Le serment du désert

Chapitre 16

Layla resta immobile un long moment après le départ de Khalid, le cœur battant encore si fort qu'il résonnait dans ses oreilles. Elle porta instinctivement la main à ses lèvres, toujours sensibles et gonflées par leurs baisers. Un frisson lui parcourut l'échine alors que les images de leur échange revenaient en boucle dans son esprit.

Elle se laissa tomber sur son lit, son regard fixé sur le plafond. Qu'est-ce qui m'arrive ? pensa-t-elle, troublée. Ce baiser, ces gestes, cette intensité... tout avait éveillé en elle des sensations qu'elle ne comprenait pas totalement, ou qu'elle refusait encore d'admettre.

Layla poussa un soupir et enfouit son visage dans ses mains, comme si cela pouvait dissiper la chaleur qui continuait de l'envelopper. Elle n'avait jamais ressenti quelque chose d'aussi fort, d'aussi inattendu. Et pourtant, il s'agissait de Khalid, cet homme qu'elle avait tenté de fuir, de détester.

Elle toucha une nouvelle fois ses lèvres, perdue dans ses pensées. La vérité était là, implacable : elle ne pouvait plus nier son attirance pour lui. Malgré son caractère froid et intimidant, il avait réussi à franchir les barrières qu'elle avait érigées.

Un mélange de frustration et de confusion la traversa. Layla secoua la tête, essayant de chasser ces pensées troublantes, mais elles refusaient de disparaître. Elle finit par s'allonger complètement, les yeux fermés, espérant que le sommeil viendrait la délivrer de ce tourment.

Mais même alors qu'elle sombrait peu à peu, l'image de Khalid restait gravée dans son esprit, et elle sut qu'elle ne serait plus jamais la même face à lui.

Le lendemain, Layla se réveilla plus tôt que d'habitude, l'esprit encore embrouillé par la nuit agitée qu'elle avait passée. Les draps, froissés autour d'elle, témoignaient de son sommeil agité. Elle se redressa lentement, se frottant les yeux avant de porter instinctivement une main à ses lèvres. Elle secoua rapidement la tête pour chasser cette pensée. Khalid était parti, et avec lui, le tourbillon d'émotions qu'il avait laissé dans son sillage.

Le silence dans le palais était assourdissant. Habituellement, elle percevait au loin les mouvements de Khalid, ses discussions avec Samir ou même le bruit sourd de ses pas dans les couloirs. Cette absence de bruit était étrangement dérangeante. Elle se dirigea vers la grande salle à manger où Noura l'attendait déjà avec un plateau bien garni.

— Vous êtes levée tôt aujourd'hui, votre altesse, fit remarquer Noura avec un sourire amusé.

Layla haussa les épaules en s'asseyant, repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille.

— Il y a beaucoup à faire.

Noura la servit avec une efficacité habituelle, mais son regard curieux ne passa pas inaperçu. Layla sentit son attention et fronça légèrement les sourcils.

— Pourquoi me regardes-tu comme ça ? demanda-t-elle avec un soupçon d'agacement.

— Oh, rien, répondit Noura avec un sourire malicieux. C'est juste que vous avez l'air... pensive ce matin.

Layla attrapa une tasse de thé et prit une gorgée, évitant le regard insistant de sa servante.

— Je réfléchis à tout ce qu'il y a à faire aujourd'hui, répondit-elle, cherchant à détourner la conversation.

Noura croisa les bras, visiblement pas convaincue.

— Vraiment ? Vous êtes sûre que ce n'est pas autre chose ?

Layla soupira et posa sa tasse un peu plus brusquement que nécessaire.

— Qu'est-ce que tu essaies de dire, Noura ?