Chapitre 5

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Nous étions désormais au bureau où Sabrina nous attendait, elle n'était pas un elfe, on pouvait facilement le savoir vu ses oreilles, qu'était elle alors? Et puis comment arrivaient-ils à différencier autres les espèces? Une nouvelle question dans ma longue liste..

- Bonne question, s'exclama la jeune femme

La main de Cam posée sur mon épaule calma ma nervosité

- N'est pas peur, c'est une fée.. elle aussi.. comme D.. Un sourire qui n'avait rien de joyeux se dessina entre ses lèvres.  Bon à plus je vous laisse, et il sortit.

- Il parait que tu as accepté notre présence, bien, alors tu sais aussi que nous te ferons aucun mal.

- Mm.. Alors, vous faites comment?

- En réalité il n'y a pas de méthode précise, chaque espèce utilise ses propres moyens, les sorcières par exemple, lisent la configuration cérébrale de chacun, les loup-garous et les vampires eux compte sur leur odorat, quand à nous autres elfes et fées c'est plutôt grâce à notre instinct, notre sixième sens.

- Donc votre sens, il vous dit que je suis...

Ma phrase resta en suspense à cause du froid qui s'installa dans la pièce, le froid fantomatique féroce et inspirant le mal, tout devint flous autour de moi, et je le sentais  venant de loin, un homme, son image était claire devant moi il portait une épée à la main qu'il tirait parterre traçant une ligne rouge, rouge comme le sang dans ses habits, il brandit son arme pour la poser exactement devant mon nez, j'en était sur je tremblais comme jamais, il ouvrit sa bouche mais aucun son ne s'en échappa, je me sentis vaciller prête à perdre conscience à n'importe quel instant, quand je l'entendit ses paroles qui résonnaient non pas dans mes oreilles, mais dans ma tête " Tu ne l'es pas... Tu ne l'ai pas et tu ne le sauras jamais " Et il disparut. 

Je me retrouvais dans les bras de la directrice.

- Calme toi, doucement, tout va bien, que.. qu'est ce qui c'est passé, je ne peux plus..

Je ne savais  quoi répondre, est-ce normal de voir des fantômes? L 'acceptera-t-elle? J'hésitais mais finis par le dire, un mot.

- Un fantôme... 

Sa  réaction était la pire qu'on pouvait prédire, car à peine prononcé elle me lâcha en s'éloignant.

- Sors, va dans ta chambre et n' en sors pas, tu m'entend, sort d'ici abomination que tu es, vas-y sors je te dis..

Devant son temps cruel je n'avais plus qu'à obéir et éviter tous problèmes avec cette étrange personne.

                                                                                                                           

Dans la chambre Diana était assise en position lotus sur son lit récitant une étrange incantation avec une concentration sans pareille, je pris place sur mon matelas et songeais aux événements de la journée, rien n'avait de sens depuis mon arrivé, ce pourrait-il que tout ne soit qu'un rêve?

Non, et pourtant je me pinçais le bras pour m'en assurer, la douleur était réelle comme tout ce qui m'entourait, comme ce vent glaciale qui me caressait, et qui  m 'annonçait l'arrivé d'un nouveau venu indésirable, s'en était beaucoup trop pour une seule journée, alors j'essayais la première idée que me passait par la tête, et criai un vas-t-en, la forme du spectre n'apparut mais ses mots se dessinèrent dans mon esprit avant qu'il ne disparaisse pour de bon, " cherche la vérité "  .

Ouvrant les yeux, Diana me fixait un visage plus sérieux que je n'aurais jamais pu la voir.

- Un fantôme

Les mots s'arrêtèrent au fond de ma gorge pour y former une boule.

- N'aie pas peur

Elle s'assit prés de moi

- Tu as dit ça à quelqu'un?

- Sabrina

Elle baissa les yeux pensive

- Ne le dit à personne d'accord? Quand à Sab je pense avoir une idée de sa réaction, elle croisa mon regard. Ne crains rien c'est normale, on avait déjà des doutes concernant ta nature, et puis c'est pour ça qu'on ne ta toujours pas présenté  au reste des espèces.

- Alors je suis quoi?

- Oh ça je n'en est pas idée, bien que ton don - très rare- n'est rencontré que chez les elfes il est évident que tu n'en est pas un..

Ces paroles me touchèrent, se mélangeant en moi et engendrant une tornade de sentiment ravageur, je suis une anomalie, je n'avais de place nul part ni chez les humains ni même chez les surnaturels, je ne devrais pas exister, je n' étais qu'un monstre sans droits autre que celui de pleurer pour évacuer soit peu de ma tristesse qui malheureusement n'avait aucune limite

Le doigt de l'elfe caressa ma joue y recueillant les trois larmes qui y traçaient leur route avant de me tendre un verre d'eau dont je bus une gorgée

- Essaye de dormir Kathlyne, dors et tu verras demain tout deviendras plus clair..

Puis tout devins noir, un noir pur et sombre, simple et compliqué, le noir cette couleur unique qui porte qui porte tout, elle était le reflet de mon existence, un mélange entre le naturel et le surnaturel donnant un être sans nom, donnant Kathlyne Glaser, donnant moi.

Je dormais et en étais bien consciente, mais ma peine elle était toujours réveillée, plus intense que jamais, s'écoulant à travers mon sang, rendant la mort bien mieux que la vie à mes yeux.

Je restais dans les ténèbres quand une lumières apparut, que représentait-elle? Une sortie? Un espoir? Quel qu'elle soit elle approchait, doucement et simplement, repoussant de ses rayons l'obscurité, rendant tout plus clair, c'était un homme, le tueur avec l'épée, j'aurais du le craindre mais il avait l'air plus serin et plus  paisible

- Ne t'inquiète pas mon enfant

J'avais tellement entendu cette phrase ces derniers temps qu'elle perdit son sens

- Qui êtes vous et que me voulais vous?

- Ce là n'a pas d'importance, qui je suis ce que je fais, ce que vous devez  savoir c'est que je ne suis là que pour vous aider

- M'aider?

- Je n'ai pas beaucoup de temps alors rappelez vous bien, n'ayez pas peur d'eux et soyez unique, tu ne les connais toujours pas mais ils te connaissent déjà, et rappelez vous bien, je serais toujours là quand vous serriez en danger, il se tut. Autre chose, ne parlez de...

Il ne termina pas sa phrase puisque j'était de nouveau réveillée, mais sa phrase m'était évidente et elle ne faisait que dire ce que je savais déjà, je ne devais parler de lui à personne.

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