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⸺ ⠀ ❝ 𝐅𝐄𝐄𝐋 𝐌𝐄 ❞⠀ ࣪ ⠀⠀🧸⠀˒˒
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Les jours passent, mais les nuits ne portent pas conseil. Sunoo a essayé d'y croire, de réfléchir, d'imaginer tous les scénarios possibles. Cependant, il n'avait aucune réponse concrète pour l'instant. Il n'aimait pas les ambiguïtés. Il voulait que tout soit clair, même s'il a longtemps lui-même tourné autour du pot. Il était instable, tout simplement, mais persuadé qu'Heeseung allait supprimer tous ses problèmes.
À présent, le rosé devait retourner à son cours de danse, et il ne savait pas s'il était terrifié par cette idée ou s'il l'attendait avec impatience. Danser ne l'intéressait pas tant que ça. C'était pour le beau professeur qu'il venait. Et puis, il pourrait retrouver Jungwon également. Cela faisait un petit moment que les deux ne s'étaient pas vus : le plus jeune avait pas mal de boulot avec ses études en parallèle, alors il avait manqué quelques cours de danse.
La routine reprenait, mais, pourtant, Sunoo avait réellement l'impression que quelque chose avait changé dans sa vie. Les habitudes furent de retour. Il arriva, se changea dans les vestiaires, avant de se diriger vers la salle principale. Son cœur battait plus fort que d'habitude, tous ses sens étaient en alerte. Il donnerait tout pour sentir ses lèvres chaudes sur les siennes. C'était la seule chaleur qui lui restait pour combattre le froid et la tempête de l'hiver. Mais serait-ce suffisant pour faire face à cet hiver éternel ?
Le rosâtre s'étira maladroitement en regardant les autres danseurs. Même après tout ce temps, il ne se sentait toujours pas en confiance entre ces quatre murs. Parce qu'au fond, il savait très bien que la danse ne lui correspondait pas. La danse, c'était Heeseung. Lui aussi aurait aimé avoir quelque chose qui lui était propre. Mais il avait l'impression de n'appartenir à rien, nulle part.
Il manqua de lâcher un hoquet de surprise en voyant le noiraud débouler dans la salle, saluant ses élèves. Ses yeux se posèrent enfin sur Sunoo. Il lui avait lancé un regard simple, mais qui racontait toute une histoire. Maintenant, ils pouvaient presque communiquer sans les mots.
Jungwon, lui, semblait avoir ressenti une sorte de tension entre son ami et le danseur. C'était comme s'il avait perçu ce qui se passait. Cependant, le brun ne disait rien, ne voulant pas faire de préjugés sur la situation. S'il y avait quelque chose, Sunoo lui en parlerait, non ?
À la petite pause boisson, le rosé s'assit sur le sol en soufflant. Il ne mettait pas énormément d'énergie mais il se sentait épuisé aussitôt après avoir bougé. Son ami vint alors s'installer à côté de lui, profitant de ce moment pour se désaltérer lui aussi.
— Ça va ?
Demanda finalement le plus jeune en se tournant vers Sunoo.
Le concerné se contenta de hocher la tête en silence. Il détestait ça. Transpirer, se sentir tout crasseux en public, exposé aux yeux des autres. Mais apparemment, cela ne semblait pas déranger Heeseung. Lui, était dans son élément. Il posa donc enfin son regard sur le noiraud qui se trouvait un peu plus loin, discutant avec une élève en rigolant.
Voilà ce qu'il détestait aussi. Cette espèce de rempart qui s'était dressé entre eux. Il avait l'impression de ne pas pouvoir lui parler librement comme les autres élèves. Peut-être que cela voulait dire quelque chose, mais il aurait préféré faire comme tout le monde. La jalousie brûlait au creux de son cœur, une petite flamme qui ne faisait que grandir à chaque instant.
Le seul feu qui s'allumait au fond de lui et qui le faisait vivre. Sunoo aurait préféré avoir une passion, quelque chose qui l'éveillait, mais ce n'était que l'envie qui le consumait. L'envie de coller à la norme ou encore l'envie qu'il ressentait maintenant pour un seul être. Heeseung. Tellement proche et tellement inaccessible à la fois.
Les autres avaient pour la plupart un rêve qu'ils touchaient du bout des doigts, mais pour lui, c'était ce sentiment vif qui lui filait des mains comme du sable fin. Quelque chose qu'il n'avait jamais ressenti auparavant et qui pourtant réussissait à le faire renaître.
Pour Heeseung, c'était la danse qui le maintenait sans doute en vie. Cette véhémence qui emportait son corps et son esprit chaque jour. Mais l'étudiant aurait voulu que cette passion lui soit dirigée et destinée. Il sentait que la danse était ce que le noiraud aimait le plus au monde. Il voulait être ce qu'il aimait le plus au monde.
Le cours reprit mais les pensées du garçon étaient troublées. Impossible de se concentrer après toutes ces réflexions. Il aurait besoin de lui dire ce qu'il ressentait. Peu importe la réponse. Il savait qu'il allait finir déçu, comme toujours, mais il ne pouvait plus le garder.
Plus tard, la séance toucha quasiment à sa fin. Sunoo s'était dépêché d'aller aux vestiaires pour se changer rapidement, tout en attendant que tout le monde quitte le bâtiment. Enfin, il attendait surtout qu'une personne en particulier reste. Jungwon, lui, était parti rapidement, sous prétexte que ses parents l'attendaient et qu'il ne devait pas rentrer trop en retard.
Au fur et à mesure que les gens quittaient le bâtiment, le jeune homme sentait son stress monter. Il regagna enfin la salle de danse, n'y trouvant qu'Heeseung qui rangeait ses affaires et qui mettait la pièce en ordre.
— Tu ne rentres pas chez toi ?
Lança le plus âgé en levant un sourcil, ne comprenant pas pourquoi il restait là, comme s'il l'attendait.
— Heeseung, j'en peux plus.
La puissance dans ses mots montrait une sincérité sans pareille. Son aîné ne semblait pas directement comprendre où il voulait en venir.
— Ça s'est empiré ? Je veux dire, au campus.
Sunoo secoua négativement la tête, la gorge nouée.
— J'ai l'impression que mon cœur va exploser si ça continue, mais pas de douleur. Ce que je ressens, c'est tellement intense et c'est la première fois. Quand tu as posé tes lèvres sur les miennes... J'ai envie que ça recommence. Encore.
À ce moment-là, le rosé avait conscience qu'il ne ressemblait qu'à un enfant égoïste qui réclamait un jouet, mais il s'en fichait. Il attendait à présent la réaction du danseur, même s'il appréhendait ce retour.
— Sunoo...
Le simple fait qu'il prononce son prénom de la sorte faisait hérisser tous les poils de sa peau. À vrai dire, il ne savait pas du tout à quoi s'attendre.
— Toi aussi, tu sens cette attirance ? Je n'étais pas sûr, alors c'est pour ça que je ne t'ai rien dit...
L'étudiant n'en croyait pas ses oreilles. Est-ce qu'il avait bien entendu ? Heeseung ressentait quelque chose lui aussi ? Les joues rosies par la gêne et la timidité, Sunoo observa le noiraud s'approcher de lui, tandis qu'il le surplombait de sa taille.
— Il est temps d'ignorer ce que la société attend de nous, tu ne crois pas, Sunoo ?
Sur ces mots, ce dernier vint sceller ses lèvres à celles du plus jeune sans même attendre sa réponse. C'était ça, le goût du bonheur, le goût de l'insouciance.
À travers ce baiser, le rosâtre sentit toute la fougue de sa jeunesse ressurgir. Cette exubérance qui était restée cachée sous sa coquille et qui avait refusé de voir le jour depuis si longtemps. Les rayons ardents du soleil l'avaient fait réapparaître.
En fin de compte, cet astre, c'était Heeseung. Et c'était donc ça, le goût de l'amour.