Blood Sweat & Tears

Chapitre 67

Après ce petit épisode, plus que romantique, Jungkook m'avait incité à aller me préparer pour la journée et que nous prendrions le petit déjeuner ensemble, si bien sûr j'étais d'accord. J'avais alors accepté, prenant une douche fraîche avec cette chaleur. Mon coeur battait toujours à tout rompre et mes pensées ne voulaient pas divaguer sur autre chose que cette chanson.

Il m'avait écrit une chanson ! Instinctivement, mes pieds s'élancent dans de petites tapes au sol, telle une enfant heureuse. Une fois lavée et habillée, je descends pour me rendre dans la cuisine, où le petit déjeuner avait été visiblement préparé. De dos, Jungkook s'acharnait à la tâche en cuisinant.

- Des crêpes ? Demandai-je alors excitée.

Jungkook sursaute, ne m'ayant pas vu apparemment, ce qui m'arrache un léger rire.

- Forcément, ça te fait rire, dit-il en levant les yeux au ciel.

Je ne pensais pas que cette chanson aurait eu autant d'impacts, mais c'est comme si nous retrouvions une certaine complicité, nous étions beaucoup plus... sereins que ces derniers jours.

Je m'installe alors sur la chaise haute du comptoir. Jungkook me dépose la crêpe dans l'assiette avant de me tendre le pot de Nutella.

- Merci, dis-je alors sincèrement.

Pour seule réponse, il me fait un clin d'œil en me souriant, ce qui me fait sourire à mon tour.

Quelques crêpes préparées plus tard, Jungkook se décide enfin à prendre place à mes côtés pour manger.

- Elles sont très bonnes.

- Je sais. Par contre, toi tu ne sais pas manger, constata-t-il en venant récupérer le Nutella sur le coin de mes lèvres avant de l'apporter à sa bouche.

Je rougis légèrement à cette action en baissant la tête. Me revoilà au point de départ, devant mon frère hyper craquant qui me fait rougir pour un rien.

- Est-ce que tu en voudras une autre ou-

Jungkook se fait soudainement interrompre par son téléphone, déposé juste à mes côtés. Je peux constater alors qu'Aeri essayait de le joindre. J'allais soupirer, mais mes yeux se posèrent rapidement sur le fond d'écran. Il s'agissait d'une photo de moi, en train de dormir en serrant fortement ma peluche Cooky, prise sûrement quelques jours avant mon départ pour la France.

- C'est qui ?

- Moi, dis-je machinalement, absorbée par la photo, les joues de nouveaux rouges.

Je l'entends rigoler, m'obligeant à le regarder.

- Je sais bien que c'est toi, je voulais savoir qui appelait, rigola-t-il en récupérant son tel et de décrocher. Allo ? Dit-il en s'adossant sur le comptoir, ne cessant de me regarder. Tu veux qu'on se voit ? Ma tête se baissa alors, légèrement attristée d'avance. Ouais c'est une très bonne idée Il allait accepter... à quoi je m'attendais, je le sens prendre mon menton entre ses doigts pour établir un contact. Le problème c'est que j'ai déjà prévu un truc. On va se promener avec les grand-parents. Journée en famille.

Une journée en famille ? Depuis quand ? Un sourire prend alors place sur mes lèvres, incitant Jungkook à en faire de même. Il ne cessait de me regarder durant tout l'appel. Jamais un seul instant il n'avait décrocher son regard de ma personne, me regardant avec délicatesse... et amour.

Ma main vient alors lui prendre le bras, toujours tendu dans ma direction. C'est d'ailleurs à ce moment que je sens quelque chose, ou plutôt je ne sens rien. Le bracelet... il est vrai qu'il ne le portait plus depuis un bout de temps. Ce souvenir contracte alors mon cœur qui s'efforçait de se reconstruire.

- Ouais, à plus tard. Il raccroche avant de déposer son téléphone sur le comptoir. Qu'est-ce qu'il se passe Tokki ?

- Pourquoi tu n'as plus ton bracelet ? Demandai-je caressant de mon pouce l'emplacement du bracelet inexistant.

- Je l'ai cassé sous la colère, quand on s'est disputé à ton retour, je n'ai pas eu le temps de le réparer. Hey ne me regarde pas comme ça, seule l'attache est cassée ne t'en fais pas, me rassura-t-il en me caressant la joue.

Je hoche légèrement la tête avant de finir de déjeuner. Je remonte me brosser les dents, en profitant pour prendre ma casquette et mes lunettes de soleil avant de redescendre pour rejoindre mes grand-parents, déjà prêts.

- Où est Jungkook ?

- Plus près que tu ne le penses, répondit Jungkook en apparaissant derrière moi.

Je ricane légèrement. Nous partons rejoindre les chemins de randonnée de Kyoto, heureusement protégés par les grands arbres de la forêt.

Halmeoni et Halabeoji étaient devant nous, marchant avec énergie alors que Jungkook et moi étions un peu en retrait, préférant prendre notre temps.

Le paysage était vraiment magnifique. Ce lieu était relaxant et quelques bruits d'oiseaux venaient apporter une douce mélodie dans nos oreilles.

- Je suis contente de passer un peu de temps avec eux. On ne les a pas beaucoup vu depuis notre arrivée.

- Ça te dérange de passer du temps avec les autres ?

- Non... Non. Je n'ai juste pas les mêmes affinités.

- Je suis désolé...

Nous marchons quelques mètres avant de sentir des doigts titiller tendrement les miens. Instinctivement, mon regard se porte vers ces derniers. Sa main vient cette fois-ci prendre la mienne, me faisant délicatement rougir, alors que j'abaisse la tête, toute gênée.

- T'es tellement mignonne quand tu rougis, me chuchota-t-il en se penchant près de mon oreille.

Un léger sourire prend place sur mes lèvres avant que nos doigts ne viennent s'entrecroiser.

- Ah bah c'est pas trop tôt !

Nos regards se portent alors sur Halabeoji qui s'était retourné vers nous. Il bredouilla quelques mots incompréhensifs avant de se retourner et de crier de nouveau.

- Euh... oui ! Je cherchais le repère du chemin. Je pensais que... que nous étions perdus. Oui voilà, confirma-t-il sa réponse.

Halmeoni soupire alors à cela alors que je sépare nos mains, un peu gênée. Cependant, Jungkook vient reprendre ma main afin de la serrer.

- Elle est là où elle doit être, dit-il tout bas regardant droit devant lui.

Nous avons donc passé la totalité de notre randonnée main dans la main, sans pour autant discuter. Ce n'était pas gênant, au contraire, c'était même reposant. Nous n'avions pas besoin de discuter pour comprendre que nos tensions s'étaient atténuées et que nous allons y aller petit à petit pour passer à autre chose.