Entre deux mondes

Chapitre 8 : Mensonge fatal

La tension dans l'air était presque palpable, comme si même les murs de l'école ressentaient la pression de la malédiction qui pesait sur T/p et Lady Lesso. Chaque jour, les conséquences des mensonges devenaient de plus en plus visibles, et la peur s'immisçait dans leur foyer, transformant chaque regard échangé en un champ de mines émotionnelles. La situation atteignait un point de rupture.

T/p se tenait dans leur cuisine, les bras croisés, regardant par la fenêtre. La lumière du jour peinait à percer les nuages sombres qui semblaient se rassembler au-dessus de leur vie. Rose, leur petite fille, jouait dans le jardin, insouciante des troubles qui agitaient ses parents. T/p soupira, se sentant partagée entre l'amour pour sa fille et la frustration grandissante envers Lady Lesso.

— Tu ne peux pas continuer à te fermer ainsi, lança T/p, se retournant brusquement vers Lady Lesso qui était adossée au comptoir, les bras croisés, le visage impassible.

Lady Lesso leva les yeux, mais son regard était distant, comme si elle observait un paysage qu'elle ne reconnaissait pas.

— Je fais de mon mieux pour protéger notre famille, répondit-elle d'une voix froide. Mais tu sembles déterminée à ignorer la vérité.

— La vérité ? s'exclama T/p, le ton monté. La vérité, c'est que nous vivons dans un mensonge, et cela détruit notre famille !

La colère montait en elle comme une marée. Les révélations de Rafal, les secrets cachés et les illusions créées par la malédiction la rongeaient de l'intérieur. Elle se sentait comme une marionnette, tiraillée par des fils invisibles qui la forçaient à danser sur un air de désespoir.

— Peut-être que tu devrais réfléchir à ce que tu dis, murmura Lady Lesso, la voix tremblante. Chaque mot compte, surtout en ce moment.

— Tu crois que je ne sais pas ça ? Je suis fatiguée de devoir faire semblant que tout va bien ! Je ne peux plus vivre dans l'ombre de tes secrets !

T/p avança d'un pas, le visage enflammé par la passion de ses mots. Elle avait l'impression de crier dans le vide, mais cette lutte intérieure ne pouvait plus être contenue.

— Je regrette d'avoir construit cette famille, lâcha-t-elle, emportée par la colère.

Les mots, une fois prononcés, flottèrent dans l'air, lourds de sens. L'instant d'après, un silence pesant s'installa, comme si le temps lui-même s'était figé. T/p réalisa alors la gravité de sa déclaration, mais il était trop tard. La malédiction de Rafal, toujours présente et omniprésente, se mit en mouvement.

Un souffle glacial parcourut la pièce, et Lady Lesso, frappée par le choc, se redressa comme si elle venait de recevoir une gifle. Son regard, autrefois ferme, se brisa sous le poids des mots de T/p.

— Que... que veux-tu dire ?

T/p se sentit immédiatement coupable. Elle voulait exprimer sa frustration, sa douleur, mais pas à ce prix. Cependant, un poids oppressant, une forme d'énergie sombre, semblait s'être immiscé dans leur maison, et elle savait que la malédiction s'était déjà emparée de ses paroles.

— Je... je suis désolée, commença-t-elle, mais le regard de Lady Lesso se ferma encore davantage.

— Alors, c'est ainsi que tu ressens les choses ? murmura-t-elle, presque inaudible.

T/p, désemparée, essaya de s'expliquer, mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Elle observait Lady Lesso s'éloigner, son visage devenu une masque de tristesse. Leurs regards se croisaient, mais chaque échange était une blessure ouverte.

— Rose doit être au courant, lâcha finalement Lady Lesso, sa voix tremblante de douleur. Elle doit comprendre.

— Non ! Je ne voulais pas dire ça, cria T/p, réalisant les implications de son mensonge. Rose ne doit pas l'apprendre.