Le serment du désert

Chapitre 14

Quelques jours après la tempête, le palais semblait reprendre son calme habituel, mais pour Khalid, rien n'était comme avant. Chaque coin, chaque recoin, semblait lui rappeler la distance qu'il ressentait de plus en plus avec Layla. Il l'avait cherchée plusieurs fois depuis leur échange, mais à chaque tentative, il la trouvait absente, ou du moins, elle le fuyait.

En traversant les couloirs du palais, il croisa plusieurs fois son regard furtif, comme si elle le repérait de loin et, dans un mouvement presque imperceptible, se détournait. Une porte se ferma juste au moment où il passait, comme par magie, ou bien elle disparaissait dans les jardins, se fondant dans la verdure, échappant à sa vue.

— Layla ? appela-t-il une fois, sa voix basse mais pleine de curiosité.

Mais aucun son ne lui répondit. Il se contenta de soupirer et de tourner les talons. Ce comportement l'amusait autant qu'il le perturbait. Il n'avait pas besoin de beaucoup d'imagination pour comprendre la raison de cette fuite, mais cela ne l'empêchait pas de se demander pourquoi elle se donnait tant de mal pour l'éviter. Il savait que, quelque part, cela avait à voir avec ce qui s'était passé pendant la tempête, avec le baiser qu'ils avaient partagé, un baiser qui avait changé les choses, qu'ils le veuillent ou non.

Khalid n'avait jamais eu l'habitude d'être évité, encore moins par une femme. Il était d'abord le Sultan, l'homme puissant et respecté. Mais Layla n'était pas comme les autres femmes, et ce changement dans son comportement le déconcertait, même s'il trouvait un certain amusement dans la situation. Il se surprenait parfois à sourire en la voyant s'éclipser dès qu'il s'approchait.

Le palais était immense, mais il semblait que Layla avait toujours une porte à franchir ou un angle à tourner pour lui échapper. C'était comme un jeu, un jeu où il ne savait pas encore qui serait le premier à céder. Mais une chose était certaine : il n'aimait pas être le poursuivant. Il préférait le rôle de celui qui provoque, de celui qui mène la danse.

— Encore toi, lança-t-il un jour en la surprenant en train de se glisser rapidement dans une pièce adjacente. Il avait feint de l'ignorer jusque-là, mais il savait bien qu'elle l'avait vu arriver.

Elle se figea un instant, son regard furtif croisant le sien, avant de se détourner vivement, comme si elle n'avait pas l'intention de rester à sa portée.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il, s'appuyant contre le cadre de la porte. Il la regardait avec un sourire amusé.

Elle se contenta de hausser les épaules, les bras croisés, comme pour se défendre, même si elle n'avait aucune raison valable de le faire.

— Rien de particulier. Sa voix trahissait un malaise qu'elle avait du mal à dissimuler. J'ai juste besoin de... de prendre l'air.

— Vraiment ? Khalid leva un sourcil. Ou est-ce que tu m'évites, Layla ?

Elle baissa le regard, évitant de croiser son regard perçant. Un silence pesant s'installa entre eux, mais Khalid ne bougea pas, le sourire toujours présent sur ses lèvres.

— Tu ne peux pas me fuir éternellement, tu sais, dit-il enfin d'un ton léger, presque moqueur.

Elle ne répondit pas, mais la tension palpable dans l'air trahissait tout ce qu'elle ressentait. Khalid savait qu'elle était perturbée, qu'elle l'était plus que ce qu'elle voulait bien admettre. Et cette pensée l'amusait, un peu trop peut-être.

Les jours suivants, le jeu se poursuivit. Layla le fuyait, mais à chaque mouvement, Khalid était là, à l'affût. Chaque fois qu'il croquait un morceau de gâteau au palais, il apercevait son regard fuyant ou la silhouette gracile se glissant dans une pièce adjacente. C'était un défi, mais un défi qu'il était déterminé à remporter.