Chapitre 10

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- Coucou la belle au bois dormant...

J'ouvris mes paupières et regardais autour de moi, ma chambre j'y étais, elle était bien rangée rien qui annonçait un quelconque conflit, un rêve peut-être ? J'essayais de me lever cependant sans y arriver, Cam était à mes cotés somnolant, les cheveux en bataille, j'avais l'impression qu'il avait passé la nuit ici

- Ça va ?

Un frisson de douleur me parcouru le corps quand je réessayais de m'asseoir

- Que s'est-il passé ?

- Ne te force pas, Sabi nous a dit que tu étais tombé en essayant de fuir à travers la foret

- Fuir...

Je voulais le contredire, l'informer que je n'ai jamais essayé de fuir quand l'image de Sabrina hystérique qui criait me traitant de tout les noms et le.... Le corps de Diana inerte sur le sol surgit devant moi

- Diana... Où est-elle ? Où est Diana ?

Je hurlais, criais mais pas de colère non, de peur, une peur que le visage de Cam ne faisait qu'accentuer, son silence, ce silence, il m'était familier, je le connaissais tellement bien et pourtant je me disais non, ce n'est pas possible pas elle, pas elle. À l'hôpital après l'accident de voiture tout le monde autour de moi l'avait pris comme allié, ils essayaient d'éloigner le sentiment qui allait suivre leur parole, ils essayaient de me protéger mais maintenant qu'il n'avait plus de secret pour moi, cela ne faisait qu'amplifier l'émotion, la ralentir, parceque désormais il était impossible de le négliger, il était là un point c'est tout, le trou noir d'une nouvelle perte, je ne parvenais plus à retenir mes larmes et j'éclatais en sanglot et c'est encore Cam qui me servie de mouchoir, il essayait de me calmer sans y arriver, ce n'était pas en son pouvoir, le malheur et la tristesse faisaient désormais partie de moi, une grande parti impossible à effacer...

- Ils l'ont tuée, on a rien pu faire je suis désolé Kathy, on ne peut rien devant eux ils sont...

Il prit mon menton entre ses doigts et me regarda avec une intensité et une inquiétude comme s'il ressentait ma peine comme si il me la partageait

- Ne pleure pas s'il te plait

Et sans attendre il s'empara de mes lèvres pour m'embrasser avec désespoir, fougue et amour, je l'aimais, je l'aimais vraiment et je ne comprends pas pourquoi je venais seulement de le saisir. Il s'écarta de moi et le dit « Je t'aime ».

Je fondis.

Sur ce il récola sa bouche sur la mienne dans un baiser plus doux et plus passionné, oui sa passion je la sentais en moi, en lui elle s'écoulait entre nous, mais à coté je sentais autre chose dans un coin éloigné de ma tête, de la tristesse, et plus je m'en rapprochais plus je la sentais plus forte, et sans y pensé je m'écartais de mon amant

- Je... je suis désolé... je

- Pourquoi es-tu triste ?

- Diana, je me suis rappelé notre première rencontre et...

Ce n'était qu'un mensonge certes, mais il n'était qu'en partie faux

- Chuut... ce n'est pas grave viens là viens

Il ouvrit les bras prêt à m'offrir une étreinte réconfortante que je ne pouvais accepter

- Qui ? Qui lui a fait ça ?

- C'est eux...

J'étais confuse, mon instinct, ma conscience rien n'était près à l'accepter, tous criaient mensonge, non ce n'était pas vrai, ce n'était pas eux, les vrais événements je les connaissais, il était là en moi, je les sentais sans y avoir accès, il n'y avait que des images, des bribes flous dont émanait fureur, peur et mort imminente...

- Qui ta dit ça ?

- Sabrina, pourquoi qu'est ce qu'il y a ?

Je ne répondis pas, je n'avais rien à dire, aucun mot, aucune phrase, aucune preuve, juste des pensées et des intuitions non confirmées dont je devais m'assurer

Les gargouillements parvenant de mon ventre me tirèrent vers la réalité, j'avais faim et comme en réaction à cette vérité, le visage précédemment inquiet de mon ami, se transforma en douceur et soin avant d'afficher un magnifique sourire

- Tu  n'as rien mangé depuis un bon bout de temps, je part te chercher quelque chose à te mettre sous la dent

- Non

Ces trois mots s'échappèrent de ma bouche à l'instant où un plan se formait dans ma tête.

- Quelle heure est-il?

- Midi trente, pourquoi?

- Très bien c'est l'heur du déjeuner n'est ce pas?

- Oui, mais... Je ne te laisserai pas faire, je te l'interdis Kathy , elle n'aurait pas voulu, pense tu qu'elle aurait voulu ta mort?

- Quoi??! Non biensure que non, et de quoi tu parle d'abord? Qu'est ce que tu m'interdit?

Il me regarda fixement, fermement.

- Arrête ça, je sais à quoi tu pense, tu ne pourras jamais le réaliser, regarde toi, tu es faible, même pas capable de te lever après être simplement tombé dans les escaliers, je t'aime, oui je t'aime et bien plus que tu ne le pense, depuis notre première rencontre, je t'aime bien trop pour te laisser mourir stupidement, mais tu n'es qu'une humaine, une humaine, vulnérable et atrocement faible!!

L'avait-il réellement dit? Oui, et ce n'était pas moins qu'affreux, des aveux d'amour si touchant suivis de parole blessante, un mélange de douleur et d'amour, qu'y avait t- il de plus atroce... 

"Diana inerte par terre et Faye au dessus d'elle qui parlait, je n'entendais rien mais pouvais facilement les reconnaître à partir de sa posture, de son sourire maléfique, de la façon dont elle se délectait de la vue qui s'offrait à elle" 

Un flash-back, les images disparurent pour me charger d'une nouvelle force, je me levais - non sans problème cette fois - une seule direction en tête. 

IllusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant