Exutoire.

Mardi

Je m'étais scarifiée le bras. Le bras gauche. Au quatrième étage de mon lycée. Avec mon rasoir. 
J'avais prévu de juste me couper les doigts au départ, mais je n'ai pas pu résister à l'envie de couper plus. 
C'était pas profond, mais très vite, je fut couverte de sang. Ma chemise blanche fut maculée.

Crise de panique. Je l'ote, pour enfiler mon kway noir. Mon mascara coule, j'ai fondu en larme : Pourquoi et comment en suis-je arrivée à là ?

Je m'essuie les yeux. J'agis. Le sang coule, je cours aux toilettes, tentant de nettoyer le sang avant que le tissu s'en imprègne. 

Marie m'apperçoit, me demande pourquoi mes yeux sont rouges, puis ça sonne. Mon coeur me fait encore plus mal. La fille qui me fixait du bas des escaliers du quatrième étage est inscrite dans ma rétine. Elle y est toujours. 

Elles sont partout. Mes pensées m'étranglent toujours. 

Je fond en larme devant Marie, un surveillant m'apercois et me demande ce qu'il ne va pas. Je dis que tout va bien en avançant vers ma salle. 

Je demande à aller aux toilettes pendant mon cours, et l'enseignante accepte. 
Elle m'a sauvé d'un séjour à l'hopital psychiatrique.

Je finis de nettoyer. Mon imperméable est trempée. 

Je fais pitié. 

Sur le chemin du retour, je jetterai puis marcherai sur mon rasoir. Il se brisera, je suis presque libérée...

Quelques jours après, le même surveillant me dit :

"Tu vas bien ?"

Non. "-Oui super merci et vous ?

-Bah moi ça va écoute... Mardi ça n'allait pas fort ?

-Si si !!

-Mouais ... Si t'as besoin d'aide on est là ok ? comme au collège...

- Je sais merci 

- T'as l'air d'aller mieux qu'au Collège

-Oui !!

-Puis tu t'es fais de nouvelles copines ...

- Oui !!"

Non. Monsieur putain non. Je me fais vomir. Non, je me dégoute. Non, je ne suis pas assez, et je pèse trop. Non, ça m'a traumatisée. Non...

Non... j'ai juste appris à porter un masque, qui se brise toujours bien trop...