Weight

16. Maman

Je me retrouve dans un lieu flou, baigné de lumière douce et rassurante. Tout semble calme, si loin de mes tourments habituels. C'est étrange, je n'arrive pas à comprendre où je suis, mais je sens une présence familière. Je regarde autour de moi, et soudain, elle apparaît. 

Ma maman. 

Ses longs cheveux roux comme les miens, hérités de ma mère hollandaise, encadrent un teint clair légèrement rosé, évoquant la douceur des paysages nordiques. Ses yeux, d'un bleu perçant, rappellent la clarté, mais leur profondeur exprime une sagesse héritée de mes origines métissées.

Elle est là, devant moi, si belle, avec ce sourire chaleureux que j'ai tant de fois cherché dans mes souvenirs.

Je ressemblais trait pour trait à ma mère, avec ses cheveux roux flamboyants et ses yeux clairs, si bien que la famille de mon père, un Libanais aux origines bien ancrées, n'a jamais vraiment accepté que je n'aie rien hérité de lui. Pour eux, c'était presque une insulte, comme si je reniais un pan entier de mes racines.

Je reste immobile, la gorge nouée, incapable de croire que c'est bien elle. Elle me tend la main, et je m'approche doucement, presque tremblante. Mes lèvres forment son nom, mais aucun son ne sort. Alors, elle prend la parole la première, d'une voix douce et pleine d'amour.

Maman : Ma chérie... comme tu m'as manqué. 

En caressant tendrement mes cheveux, sa main est douce, réconfortante, comme si elle effaçait toutes les peines du monde. Les larmes montent et coulent sans retenue, libérant tout ce que j'ai gardé en moi depuis si longtemps. 

Moi : Maman... Je suis tellement perdue. 

Ma voix est à peine un souffle, tremblante, pleine de douleur. 

Moi : Depuis que tu n'es plus là... tout est si dur. J'ai l'impression que tout s'écroule autour de moi, et je n'arrive pas à tenir. Papa... il... il m'a enlevé tout espoir, tout ce que je pensais connaître. J'ai découvert des choses horribles. 

Elle ne dit rien, elle m'écoute, sans me juger. Son silence est rempli d'attention, et cela me pousse à continuer. 

Moi : Je me sens tellement seule, brisée... Et il y a Zayn aussi. Il m'en veut, il veut que je m'effondre, et je ne sais plus comment résister. J'aurais tellement besoin de toi... 

Elle prend mes mains dans les siennes, me regardant avec ce regard qui semble percer jusqu'à mon âme. Les larmes coulaient déjà sur mes joues quand j'ai murmuré, la voix tremblante :

Moi : Maman, je n'en peux plus de rester ici... Je veux te rejoindre, là où tu es, parce qu'ici, sans toi, tout est trop lourd, tout fait trop mal.

Maman : Mon amour, je sais combien tu souffres. 

Sa voix est douce, caressante, un baume sur mes plaies. 

Maman : Je suis désolée de ne pas être là pour te protéger. Mais écoute-moi bien, Jasmyne... Tu as en toi une force que tu ignores peut-être, mais elle est là, quelque part au fond de toi. Elle est née de chaque épreuve, de chaque douleur. 

Je ferme les yeux, me laissant envahir par ses mots, comme si je pouvais m'abriter sous leur douceur. 

Moi : Mais je n'y arrive pas, maman. Parfois, je me dis que je suis juste trop faible... 

Elle secoue doucement la tête, me forçant à la regarder dans les yeux. 

Maman : Ce n'est pas vrai, ma chérie. La faiblesse, c'est de renoncer à soi-même, et toi, tu continues de te battre chaque jour. Je sais que ce que tu vis est dur, mais je t'aime, Jasmyne, je t'aime de tout mon cœur. Et je crois en toi.