Y a toujours une première fois

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Cette histoire est une histoire vraie.
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C'était une journée particulière pour Fares. Ce père n'avait jamais mis les pieds dans une prison en France, et pourtant, ce jour-là, il se rendait pour la première fois au parloir de la maison d'arrêt de Nanterre.

L'objectif de cette visite était clair : revoir son fils, Ugo, depuis son incarcération. Mais il y avait aussi une mission précise qui lui occupait l'esprit.
Dans sa chaussette, bien dissimulé, se trouvait un mini-téléphone tout en plastique.
Ce sésame, Ugo le lui avait réclamé avec insistance, et Fares s'était résolu à le lui faire passer coûte que coûte.

Il voulait rester en contact avec son fils, peu importe les risques.
Pour lui, c'était une nécessité, pas une option.
Il savait aussi combien la relation entre Ugo et Paloma comptait pour l'équilibre mental de son fils.
Il tenait donc à tout faire pour que ce couple fragile mais essentiel, reste uni, même derrière les murs.

Les visites au parloir, cependant, n'étaient pas une mince affaire.
Chronophages, stressantes, et marquées par des contrôles rigoureux, elles mettaient à l'épreuve la patience de tout visiteur.
La prison de Nanterre, isolée dans un recoin éloigné de la ville, derrière une autoroute, était un lieu austère.
Pour s'y rendre à pied, le trajet traversait un terrain vague désolé, renforçant l'impression de se diriger vers un univers à part, presque irréel.

Une fois sur place, les règles étaient strictes. Les visites suivaient un calendrier précis, chaque bâtiment ayant ses propres créneaux.
Les réservations s'effectuaient sur une plateforme en ligne, avec un système du premier arrivé, premier servi.
Ce système augmentait la pression, car il fallait être rapide pour espérer obtenir une place.

Le jour J, Fares était bien conscient du temps nécessaire pour une visite qui, au final, durerait à peine une demi-heure. Entre l'attente, les contrôles, et les formalités, deux heures sur place étaient incontournables.
Les fouilles étaient systématiques : celles des sacs, des vêtements, et même parfois, des visiteurs eux-mêmes.
Passer sous les portiques de sécurité était une épreuve en soi.

Les objets métalliques - les fers des soutiens-gorge, les barrettes, ou encore les clés - étaient immédiatement détectés et pouvaient retarder tout le processus.

Parmi les visiteurs, Fares remarqua qu'une écrasante majorité étaient des femmes : des mères, des épouses, des sœurs, parfois des maîtresses ou des cousines.

Toutes venaient pour leur proche incarcéré, souvent en s'efforçant de répondre à leurs demandes, même les plus extravagantes.
Certaines tentaient de faire passer de la nourriture, des cigarettes, de l'alcool, ou même des substances illicites.

Ces tentatives risquées, si elles étaient découvertes, se terminaient par des sanctions, comme une interdiction temporaire ou permanente de visite.
La sévérité de la sanction dépendait souvent de l'humeur des gardiens ce jour-là.

Pour Fares, le trajet jusqu'à la prison avait déjà été long.
Une heure et quart en transports en commun, puis une marche jusqu'au site.
Il était arrivé 45 minutes avant l'horaire prévu, comme recommandé.
Une fois passé les étapes du contrôle, il lui faudrait encore patienter avant d'entrer dans le parloir.

Malgré tout, Fares restait concentré sur sa mission.
Il voulait revoir son fils, mais il ne pouvait s'empêcher d'appréhender leur rencontre. Dans quel état allait-il trouver Ugo ?

Était-il abattu, résigné, ou au contraire, toujours combatif ?
Ces questions tournaient en boucle dans son esprit, lui faisant ressentir un mélange étrange d'excitation et d'inquiétude.

 Paloma - Cry me a riverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant