Chapitre 12

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Le voyage de retour vers le palais semblait interminable. Le soleil tapait sans relâche sur les dunes dorées qui s'étendaient à perte de vue. Les chevaux progressaient lentement, leur souffle lourd rythmant le silence pesant qui régnait sur la caravane. Layla tirait légèrement sur les rênes de son cheval, son regard fixé droit devant elle, luttant pour ignorer les douleurs sourdes qui commençaient à s'intensifier dans son bas-ventre. Chaque pas du cheval semblait amplifié, et elle sentait son humeur s'assombrir à mesure que la journée avançait.

Khalid chevauchait à quelques pas d'elle, en tête du groupe. Il ne disait rien, comme à son habitude, mais ses yeux surveillaient chaque mouvement autour d'eux, attentif à la fois aux gardes et à Layla. Il avait remarqué qu'elle semblait plus silencieuse que d'habitude, presque tendue. Mais il savait aussi qu'elle n'appréciait pas qu'on commente ses états d'âme, alors il préféra garder le silence.

La chaleur accablante, combinée à la fatigue accumulée des négociations, pesait sur eux tous. Pourtant, Khalid semblait imperturbable, son dos droit, ses traits fermes. Layla, quant à elle, ressentait chaque rayon de soleil comme une agression supplémentaire.

— Combien de temps avant d'atteindre le prochain point d'eau ? finit-elle par demander, sa voix plus tranchante qu'elle ne l'aurait voulu.

Khalid tourna légèrement la tête vers elle, ses yeux sombres calmes et évaluateurs.

— Deux heures, répondit-il simplement.

Layla serra les dents. Deux heures. Elle n'était pas certaine de pouvoir tenir aussi longtemps sans craquer.

— Bien sûr, murmura-t-elle pour elle-même, sa voix teintée d'irritation. Pourquoi est-ce que ce voyage ne pourrait pas être un peu moins interminable ?

Khalid fronça légèrement les sourcils, mais il ne répondit pas immédiatement. Il ralentit légèrement son cheval pour se mettre à sa hauteur.

— Si tu es fatiguée, nous pouvons faire une pause, proposa-t-il calmement.

Layla tourna la tête vers lui, son regard trahissant sa frustration.

— Je vais bien, merci, répliqua-t-elle d'un ton sec.

Khalid haussa un sourcil mais ne dit rien, préférant ne pas alimenter la tension qui émanait clairement d'elle. Pourtant, il ne pouvait ignorer le fait qu'elle semblait mal à l'aise, se déplaçant légèrement sur sa selle comme si elle cherchait une position plus confortable.

Le silence retomba, mais il était lourd, presque oppressant. Layla sentit son irritation monter encore davantage. Elle ne savait pas pourquoi, mais la simple présence stoïque de Khalid, son apparente sérénité, l'exaspérait au plus haut point.

— Tu pourrais au moins essayer d'avoir l'air un peu fatigué, lâcha-t-elle soudainement, sans même se tourner vers lui.

Khalid, pris au dépourvu, la regarda avec un mélange de surprise et de confusion.

— Pardon ?

Layla soupira, agacée par sa réponse.

— Rien, oublie, murmura-t-elle, comme si elle regrettait déjà d'avoir parlé.

Mais Khalid ne la laissa pas s'en tirer aussi facilement.

— Non, dis-moi, insista-t-il, son ton toujours calme mais légèrement plus ferme. Qu'est-ce qui te dérange ?

Layla inspira profondément, essayant de garder son calme. Elle savait que son irritation n'était pas entièrement rationnelle, mais la douleur et la fatigue la rendaient plus vulnérable, et elle détestait ça.

Le serment du désertOù les histoires vivent. Découvrez maintenant