Salem, moi c'est Yani

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Cette histoire est une histoire vraie.
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Le premier mot de Nadia avait littéralement vexé Ugo.
Une pique lancée comme une flèche, sans détour, et pourtant... c'était la vérité.

Assis sur la couchette en métal froide de la cellule, il fixait un point invisible sur le mur en béton.
Sans but, pour tuer le temps.
Il était prévu qu'il y reste 4 mois.

Dans cette cellule partagée, il n'y avait plus qu'Ugo et un homme d'un certain âge, qui semblait bien habitué à cette vie.
Karim et un autre détenu avaient quitté la maison d'arrêt pour un aménagement de peine.
L'espace semblait plus grand, mais il pesait encore plus lourd.

C'est alors qu'un nouveau fit son entrée.

Un jeune gars, à peine sorti de l'adolescence, entra dans la cellule avec un mélange de nervosité et de défi dans le regard.
Les cheveux longs et bruns, légèrement en bataille, une carrure fine mais un air assuré.

Yani : Salem, moi c'est Yani, se présenta-t-il rapidement, avant de poser son maigre sac au pied du lit superposé.

Un frisson glacé traversa Ugo.
Ce nom. Il le connaissait.
Il ne pouvait pas être sûr, pas encore, mais son instinct le martelait déjà.

Yani. Ce jeune homme, qui, un jour d'octobre 2018, avait prêté un scooter à Paloma, devant son lycée.
Leur échange avait duré, en tout et pour tout, deux minutes.
Son audace s'était résumée à une question directe, lancée avec une assurance feinte : "Tu me donnes ton snap ?"

Paloma, les bras croisés et le regard indifférent, n'avait même pas pris la peine de répondre. Elle l'avait simplement ignoré.

Et pourtant, il avait suffi de cette micro-interaction pour que leurs chemins se croisent à nouveau.

Une pure coïncidence ? Peut-être.

Le souvenir revint avec une précision qui le dérangea.
Paloma lui avait raconté ça, presque en riant.
Mais maintenant, ce type était là, dans sa cellule. Une coïncidence ? Peut-être. Mais Ugo n'y croyait pas.
Sa paranoïa l'envahit brusquement.

À 14 heures, les gardiens firent leur ronde habituelle de distribution de courrier.

Gardien : "Alami !"
Ugo : "Oui."
Gardien : "Courrier."
Ugo : "Merci."

L'enveloppe qu'il reçut était différente des autres.
Son épaisseur, son parfum délicat, tout tranchait avec la brutalité de ce lieu.
Il ouvrit doucement, presque avec crainte, et laissa l'odeur s'échapper.

C'était une odeur fraîche, florale, mais aussi élégante et maîtrisée.
Rien qu'à cela, il sut que c'était de Paloma.

Yani : Ça sent super bon, frérot. Ça m'a réveillé, carrément.

Co-détenu : Grave, ça change de la puanteur d'ici.

Yani : C'est qui qui t'envoie ça ?

Ugo : Ma meuf.

Il répondit avec assurance, mais son cœur battait à tout rompre.
Il ne voulait pas que Yani sache.

Quand Yani alla s'étendre, Ugo saisit son téléphone clandestin. Il tenta d'appeler ses potes.

Pendant ce temps, Ugo brancha son téléphone et appela tous ses potes.

Ugo : Wesh, c'est Ugo ! T'inquiète, j'ai chopé un tel. Prends mon numéro, note-le bien, on reste en contact.

Sur le moment, ils avaient tous joué le jeu, comme s'ils voulaient lui montrer qu'ils étaient là pour lui.
Les réponses fusaient : "Grave, t'inquiète pas, on est ensemble, frère."

 Paloma - Cry me a riverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant