Papa ? Je t'aime.

Lettre 29

Papa, 

Cela fait un mois que tu as fait tes premiers pas. Le lendemain de ce magnifique jour, nous sommes tous venus avec toi à l'hôpital car Maman voulait absolument être là. Quand elle t'a vu debout, elle en a eu les larmes aux yeux et son sourire était énorme ! Émilie qui ne t'avait jamais vu te tenir sur tes deux jambes, et que tu promenais tout le temps sur ton fauteuil roulant, a ouvert grand ses yeux de surprise. Elle te voyait pour la première fois sans ton fauteuil, elle doit te trouver très grand. Moi par contre je trouve que tu as rétréci, sans doute car j'ai grandi. Attention, je vais bientôt te dépasser, tu devrais manger plus de soupe. Le temps passe si vite. Tu as été si courageux, et ça a payé. Tu vois Papa, nous ne t'avons pas laissé, nous avons toujours été à tes côtés, et nous le serons toujours. Le médecin te laisse te déplacer avec des béquilles, mais tu ne tiens pas très longtemps pour l'instant car tes jambes se fatiguent vite. Mais bientôt tu pourras t'en débarrasser, il te faut juste du temps pour que tout s'arrange. Émilie rampe partout maintenant, elle commence à toucher à tout. Je ne peux plus laisser trainer de petits jouets dans la maison, si elle en attrape un elle le met immédiatement dans sa bouche, et c'est dangereux car elle peut s'étouffer avec. Maman est constamment derrière elle, Émilie n'a peur de rien contrairement à Maman qui s'inquiète de tout. L'autre jour, j'ai donné sa soupe à ma petite sœur, mais elle n'a pas aimé le goût, alors elle a fait une tête de dégoût si mignonne ! Avec elle, une petite chose banale peut vite nous émerveiller. Mais une petite chose banale pour nous peut aussi vite l'émerveiller, telle qu'une cuillère. C'est la magie de l'enfance ! Je ne vois pas ma vie sans vous. Je sais que ce n'est pas bien, mais depuis que tu as eu ton accident, j'ai constamment peur de perdre l'un de vous. Je vous aime, alors après tout c'est peut-être normal. En tout cas, j'ai la meilleure famille du monde, je remercie la vie de vous avoir. 

Timéo.