Papa ? Je t'aime.

Lettre 24

Papa, 

J'ai décidé que j'allais continuer à écrire ces lettres, sauf que tu ne les entendras pas. Elles seront juste pour moi, pour garder une trace je suppose, et aussi car je sens que j'en ai encore besoin, c'est ma façon d'extérioriser les choses. Peut-être qu'un jour plus tard, quand tout ira mieux tu les verras qui sait ? Tu te diras sûrement que cette époque est déjà bien loin derrière toi, et que tu auras parcouru un bon bout de chemin depuis. Tu sais te voir réveiller alors que ça faisait 7 mois que tu dormais, a sans douté été le moment le plus émouvant de toute ma vie. Dans le couloir de l'hôpital, lorsque nous nous dirigions vers ta chambre, Maman était très angoissée. Je sentais sa main trembler dans la mienne, ce qui était loin de me réconforter, elle forçait un sourire sur son visage, elle marchait très vite, mais ses pas étaient mal assurés. On est finalement arrivé, j'ai ouvert la porte et tu étais assis, les plus grosses machines t'avaient été retirées. Les larmes ont coulé d'elles même sur nos visages. Maman est restée bloquée à la porte, ne contrôlant plus son corps tellement elle était heureuse, tandis que moi j'ai tout de suite couru dans tes bras. Ils m'avaient tellement manqué, à ce moment tu étais encore un peu sonné mais tu as tout de suite réagi et m'a aidé à monté près de toi sur le lit. Maman n'avait toujours pas bougé, tu as regardé son ventre surpris, mais un grand sourire est apparu sur tes lèvres. Tu l'as supplié de venir près de nous, ce qu'elle a fait. Je ne l'avais jamais vu te serrer aussi fort et aussi désespérément. Ça faisait mal de la voir pleurer comme ça, au bout de quelques minutes ça a cessé, et quand tu l'as lâché pour pouvoir l'embrasser, j'ai vu que tes yeux aussi étaient mouillés. Tu as demandé dans combien de temps est-ce-que tu pourras tenir ta petite Émilie dans tes bras, Maman a répondu dans 1 mois. Quelques secondes plus tard, on réalisa que tu avais entendu chaque mot qui t'était adressé pendant ton coma... Un sentiment de soulagement nous a envahis, nous sommes une famille réunie. 

Ton fils qui t'aime.