Et pourtant il vit!
L'absent qui fut là,
Sa présence puissante parmi nous,
L'Enchanteur des mots,
Le Magicien du Verbe primordial.
Car le poète n'est point mort;
L'homme est poussière
Mais son oeuvre lui survit,
Dans l'éternité de la vie.
Car les poètes sont des immortels;
Leur plume est divine
Et leurs vers sont des feux sacrés, qui luisent
toujours, dans la nuit noire.
Ecoute ô Congo ce fils prodigue qui, loin de la terre mère,
A chanté ta beauté,
Ce digne fils qui, au royaume des Ancêtres, repose maintenant,
C'est Léopold! Ce Lion téméraire qui rugit la fureur
du fleuve Congo impétueux!
Cette lumière noire dont l'éclat est de soleil,
C'est Mbemba! Et c'est la mer de Loango, qui nous chante
sa fracassante mélodie!
Ecoute ô Kongo notre Congo, cette voix nègre et poétique,
dont le son résonne dans le vent,
C'est le nombril du terroir, le sang noir du pays noir.
Et pourtant il vit!