Chapitre 8 - La Stratégie à Tout Prix.

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Mais quelle petite conne. Elle est à mille lieues de se douter de l'ampleur de la vague médiatique qu'elle vient de provoquer avec son sourire aguicheur et son décolleté plongeant.

J'aurais du la voir venir. Tout est de ma faute. Je l'ai négligée depuis le début - et à raison, elle n'a aucun mérite, aucun honneur contrairement à Finnick qui lui se démène pour sa survie - mais certains signes ne trompent pas et je n'aurais pas du négliger mon instinct. Cette façon de sauter les repas, de tourner autour de n'importe quel homme un brin influant et surtout cette façon le regarder...

Un mélange de jalousie et de mesquinerie qui ne pouvait rien amener de bon. D'ailleurs je crois que quelque chose s'est passé entre eux deux mais je n'en ai pas la preuve formelle. Seulement de fort soupçons au vu de la manière d'agir de Finnick - bien trop gêné - et de celle de l'autre petite pouffiasse - sûre d'elle et provocatrice -.

Mais leur petit différent n'est pour l'instant pas le plus important de mes soucis. Un véritable tsunami médiatique va s'abattre sur eux, emportant avec lui tout espoir de vie privée de leurs proches. Ils seront "à l'abris" dans l'arène mais leur familles elles, ne le seront pas. Ils vont du jour au lendemain se retrouver mitraillés, harcelés pour avoir ne serait-ce que la plus petite réaction sur l'histoire d'amour de leurs enfants ou même sur la mort tragiquement prématurée de l'un d'eux. Les reportages et débats vont s'enchaîner, certains vont les imaginer amoureux, du moins proches, et, quand ils verront qu'il n'en est rien il vont s'insurger sur la froideur et le manque de classe de Finnick alors que Liesel, elle, sera vue comme la pauvre petite reniée.

Mais je dois le lui reconnaître : son coup d'éclat est très bien pensé...

... pour elle.

Pour Finnick en revanche, c'est une toute autre histoire...

Je vais devoir déployer des trésors d'imagination pour contrecarrer tout ça. Je dois empêcher Finnick de commettre le moindre faux pas qui lui serait préjudiciable. A partir de maintenant, nous marchons sur des œufs.

Quant à Liesel, je n'ai pas le choix. Je dois éradiquer la menace qu'elle représente.

**

La chaise racle durement le sol avant de se renverser dans un fracas du tonnerre sur le sol lisse et pailleté de la scène. La salle entière, désormais silencieuse, me regarde. Certains sont choqués, d'autres simplement surpris mais tous les regards sans exception sont braqués sur moi jusqu'aux gros yeux de verre des caméras.

- Finnick, mon garçon ? Est-ce que ça va ?

Ah... Caesar et sa voix posée qui se veut rassurante. Je ne lui accorde pas un regard, ne lui répond pas. Il m'horripile. Ils m'horripilent. Et plus que tout : elle m'horripile.

Tout tourne autour de moi dans un affreux magma de sons et de couleurs agressives. Je vacille et fais quelques pas en avant. Plus rien n'a de sens. Tout a été balayé par sa petite bombe. Comment pourrions rivaliser avec ça ? Hein ? Comment je fais moi, pour reprendre l'avantage ? Pour récupérer les sponsors qui me permettront de rester en vie ?

J'avale, toujours crispé, de grandes goulées d'air qui m'aident à me sentir légèrement mieux. Il faut que je réfléchisse de façon censée et posée. Trouver des alternatives et des solutions. Minimiser les dégâts. Chaque chose en son temps, chaque environnement en son temps.

Le plateau d'abord. Les Tributs : certains pouffent, d'autres encore me regardent comme un phénomène de foire mais peu sont ceux qui restent indifférent à mon petit spectacle. A côté Caesar et son sourire qui parle tantôt dans ma direction, tantôt dans celle de la caméra. Je ne prends même pas le peine de l'écouter. Et, à côté de lui, assise de façon très digne et avec un air légèrement inquiet : Liesel.

Les Hunger Games de Finnick Odair.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant