Une minute dans tes bras

Chapitre 18 : Never let You go

Au matin, Pierre se réveilla avec un sentiment de frustration mêlé de regret. La nuit avait été un véritable tourment, marquée par des pensées envahissantes. Il n'arrêtait pas de revivre le moment de la veille, se demandant ce qui se serait passé si Julien n'avait pas interrompu ce qu'il aurait voulu être un instant parfait avec Héléna.

Ça ne pouvait pas continuer comme ça, se dit-il. Il devait trouver une solution, même si cela signifiait prendre des risques.

Après avoir jeté un coup d'œil rapide dans la chambre et constaté qu'Héléna était déjà levée, il se redressa et sortit en espérant la croiser dans le château. Mais malgré ses recherches, elle restait introuvable.

Dans la cuisine, il tomba sur Djébril, qui préparait son petit déjeuner avec nonchalance. En remarquant l'air inquiet de Pierre, Djébril lui lança un regard amusé

Djébril : Si tu cherches Héléna, elle est dehors depuis un bon moment, lui dit-il en attrapant une tasse. Mais t'inquiète, elle ne va pas tarder. Elle te manque déjà ou quoi. Tu peux plus te passer d'elle.

Pierre esquissa un sourire crispé, prêt à nier comme il l'avait toujours fait. Mais cette fois, les mots restèrent en travers de sa gorge.

Il jeta un coup d'œil autour d'eux, hésitant, avant de fixer Djébril avec intensité, un peu comme un homme au bord du gouffre, incapable de retenir ce qui le rongeait depuis trop longtemps. Il sentait le poids de ses propres sentiments devenir impossible à porter seul.

Djébril était quelqu'un de confiance, et Pierre savait qu'il l'écoutait sans juger. Alors, prenant une grande inspiration, il se lança

Pierre : Ouais, c'est pas faux, murmura-t-il, baissant les yeux. Elle me rend complètement fou, Djé. C'est comme si je ne pouvais jamais être tranquille quand elle est là. Parfois, je me dis qu'il suffirait de la prendre dans mes bras et de... enfin, tu vois. Mais à d'autres moments, elle est tellement distante. Elle parle de Lucas, elle l'appelle, et je ne sais plus quoi penser.

Djébril hocha doucement la tête, l'encourageant à continuer.

Pierre : On a failli s'embrasser deux fois, si pas plus... mais elle... je crois qu'elle m'échappe un peu, confie Pierre. Et dès que je pense à Lucas, ça me rend dingue. J'ai l'impression de ne plus rien contrôler, de ne plus être moi-même quand elle est dans les parages.

Djébril écoutait attentivement, comprenant bien le dilemme de son ami. Il savait qu'Héléna était en train de s'éloigner de Lucas, mais il ne pouvait évidemment pas révéler cette information à Pierre. Cependant, il voyait bien à quel point Pierre et Héléna étaient faits l'un pour l'autre.

Djébril : Écoute, je sais que c'est compliqué, répondit Djébril avec un sourire encourageant. Mais vous devriez parler. Ça peut pas rester comme ça, tu crois pas.

Pierre haussa les épaules, l'air hésitant.

Pierre : Peut-être... mais dans ce château, c'est pas évident. Et si ça tourne mal, on est coincés ensemble ici. Pas moyen de fuir.

Djébril soupira, légèrement amusé par les doutes de son ami, puis reprit d'un ton plus sérieux :

Djébril : C'est à toi de voir, alors. Tu préfères rester comme ça, torturé par tes doutes, ou tu préfères savoir où tu en es vraiment. Ce soir, pendant la pause CSA, je peux m'arranger pour occuper tout le monde au château. Comme ça, vous aurez un peu d'intimité. Après, c'est toi qui décides si tu veux vraiment lui parler ou pas.