14. Minuit Passé

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Les pas du Duc s'éloignent. Je contracte ma mâchoire et ressers ma prise sur le lame. La rage coule dans mes veines. Cet homme périra. Pour ce que son père a fait...

***

Il est minuit passé. Mes paupières refusent de rester closent. Une nouvelle fois, je me retourne sur mon matelas, attentive au moindre bruit. Je repasse les évènements de la journée dans ma tête. Inlassablement. Pourtant, je ne peux pas croire cela possible.

Le général est mort.

Je me place sur le ventre, et enfoui mon visage dans mon oreiller de plumes. Je hurle ma colère. Mon cris résonne dans mes parois crâniennes. Je reprends difficilement ma respiration, suffocante.

Cet homme est mort sans avoir répondu à ses actes. Sans avoir payé pour eux. Pour moi.

J'ai relevé la tête, les cheveux en bataille. J'ai passé mes mains sur mon visage.

Tout cela est plus qu'injuste.

Je me suis levée, en envoyant valdinguer ma couette sur le sol. Si je n'arrivais pas à dormir, autant utiliser ce temps à bon escient !

Sur la pointe des pieds, je me suis approchée de l'immence glace qui siégeait sur la cheminée de marbre noir. Je me suis tournée, offrant mon dos au miroir. J'ai laissé glisser mes bras le long de mon corps. Mes yeux noisette se sont plantés sur mon dos. L'intégralité de ma peau, de mon bassin à mes épaules était couvert de cicatrices de toutes tailles et de toutes formes. Certaines sont des marques de torture que mes maitre m'infligeaient du temps où j'étais esclave, d'autre sont la preuve de bataille torrides et sanglantes, et d'autre encore sont là volontairement. 

Toutes ses cicatrices font partie de moi, intégralement. Bien que j'ai mis du temps, les accepter m'a permis de m'accepter moi-même. Sans elles, je ne serais pas telle que je suis.

Soudain, je sursaute. Une léger claquement a ébranlé le sol. Comme si une porte avait été claquée contre un mur. Le même bruit sonore se reproduit, mais cette fois, il est presque imperceptible. La porte a été fermée. Si je n'avais été éveillée, je n'aurai rien ressenti. Ma curiosité est piquée, et fait tripler la vitesse des battements de mon coeur. 

Vêtue uniquement de ma fine nuisette, je pousse la porte de ma chambre et m'infiltre dans le couloir froid et sombre, pareille à une ombre. Tout son s'est évaporé, me laissant seule avec le silence pesant. 

Lentement, je descends les marches de pierre, qui ont le mérite de ne pas faire de bruit. Je débouche dans un tout autre couloir, dont chaque espace sur les murs en marbres est décoré d'un tableau imposant. Parmi les nombreux portraits, je découvre des peintures de paysages lumineux. Cette contraste imposante avec les regards froids des personnes peintes me fait frémir. 

Soudain, j'aperçois une chaude lueur s'échapper d'une pièce. La porte de bois est entrouverte, et laisse paraître des voix tendues. Je m'assieds contre le marbre blanc à la valeur inestimable. Dos au mur, je tente d'assouvir ma curiosité.

Toutes mes condoléances, souffle une voix rêche et familière.

Je fronce les sourcils. Une voix plus rauque, au timbre exagérément masculin, lui répond.

Oh, ce n'est rien. Je sais qu'il ne me manquera point.

Mes yeux s'écarquillent de stupeur. Discrètement, je jette un oeil à l'animation qui sévit derrière la porte. Deux silhouettes à la carrure fabuleuse se tiennent dos à moi, face à une cheminée où brûlent de lourdes bûches.

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