Mon portable n'arrêtait pas de sonner, tout comme l'interphone de l'appartement. Je savais que Karhon s'inquiétait énormément. Il m'avait envoyé plusieurs messages, et plusieurs fois, il m'avait appelé. Il était venu aussi plusieurs fois à ma porte. Seulement, je ne lui avais pas ouvert. Il aurait pu défoncer ma porte s'il l'avait voulu, mais Leona et Lucile l'en avaient empêché. Le bruit était étouffé, mais j'avais pu comprendre qu'elles étaient venues avec lui, certainement inquiètes pour moi. Depuis la réunion avec les louves, j'avais tenté de faire comme si cela ne m'avait pas affecté, mais dès que je posais un pied dans la tanière, je les entendais chuchoter sur mon dos, et Esmeralda ne se cachait plus vraiment sur le mépris qu'elle avait à mon propos, et d'autres loups la soutenait. J'avais supporté pendant tant d'années les insultes sur ma condition, et je me pensais insensible, enfin surtout je m'en fichais parce que cela ne concernait que moi, mais dans les murmures, j'avais entendu le nom de Karhon, celui de Leona, de Lucile et plus que tout ceux de Adam, Matthias et Althea. Les rumeurs qui enflaient, qui insultaient leur intégrité, je n'arrivais pas à le supporter. J'aurais pu me mettre en colère, mais c'était de ma faute.
— Sérieusement... je suis partie un mois tout au plus, et tu retournes à ton état larvaire ? soupira la voix de ma meilleure amie.
Je relevais tout juste la couverte pour avoir une ouverture et observer le monde au-delà de ma couette qui me servait de carapace contre l'extérieur. Je vis la silhouette d'Althea, elle avait les bras croisés sur sa poitrine, les sourcils froncés, mécontente de la situation. Je sortis la tête, en constatant que c'était vraiment elle. Son regard bleu aussi profond que l'océan se posa sur mon visage. Elle s'avança jusqu'à mon lit, sa main vint attraper la couverture et elle tira d'un coup sec me sortant de ce cocon protecteur. Je lâchai un gémissement, face à cette soudaine brutalité. Elle jeta la couverture dans un coin, alors que son nez se fronça de désagrément.
— Putain, mais t'as moisi ici depuis combien de temps ?! s'exclama-t-elle, en venant se pincer le nez.
Je la regardais un peu perturbée. J'étais bien incapable de lui dire depuis combien de temps. Je n'avais plus compté les jours après le deuxième ou le troisième. J'avais passé mon temps sous ma couette, à me maudire et à m'enfoncer toute seule. Probablement une semaine... je n'étais même pas partie travailler. Althea secoua la tête, avant de me désigner la porte, certainement pour me dire d'aller prendre une douche. Je l'observais quelques secondes, comme si elle me parlait d'une langue étrangère. Elle lâcha un lourd soupir, avant de me prendre la cheville. Je posais mon regard sur cette main, et avant même que je ne puisse lui dire d'arrêter, elle tira fort dessus pour me traîner hors du lit. Je lâchai un grand cri, sous ce geste soudain et emprunt de force.
— Lâche-moi ! Espèce de folle ! Je peux y aller sur mes deux pieds ! criai-je, en me retenant au pied de mon lit.
— Ah bon ? Tu ne m'en as pas donné cette impression, répliqua-t-elle, calmement.Elle me lâcha la cheville, et je me relevai. Je remis mon t-shirt correctement, avant d'aller dans la salle de bain. J'en aurais bien traîné des pieds, mais Altie aurait été capable de me prendre par la peau du cul pour m'y emmener si je traînais. Cette fille n'avait aucune compassion, enfin si elle en avait, mais elle n'en avait pas pour moi, sur le coup. Je pris une douche rapide, shampoing, gel douche. Une serviette autour du corps, et une pour emballer mes cheveux. Je retournais encore un peu dégoulinante jusqu'à ma chambre. Altie était sur mon lit, à envoyer des messages, certainement à ses frères. Mon regard se porta sur mon portable, ce dernier était branché, sûrement Althea qui s'en était chargée.
— Tu sembles déjà plus humaine.
— C'est mieux que de ressembler à une crevette qui a perdu de sa peau, déclarai-je, en sachant qu'elle aurait été capable de me faire prendre une douche.
— Un seul effort qui m'en a économisé tellement d'autres, souffla-t-elle à ce souvenir, amusée.
— Tu es rentrée quand ? questionnai-je, en allant chercher de quoi m'habiller.
— Ce matin. 6h.
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Half Moon Pack - 1. L'éveil d'une Oméga
Werewolf"Un bal ? Qui a eu l'idée saugrenue de m'emmener dans cet endroit ?!" Il n'y avait que ma stupide meilleure amie pour me faire ça. Évidemment, ce n'était pas n'importe lequel. Il fallait que ce soit le plus huppé de tous. Celui de l'Alpha. Ce n'étai...