre''.
Nous sommes une organisation s'occupant d'un grand nombre d'enfants et d'adolescents souffrant de la même chose que toi.
Si tu es intéressé, sache qu'à ta prochaine séance avec ta psychologue, en principe la semaine prochaine le samedi à 14h40, si tu n'as pas changé les horaires de tes séances, un conseiller de notre groupe viendra à ta rencontre et développera ce que notre organisation fait pour les gens comme toi, comment nous leur venons en aide.
Nous avons hâte de te rencontrer.
Cordialement. »
Je restai perplexe un moment. Qui est cette personne ? Comment peut-elle me connaître ?... Ce qui me perturba le plus, c'est que visiblement, elle en savait beaucoup sur moi, même sur les horaires de mes séances avec Mme Eirene. Je posai la lettre et réfléchis à ce qu'il y avait écrit dessus. ''d'un grand nombre d'enfants et d'adolescents souffrant de la même chose que moi'', hein ? ... Je ne suis donc pas le seul... ?
Mes pensées furent arrêtées par la porte de la maison qui s'ouvrit, laissant entrer mon père. J'allai lui dire bonjour.
«-Je verrai bien samedi prochain», pensais-je.
*
Je soufflai un coup.
Le carrelage était froid, les murs crasseux et les couloirs mal éclairés. Un silence de mort pesait tout autour, seulement rompu par un léger grésillement irrégulier de l'une des ampoules au plafond. Je regardai mon bras, pour voir l'ampleur des dégâts. Visiblement, cette saloperie m'avait arraché un gros morceau de peau avec un seul coup de mâchoire. J'arrachai un morceau de mon t-shirt pour l'enrouler autour de mon bras, empêchant le sang de trop couler. Je sentais que ça faisait mal, mais je pansais la blessure comme si c'était qu'une écorchure faite au genou quand on tombe au sol, petit.
J'étais dans une pièce assez étroite. Si je tendais les bras, je touchais presque les deux côtés du mur. Je m'étais planqué dans cette pièce pour échapper à l'autre rampant ; et heureusement qu'il est aveugle, et apparemment à moitié sourd, parce que je me serais tout bonnement mis dans une pièce qui m'empêcherait de m'enfuir si jamais ce truc venait dedans avec moi. Il est passé devant sans regarder... tu me diras, il est aveugle, donc bon, il n'aurait rien vu. Je jetai un coup d'œil dans le couloir, pour voir s'il était encore dans le coin. Le problème avec celui-là, c'est qu'il est peut-être aveugle et sourd, mais il ne fait strictement aucun bruit, même quand il m'a couru après tout à l'heure. Il pourrait débouler dans mon dos ; si je ne le vois pas, je ne saurais pas qu'il est là avant qu'il ne m'attrape...
Je décidai de fouiller la pièce. Je sais que dans les cauchemars que je fais, qui se passent dans des bâtiments, souvent, je peux trouver du matériel... et éventuellement de quoi me faire une arme. Je vis rapidement le tour. Il y avait un balai, semblant usé par le temps. Sinon, il y avait de la poussière, et rien d'autre. J'enlevai la tête du balai, ce qui me donna un bâton. J'avais déjà trouvé bien mieux, mais je ne vais pas m'en plaindre ; ce n'est pas souvent que je trouve de quoi me défendre.

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In a nightmare
AventuraLes cauchemars nous hantent la nuit. Dans nos pires cauchemars, on est poursuivit par des monstres, on se trouve dans des endroits terrifiants, on fuit des choses abominables. Imaginez si, un jour, ces cauchemars deviennent si intenses... qu'ils en...