Chapitre 81 : Premier entrainement

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La cour d'entraînement était animée par un mélange d'appréhension et de curiosité tandis qu'Astrid et son groupe observaient les soldats rassemblés devant eux. Astrid se tenait droite, la voix forte et claire lorsqu'elle donna les instructions sur la répartition des soldats en groupes. Elle savait qu'il était crucial d'avoir une bonne dynamique pour que les entraînements soient efficaces. Ses amis allaient chacun s'occuper d'un groupe différent, et elle avait pris soin de les répartir de façon stratégique.

— Chacun d'entre nous aura la responsabilité d'un groupe, commença-t-elle en les regardant avec sérieux. Je veux que vous leur montriez ce que vous savez, et surtout, les préparer à ce qui les attend. La guerre est à nos portes, il n'y a pas de place pour l'hésitation.

À ces mots, Ilrandir, le jeune elfe, s'avança. Ses yeux perçaient d'une froide détermination. Il savait parfaitement à quel groupe il voulait s'adresser. Le groupe de soldats qui comptait celui qui l'avait insulté quelques instants plus tôt. Celui qui avait osé manquer de respect à sa race et à son honneur.

— Je m'occupe de ce groupe, dit-il simplement, désignant de la tête les soldats en question.

Lysandra, qui se tenait non loin, ne put s'empêcher de ressentir un pincement d'inquiétude. Elle savait qu'Ilrandir pouvait être implacable quand il s'agissait de prouver un point, surtout après ce qui venait de se passer. Elle s'approcha de lui et posa une main sur son bras, son regard franc capturant le sien.

— Ilrandir, murmura-t-elle, tu n'as pas besoin d'être trop dur. Ce sont des soldats, pas nos ennemis.

Il tourna doucement la tête vers elle, ses yeux sombres fixant les siens, mais un sourire effleura ses lèvres.

— Lysandra, dit-il d'une voix douce mais ferme, ce n'est pas un simple entraînement. Une guerre approche, une guerre impitoyable. Ces hommes doivent être prêts, ou ils mourront. Je ne vais pas les ménager pour leur faire plaisir. Mieux vaut qu'ils souffrent ici qu'ils ne perdent leur vie sur le champ de bataille.

Ilrandir se retourna vers le groupe de soldats et s'avança vers eux. La tension monta immédiatement. Les hommes, surtout celui qui avait provoqué l'elfe, étaient nerveux, mais ils se redressèrent, déterminés à ne pas montrer de faiblesse.

Lysandra, bien qu'inquiète, ne put s'empêcher d'admirer la force et la conviction d'Ilrandir. Elle savait qu'il avait raison, mais cela n'empêchait pas son cœur de se serrer. Une étrange attirance naissait en elle, quelque chose de subtil, un lien invisible qui semblait se renforcer à chaque échange entre eux.

Ilrandir ne perdit pas de temps. Il commença l'entraînement avec une rigueur presque brutale, poussant les soldats à leurs limites. Ses mouvements étaient rapides et précis, un mélange de grâce elfique et de puissance implacable. Chaque coup, chaque attaque était parfaitement calculé. Il ne donnait aucune chance à ses adversaires. Ils devaient apprendre à se défendre, à anticiper, à réagir. Il exigeait le meilleur d'eux.

Le soldat qui l'avait insulté se retrouva rapidement face à lui, un regard défiant dans les yeux. Ilrandir, sans dire un mot, lui fit signe de venir. L'homme hésita un instant, puis chargea. Mais l'elfe, avec une fluidité désarmante, l'esquiva et, en une fraction de seconde, le désarma.

— Tu n'as rien appris, grogna-t-il. Si tu continues ainsi, tu seras le premier à tomber.

L'homme, humilié, se redressa, mais Ilrandir ne lui laissa pas le temps de réagir et enchaîna une série d'attaques rapides, mettant à l'épreuve la vitesse et l'endurance de ses adversaires. Le groupe tout entier était bientôt à bout de souffle.

— Vous pensez peut-être que parce que vous êtes humains, vous êtes supérieurs, continua-t-il. Mais la guerre ne fait pas de différence entre un elfe, un humain ou autre chose. La seule chose qui importe, c'est qui est prêt à survivre.

Lysandra, toujours en retrait, observa la scène avec une étrange intensité. Elle savait que l'elfe disait vrai. Il n'y avait pas de place pour la faiblesse dans ce qu'ils allaient affronter. Mais elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine chaleur pour Ilrandir, qui, malgré sa dureté apparente, semblait profondément préoccupé par leur survie.

À la fin de l'entraînement, les soldats étaient épuisés, à bout de souffle, mais leurs yeux brillaient d'une nouvelle détermination. Ils avaient compris qu'ils devaient se dépasser. Le soldat qui avait provoqué Ilrandir s'inclina finalement devant lui, reconnaissant sa défaite avec respect.

— Vous avez raison, maître elfe, souffla-t-il entre deux respirations saccadées. Nous devons être plus forts.

Ilrandir hocha la tête, satisfait. Puis, son regard croisa à nouveau celui de Lysandra, qui lui sourit légèrement, soulagée que tout se soit bien passé. Entre eux, un lien semblait se tisser, quelque chose de fragile mais de puissant à la fois.

— Tu as bien fait, lui dit-elle doucement lorsqu'ils se retrouvèrent seuls, à l'écart des autres.

— Je n'ai fait que ce qui devait être fait, répondit-il. Mais je te remercie pour ton souci, Lysandra.

Leur regard resta accroché l'un à l'autre un instant de plus, puis ils rejoignirent le reste du groupe. Astrid, quant à elle, supervisait les autres entraînements, s'assurant que tout se déroulait bien. Elle était fière de ses compagnons, chacun apportant sa force unique à cette préparation.

Le temps filait, et dans la cour d'entraînement, les soldats, désormais répartis en groupes sous la direction d'Astrid et de ses alliés, se préparaient avec une intensité renouvelée. Chaque personne savait que ce qu'ils apprenaient aujourd'hui pouvait être la différence entre la vie et la mort demain.

La guerre était inévitable, et maintenant, ils n'avaient d'autre choix que de se préparer à tout affronter. Astrid savait que l'avenir serait sombre, mais avec des alliés comme Ilrandir, Lysandra, et tous les autres, elle avait un mince espoir que, peut-être, ils pourraient changer le cours des choses.

Et tandis qu'ils continuaient leur entraînement, Lysandra et Ilrandir se rapprochaient lentement, leurs regards se croisant plus souvent qu'avant, révélant peu à peu cette attirance naissante entre eux. Mais pour l'instant, chacun d'eux savait qu'il avait un rôle à jouer. La guerre attendait, et il fallait être prêt.

Les Échos de RinevailaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant