Etoiles filantes

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Il y a les glaces au chocolat 

Et le goût des barbes à papa

Un bref moment partagé

Dans la chaleur de l'été


Il y a ceux qui partent en voyage

Et ceux qui rêvent de faire naufrage

Sur une plage de coquillages

Pour prendre les rivages à l'abordage


Il y a les voiliers dans l'océan bleuté 

Des envies de tour du monde

Où le bonheur abonde

Sur l'immensité des flots déchaînés


Il y a ceux en quête d'adrénaline

De sensations fortes

De prises de risque

Où rien ne vaut les endorphines


les meilleures choses de la vie 

Sont les plus dangereuses

Elles font battre la chamade

Des existences fades


Il y a le présent, le passé et le futur

Le kairos, le chonos et l'ainos

Elle, elle ne voulait que le premier des deux

Le présent et le kairos dans tout son cosmos


Vivre comme le carpe diem

Cueillir le jour sans se fier au lendemain

Car le lendemain est incertain

Et le passé reste le même


Tout le monde dit

Qu'il faut cerner l'instant présent 

Et se plonger dedans

Pour le vivre pleinement


Mais pourquoi courir après ce Graal

Qui parfois infirme et oppresse

Comme une peine lasse

Une douleur tenace ?


Elle fuyait le temps dilué

Le chronos linéaire

L'ainos éternité 

Pour vivre l'instant comme maintenant


Mais le kairos se saisit

Il ne se force pas

Ne se décide pas

Il faut le vivre et puis c'est tout


Elle courait comme une forcenée

Pour semer le passé et oublier le futur

Pour effleurer ce curieux miracle

Avant qu'il éclate comme une bulle de savon


Parfois pourtant

Elle regardait le passé

Et imaginait l'avenir

Pour fuir l'instant présent


Elle était toujours

Soit en retard

Soit en avance

Mais jamais dans les temps

À projeter trop d'intensité, trop d'envie


Pour une illusion tant espérée

Elle s'est confrontée à un présent désappointé

La laissant de côté, dans ses désirs frustrés

Une vie qui s'accélère


Un présent énigmatique

Vouloir choisir sa destinée

Pour ne pas chalouper


Elle s'était perdue

Dans l'univers impromptu 

Des mirages suspendus

Sur la corde raide

De son criant mal-être


Courir, nager, pédaler

S'enfuir dans la montagne 

Chevaucher un étalon

Au galop dans le lagon


S'échapper de ses pensées

En s'évadant du labyrinthe 

D'une vie en pointillé

Peinte de noires empreintes


Une virée en moto

Du vent sur sa peau

Du bleu dans les yeux

Et puis la liberté


Le bonheur comme une angoisse

Car le temps passe

Le sablier se vide

Elle connaît déjà la fin


Parfois les moments présents sont si forts

Qu'ils font pleurer des heures

Pour une plénitude partie trop vite

Et dont on a peur

De ne jamais retrouver la saveur


Elle ne craint plus la mort

Ni même la souffrance

Mais comment retenir la vie

Quand on la brûle par les deux bouts ?


Tout le monde finit par mourir

Rien ne sert de se débattre

Peut-être qu'il faut frôler les limites

Pour cueillir les rêves éphémères

Et contempler la réalité

En pleine lumière

La sérendipité 

En bandoulière


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