Auteur: marionpouget
À toi Madelene ;
Je t'adresse mes derniers mots couchés sur cette feuille. À vrai dire je n'avais guerre le choix, ayant trompé ma femme avec ma meurtrière.
Et laisser une lettre à ma famille aurait été mal venue, et très hypocrite, puis qu'elles été les chances pour que tu leur donnes, concrètement?
Alors à toi, Madelene, qui auras été la cause de cette passion foudroyante, la source de notre liaison tumultueuse. Toi qui trop aisément m'a poussé à l'adultère, me faisant me sentir jeune et beau, mais surtout vivant. C'est aussi à toi que je dois ma mort, dans ce que je suppose être une cave.
( Avant que je n'oublie : Merci pour le minuteur, vu dans ta cuisine, m'indiquant le temps devenu platonique.)
Venants en aux faits. Le poison ? Tu m'as empoisonné. Sérieusement ? Quel manque d'originalité total ! Tu choisis là une arme fervente, très prisées des femmes hardis des siècles précédents.
Je dois dire que je suis surpris de ton choix, toi qui étais, oups, est*...c'est moi le mort -bientôt- dans l'histoire...
Donc, qui est si créative. Je m'attendais à de la torture –quoi que je pense déjà déguster dans peu de temps- , le tout celé par une balle entre les deux yeux. Mais j'ai cru comprendre que tu étais habile de tes mains et préférais lamentablement les lames tranchantes !
Pardonne mon sarcasme et défaitisme profond, mais je suis en train de mourir à cause d'une psychopathe aliénée, toi ! Dont je me suis entiché bêtement. Je ne sais plus trop pourquoi, mon quotidien fade sûrement, le train-train quotidien.
Une femme, la mienne, que je ne regardais même plus. Pour te l'avouer je sais qu'elle me trompait...je parle déjà comme un mort ! ....je sais qu'elle me trompe avec son collègue. Et qu'elle aime aller chez notre magnifique voisin, bien battit, Jeff.
Je sais aussi que c'est à cause de tes sourires mielleux et tes paroles fougueuses. Ton regard de braise, ton rire gracieux, quand maintenant je comprends que tu te moquais de ma naïveté quand je te complimentais,que j'en suis arrivé là.
Je devrais te haïr c'est bizarre, mais à la place de, je ne cesse de me répéter que tu m'empoisonnes, car toi aussi, quelques par au fond de toi tu as ressenti quelque chose, et que c'est moins dure et jouissif de me tuer ainsi.
Je ne suis pas sûr des arguments que j'avance, ne sachant pas ce qui se passe dans la tête d'une malade mental.
Je n'en reviens toujours pas, tu étais parfaite et maintenant tu ne l'es pas moins, je connais juste cette part de noirceur abyssale qui t'habites. Et je ne doute pas que la mienne t'ai dérangé à ce point lorsque tu m'as connu sous l'emprise d'une dépression carabinée de laquelle je pensais réussir à me sortir. Et grâce à toi je n'ai pas vu les deux derniers mois passer, j'avais gagné face à elle, la dépression.
Cependant je suis toujours dans mon fauteuil roulant, c'étais pas facile à vivre, mais tu m'as fait passer au-dessus de ça. Ma femme elle me le faisait bien comprendre que j'étais invalide. Désolé de tout ramener à elle, elle est m'on seul point de comparaison, la seule femme après toi à m'avoir connu un tant soit peu.
Mais toi tu m'y à fait croire, à une vie palpitante, un instant, ou plutôt deux mois. Je l'ai vécu ma vie palpitante, comme quoi les handicapés ne sont pas à l'abris d'une tarée doublée d'une bombe.
Donc je l'ai réellement vécu ma vie, mais elle n'a durée que deux mois, trop courte d'après moi.
Je sens les effets du poison me monter à la tête, ou alors la nostalgie de ma vie avant toi. Simple, monotone, quoi qu'un peu moins sûr la fin, seulement depuis notre rencontre.
Quand j'été gosse j'aimais mon grand-père, mais aussi mon lapin Jack.
Quand il s'est mis à les égorger, ses lapins, par dizaines, dont Jack, à les décapiter et les dépecer . Une boucherie sans nom. Je n'ai pas su réagir face à la mort, aujourd'hui c'est pareille. J'aime toujours autant mon grand-père que je t'aime toi.
À l'adolescence comme beaucoup j'ai voulu en finir. Quel ado n'a pas voulu y passer ? Ce moment de rébellion total, d'erreur accumulées, nous ayant poussé à bout. Je le reconnais je n'étais pas un grand téméraire, mais j'avais mal, je me sentais si exclu de la réalité quotidienne, de la vie. Mon handicape m'as tenu à l'écart de la vie. Je le perçois mieux à présent, dans ce moment de détresse dans lequel je suis. Le mal n'a pas vraiment disparue il s'est disséminé au fond de moi, dissimulés par les étapes de la vie, qui l'on anesthésié. Qui m'ont aussi anesthésié, car je ne me suis jamais sentis aussi vivant qu'avec toi. Et jamais aussi con que maintenant entrain de t'écrire à quel point je tiens à toi alors que comble du comble tu es ma perte.
Je me suis retrouvé face à cette même feuille vierge que je devais garnir de mots et explications concernants mon geste, comme le veux la tradition. Je me dis maintenant qu'il aurait été moins dure de la remplir en me donnant la mort, plutôt que de me la faire imposer et subir comme tu le fais. Je n'ai pas eu le courage, et je ne regrette qu'en partie.
Au fond je pense persister, durant ces dernières minutes de vie, dans l'idée que tu n'es pas pleinement consciente de cela, comme tu l'étais pour nous.
Le produit que tu m'as injecté décuple mon sens de la compassion. Mais je ne pardonne certainement pas ce que tu m'infliges pour autant.
J'avoue aussi ne pas avoir la moindre idée de la manière dont il faut réagir face à la mort. Savoir que la mort frapperait à une vitesse féroce est une chose, mais subir pleinement conscient ses ravages lents et douloureux en est une autre. Qui plus est par celle que j'aimais. La mort à toujours été omniprésente dans ma vie, de la naissance à notre rencontre, quand par exemple j'ai cru faire un arrêt cardiaque en sachant que je t'intéressais.
J'espère une chose que ce n'était pas pour un de tes meurtres.
Car si même je souhaite toute ma vie que tu t'en veuilles, Madelene, je reste cet amant grivois. Plaidant de mon âme notre liaison secrète, une illusion qui m'a fait vivre une seconde jeunesse, ou l'empreinte de tes lèvres vogue encore. L'amour ne disparaît jamais, la mort n'est rien.
Et si la mort commence part un bourdonnement intempestif, les sens qui s'engourdissent pour finalement se raidirent, alors la mort et très mal faite.
Juliette n'aurait pas tué Roméo.
Mais toi et moi, Madelene, nous aurons notre histoire.
Dans deux minutes exactement je vais survivre dans d'atroces souffrance mon dernier quart d'heure de vie, comme tu me l'as expliqué.
Si seulement tu avais fermé la porte ! Je n'aurais pas vu ta salle des trophées, exposés fièrement aux mûrs, c'est crimes en photos. Les tiens !! Le sang et la chaire tuméfiée, brûlée et noircie de coups que je ne t'imagines qu'à demie porter. J'en viens même à m'imaginer l'odeur âcre et putride métallisé du sang chaud giclant, et du fumé d'exhalaisons du tas de cadavres entassés que j'ai entrevu. Ou alors ce n'est pas moi, et c'est bien ici même, dans cette pièce que tu charcutes tes victimes.
Je t'aurai aidé. J'aurai compris.
Je pense que ce ne sont que des pas qui s'arrête dans le silence, qui peut être, nous aide à mieux percevoir le fragile murmure de la vie qui une première fois nous avait réu...
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