POSSÉDER UN SAC CHANEL NE FAIT PAS DE VOUS UNE MEILLEURE PERSONNECher iPhone,
Combien gagne en moyenne un éleveur de lamas au Pérou ?
Non, vraiment, je me le demande. Parce qu'à ce stade, je suis prête à tout plaquer et à partir élever des bestioles cracheuses dans les Andes. Honnêtement, ça ne peut pas être pire que mon quotidien actuel. Les lamas, au moins, ne prennent pas un malin plaisir à feindre l'innocence avant de te cracher à la figure. Contrairement à certaine.
Je veux dire, à quel moment exactement ai-je signé pour une carrière où ma santé mentale est optionnelle ? Est-ce que quelque part dans mon contrat, en tout petit, il y avait une clause du type « Doit accepter d'être constamment sous-estimée, infantilisée et poussée à bout avec le sourire » ? Parce que si c'est le cas, je l'ai clairement ratée.
Alors oui, peut-être que je dramatise. Peut-être que je devrais juste me contenter d'inspirer profondément, de faire semblant que tout va bien et de réciter un mantra positif du genre : « Chaque expérience est une leçon ». Mais soyons honnêtes : si chaque expérience est une leçon, alors celle-ci ressemble à un cours intensif de : Comment perdre foi en l'humanité en 10 jours.
Aleena Sorrentino,
Future bergère de lamas (si l'univers le veut bien).{•••}
Jane ne m'a pas menti, travailler avec De Luca en personne est éreintant. Cela fait maintenant près d'une semaine que nous avons trouvé un semblant de rythme, ou plutôt, que j'essaie de m'adapter au sien puisque cela ressemble davantage à une course poursuite qu'à une collaboration. Une course poursuite où mon patron est lancé tel un train à grande vitesse tandis que je tente péniblement de suivre avec ma charrette attachée à un lama récalcitrant. Chaque détail compte, chaque seconde doit être optimisée. Et moi ? Je m'épuise à anticiper la moindre de ses attentes, priant pour ne plus commettre d'erreur qui pourrait attirer son regard froid et perçant.
De Luca arrive au bureau avant tout le monde, à des heures où je soupçonne même le soleil de ne pas s'être encore levé. Quant à ses départs, ils se font à des heures tout aussi indécentes. Une nouvelle preuve qu'il n'est pas un homme, mais une machine, infatigable et insensible. De chair et de sang ? J'ai des doutes. De circuits et d'acier ? Probablement.
Depuis que mon journal intime s'est volatilisé, j'ai pris la décision de consigner toutes mes pensées sur mon téléphone. Mon rituel matinal me manque cruellement, mais plus jamais je ne risquerai de laisser mes confidences sans une double couche de sécurité : reconnaissance faciale et mot de passe. Certes, écrire à la main avait quelque chose de cathartique, mais je préfère me priver de ce plaisir plutôt que de risquer une nouvelle humiliation. Je me torture encore tous les jours en tentant de reconstituer dans ma tête l'inventaire de toutes les entrées de ce maudit carnet. Spoiler : cette torture mentale ne m'a menée nulle part, si ce n'est au bord de la folie. Alors, j'ai opté pour une solution bien plus mature et plus réfléchie : faire comme si ce journal n'avait jamais existé.
— Et ensuite, on m'a greffé un troisième sein, termine Tia.
— Hum, hum.
Son poing jaillit et s'écrase brutalement sur mon bras.
— Aïe ! je râle en massant mon biceps.
L'expression courroucée de ma meilleure amie me ramène à la réalité. Je rembobine mentalement notre conversation... Ah...
— Comment s'est passée l'opération ? je demande, un sourire amusé aux lèvres.
— Tu ne m'écoutes pas, grogne-t-elle.
— Mais si ! J'ai juste... loupé la fin.
— Ah oui ? Alors, qu'a dit Thomas au chef ?
— Que... que la nouvelle recette manquait de... d'assaisonnement ? je tente piteusement.
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SUR UN FIL
RomanceVous allez adorer le détester... Pour Aleena, Dorian de Luca est un cauchemar incarné. Glacial, condescendant et visiblement allergique aux émotions, il incarne tout ce qu'elle déteste. Travailler en étroite collaboration avec lui ? Très peu pour el...