Chapitre 19

22 3 9
                                    

PDV Mingi

09h48
Maison de collocation de l'Université de Séoul
Séoul

Le vent...

La pluie...

Le froid...

Le sang...

Une larme...

Une goutte noir salé emplit de noirceur et de larme, tombe dans une flaque qui se teint de la même couleur sombre accordée à la pluie qui se calme. Les nuages noirs semblent s'éclaircirent ce que contrairement mon cœur faisait. De vieux souvenirs emplit mes pensées. Une femme qui patauge ses pieds dans cette eau noir de ténèbres, si souriante tendant ses bras vers le petit garçon que j'étais. L'humain est parfois fort pour dissimuler des véritables intentions et ses pensées. Les temps changent ensuite et son visage doux se durcit. Le travail la rongeait noyant ses larmes dans l'alcool. Une enfance dure, un père qui s'avérait être le chef d'une mafia japonaise en étant en parallèle un chef d'industrie d'entreprise. Il m'a appris à tuer sans montrer une seule once d'amour. Mes larmes coulent imaginairement en cascade de sang inondant mes joues de cette tristesse amère et ce manque dans mon cœur. Le goût métallique me ronge et me serre la gorge alors que ma poitrine, déjà lourde, s'affaiblit et se presse.

Les plaies du passé déjà ouvertes se mettent à saigner. Debout au milieu de la pièce à contempler le vide : tout s'est passé d'une telle rapidité. Je n'ai pas eu le temps d'appuyer à nouveau sur la détente pour m'être fait jeter mon arme au loin en un seul coup de batte beaucoup trop distrait par l'envie de le voir mourir dans son sang. Mon père et sa fille en ont profité pour s'échapper. Ils n'ont laissé qu'une carcasse vide sans émotion ne sachant pas comment interpréter la situation.

Les voix féminismes se remettent à crier dans ma tête. Yunho me serrait dans ses bras, les enroulant autour de mes épaules, ma tête posée sur son épaule. Son sang coulait sur mon haut. Ma vue qui se brouille sans qu'aucune tristesse ne coule à cause de mes yeux secs qui n'a pas de larmes pour pleurer. Je coure, je trébuche, je tombe, l'eau m'emporte. Le barrage fermé s'ouvre et l'eau dévale le vide dans un fracas. Mes bras ballottant dans le vide pendant que les siens se resserrent autour de moi.

Combien d'heures se sont écoulés depuis ?
Je n'en savais rien du tout. Assis l'un à côté de l'autre dans un coin de la pièce écoutant d'une oreille distraite les dernières gouttes d'eau dévalant les gouttières, nous attendons que l'un ou l'autre ne dise quelque chose. Mon cœur meurtri et trahis a du mal à garder le rythme, le tempo de mes battement irréguliers commence à me tordre la cage thoracique. Yunho assit à mes côtés, son bras autour de mes épaules et la tête posé sur sa poitrine, j'écoutais le rythme de son cœur qui tapait le tempo de l'amour et de l'ironie de la vie injuste qui souriait mesquinement prenant note de nos réactions si drôles à ses yeux. Chaque erreur rajoute du fardeau sur les épaules de chaque concerné. J'ignorais pourquoi nous étions restés dans cette pièce jusque la nuit tombée. Je refusais de me lever comme si j'étais en deuil d'un homme qui a trompé sa femme avec une autre. Il avait dû garder cette enfant que ma mère tolérait malgré les circonstances. Elle fermait les yeux, se bouchait les oreilles et coupait sa respiration. Elle a su élever cette fille étrangère avec tout l'amour qu'elle était censé m'apporter et m'être destiné.

Un déchet n'a pas le droit de vivre.

Ses mots me revient un à un. Elle me frappe le cœur et fouette mon âme.

Nous t'aimons Mingi...

Ses mots qui courent dans ma tête, se répétant comme un disque rayé. Son faux sourire me fait à nouveau perdre la tête et mes moyens. Maman ! je t'en prie arrête de crier dans ma tête. Sort de ma tête. Pourquoi même après t'avoir tuer, tu demeures encore et encore dans mon esprit ? Toi qui me dicte l'horreur et mes gestes suivant tes ordres sans broncher.

Fix on : [Yungi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant