𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝟥𝟤 : 𝒦𝒶𝓎𝓃𝑒

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Ce n'est pas dans la lumière que l'on découvre la vérité,

 mais dans les ombres qu'elle projette


Inconnu


Elysia

Il me hante, il me tourmente, il me blesse.

Toujours ce même cauchemar, où la frontière entre vérité et illusion s'efface.

Il est là, près de cette porte, dans un fond noir... et moi, étendue sur un sol indéfinissable, sombre et froid.

Je suis face à lui, terrorisée à l'idée qu'il revienne, qu'il se rapproche. Alors, je tente encore une fois de fuir.

Sur le moment, la peur prend le dessus. Elle est si grande que mes lèvres restent scellées, incapables de laisser échapper un son.

D'abord, ce sont mes yeux qui crient à l'aide, implorant un secours invisible. Mais mes membres, eux, refusent de bouger, figés par une paralysie impitoyable.

C'est surprenant. Effrayant.

Puis, ses pas résonnent, se rapprochant inexorablement de mon corps presque sans vie, figé par la terreur.

Mes bras, enfin, se libèrent de leur inertie. Avec les faibles forces qu'il me reste, je recule. Vers où ?

Je n'en sais rien, car il n'y a jamais de fin, jamais de mur pour m'arrêter, jamais de refuge.

Plus je recule, plus il avance rapidement. La peur semble disparaître, remplacée par un désespoir froid et muet.

Mes lèvres, maintenant ouvertes, ne laissent pourtant aucun cri s'échapper. Je reste prisonnière de cet enfer silencieux.

Dans ce cauchemar, il n'y a jamais de repos. Jamais.

Puis, par miracle, mes jambes se libèrent. Alors je cours. Je cours, je cours, sans jamais m'arrêter. Mais ce que j'ignore, c'est que peu importe combien je cours, il me rattrape toujours. Il me rattrapera toujours.

Ses pas résonnent derrière moi, tout près, si proches que je peux presque sentir son souffle glacé.

Je cours encore... et encore.

Mais alors, sa main se pose sur mon épaule, et d'un coup sec, il me fait tomber.

Je m'écrase au sol, incapable de me relever. Il m'attrape par les pieds et commence à me traîner. Longtemps. Si longtemps...

Les larmes coulent enfin, brûlantes et silencieuses.

Mais je n'hurle toujours pas. Pourquoi ? Pourquoi suis-je incapable de crier ?

Libérez-moi.

Il s'arrête soudain.

Et juste au moment où tu crois que l'enfer se termine...l'enfer ne s'arrête jamais.

Il me tourne pour que je sois face à lui. Mes yeux croisent les siens.

Noirs.

D'un noir rempli de cruauté.

Comment ?

Sa tête se penche lentement vers moi. Si proche que son ombre m'étouffe.

Et enfin, je crie.

J'hurle de détresse, de terreur, de douleur.

Pour qu'on m'entende, pour qu'on m'arrache à ce monstre.

LysiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant