Je tourne la clé dans la serrure, et la lumière s'allume instantanément.
« SURPRIIIIIIIIISE »
Une foule de femmes plus empressées les unes que les autres m'accueille dans un zèle qui donne le tournis. Je reconnais plusieurs de mes ex, ce qui provoque un vertige, et une légère nausée. Merde Karen, qu'est-ce que tu as fait encore ? Pour une surprise c'est une surprise, mais pas la meilleure de la journée. Une femme perchée sur talons hauts s'approche de moi avec une coupe de champagne et un grand sourire.
- Bon retour parmi les vivants, Julia. Hmmm, cette cicatrice te donne encore plus de charme Beauté, me lance-t-elle avant de m'embrasser à la commissure des lèvres.
Je ne peux réprimer un nouveau haut le cœur. J'avise Karen qui m'observe depuis le canapé, avec son sourire malicieux. Il me faut cinq bonnes minutes pour fendre la foule et réussir à la rejoindre.
- Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
- Bonjour chère coloc préférée, moi aussi je suis contente de te revoir. J'ai pensé qu'après un mois et demi de sevrage, tu serais contente d'avoir l'embarras du choix ! Regarde la brune là-bas, elle te dévore déjà des yeux.
Je jette un œil vers la demoiselle en question, qui lève son verre en ma direction, avec un regard qui en dit long.
- Mais comment t'as su que je revenais ce soir ? J'ai même pas pensé à te prévenir.
- J'ai reçu un message de Rose. Où dois-je dire sœur Marie-Alice ? Dis donc tu ne m'avais pas tout dit, petite cachottière !
Je m'affale sur le canapé à côté d'elle, étourdie par le ballet des filles qui défilent pour trinquer avec moi.
- Putain Karen, c'est gentil, mais je suis vraiment pas d'humeur à tout ça !
- Et ben dis donc, ne me dit pas que tu es devenue nonne toi aussi ? C'est contagieux ?
Elle réussit à m'arracher un sourire, cette andouille. Je pose ma tête sur son épaule réconfortante.
- Tu le crois ça ? Rose est devenue bonne sœur. J'ai eu beau le voir de mes yeux, je n'arrive toujours pas le digérer. Je dois pas être un aussi bon coup que ça pour qu'elle soit désespérée à ce point ...
- T'es toujours aussi con par contre, ma poule. Allez vas-y, pleure un peu sur l'épaule de tata Kaka.
- Est-ce qu'on peut se débarrasser de toutes les donzelles avant ? Ça me file la gerbe tout ces nibards qui se trémoussent.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Karen réussit l'exploit de mettre dehors toutes nos invitées sans en vexer une seule. Elle nous ressert deux coupes de champagne, et vient s'installer à côté de moi.
- Alors, raconte moi tout.
- J'ai l'impression que tu sais déjà l'essentiel.
- Je parlais pas de ça, mais de toi. Comment tu te sens ?
- Vidée. Découragée. Amoureuse. Perplexe. Est-ce que tu as réussis à retrouver la trace de Solène ?
- Non je n'ai pas de bonnes nouvelles de ce côté là. J'ai mis mon meilleur enquêteur sur le sujet, mais elle s'est complètement évaporée.
Il a fait tous les registres de la région : hôpitaux, cimetières, centre de desintox, il a même épluché tous les faits divers des journaux sur les dix dernières années. Rien, Nada.Je m'affale un peu plus contre elle. Mes épaules me semblent soudain porter tout le poids du monde.
- Allez, ça va aller ma poule. Je t'ai pas tout dit. Y a d'autres moyens pour rendre Adélaïde adoptable. C'est plus long et plus compliqué, mais j'ai bon espoir.
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Confession intime
Short StoryQuand Julia se réveille dans un couvent, la gueule en vrac et sans aucun souvenir de sa soirée, elle comprend que la vie la punit enfin d'avoir abusé des jolies filles et de l'alcool. Entre une bonne sœur déjantée, une infirmière formée au bouche à...