Le lycée et l'inconnu .

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"J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé." Voltaire.


Pour tout vous dire cette citation résume parfaitement mes années lycée. J'étais épanouie dans cet immense bâtiment. Me perdant bien sûr dans les couloirs à la rentrée mais me sentant soulagée de changer d'horizon. C'est d'ailleurs entre ses murs que mon envie de devenir orthophoniste s'est consolidée. Mais j'y reviendrais plus tard.

Reprenons donc, qui disait lycée, signifiait nouveaux amours. Et oui à cette époque, j'avais un vrai cœur d'artichaut. Il m'est d'ailleurs arrivée de tomber amoureuse d'un bel inconnu croisé dans un couloir. Aujourd'hui, je me demande encore ce qu'il m'a prit de flasher sur quelqu'un comme lui.

Il s'appelait Théo,  prénom bien banal pour quelqu'un qui a été un "des piliers" de ma vie sentimentale. Il avait un an de plus que moi, devait mesurer dans les 1m85 et sa passion était le basket, enfin je crois. Il était plutôt charmant avec ses cheveux cuivrés et ses grands yeux marron. Et surtout deux fossettes apparaissaient dès qu'il riait. C'était tellement chou... 

Il m'a fallu une semaine ou deux pour tomber raide dingue de ce type. Au départ, je ne savais absolument rien de lui même pas son prénom, c'est pour dire. Mais je l'aimais, du moins les sensations étaient les mêmes : mon cœur battait plus fort quand je le voyais s'approcher, mes mains devenaient moites et tout mon corps tremblaient sous l'effet du stress. Mon ventre se nouait à chaque fois qu'il posait son regard sur moi, j'étais parcourue de frissons.

Ayant mis mes amies dans la confidence, ces dernières cherchaient à me pousser dans ses bras. C'est ainsi l'une d'entre elles qui m'a confectionné un message sur mesure pour lui envoyer sur les réseaux sociaux. Et je l'ai fait. Ce fut d'ailleurs une des plus belles conneries de ma vie.

Je restais là, plantée devant mon ordi, attendant une réponse avec impatience... J'étais tellement stupide. Deux jours après monsieur avait enfin décidé de me répondre. Le message fut le suivant :

« Je ne pense pas que ça va être possible puisque je ne t'ai jamais vu en vrai, désolé ».

Sur, le coup j'avais halluciné, comment ça il ne m'avait jamais vu en vrai !? Pourtant je n'étais pas discrète. Je remuais ciel et terre pour qu'il me remarque.

« Ah bon, ça m'étonne que tu m'ait jamais vu, parce que tu me regardes souvent ». avais-je répondu.

Au fond de moi, j'étais terrorisée à l'idée qu'il découvre l'identité de la Fameuse Fille. Je me sentais observée par lui, par ses potes, par tout son entourage. C'était déstabilisant. A la cantine, je me souviens que leurs regards étaient incontestablement en direction de ma table. Et il a fallut un jour pour me rendre compte qu'il se foutait de moi depuis tout ce temps... C'était un jeudi alors que nous mangions au même service et que nos tables n'étaient séparées que de quelques mètres. Un de ses copains s'est levé puis est parti susurrer des mots à l'oreille d'une fille qui ne me disait rien. Mon prénom résonna dans sa bouche comme un écho glacial. J'avais tant redouté cet instant.

Je ne m'étais pas retournée de suite, me demandant bien ce qu'elle me voulait. Mais après quelques secondes d'hésitation, je me suis finalement retournée. Cette fille, que je ne connaissais ni d'Adam ni d'Eve, m'a demandé tout naturellement si je connaissais un certain Théo quelque chose. J'ai répondu "non" pour qu'on me fiche la paix.

Le soir même je décidai de tout clarifier en lui envoyant : « Alors tu as réfléchi ? ».

Et sa réponse m'a fait pleurer...

« C'est mort t'es de très très très très loin mon style ».

J'ai alors ouvert tous les tiroirs de mon bureau et si je tombais sur un truc en référence avec ce garçon, je le déchirais en mille morceaux peu importe le support.... Tout y passait.

Suis-je si moche que ça avec mes rondeurs?

Je tentais de me reprendre en mains et de m'interdire de verser quelques larmes de plus pour ce sombre crétin.

Le regard des autres avaient encore de l'importance à mes yeux. Sans lui, les derniers mois de ma première aurait été sans éclairs. Je le détestais. Je le haïssais tellement.

Mais cette soif de vengeance m'a tout de même permis de découvrir le véritable goût de l'écriture. Mon exutoire. Je dois au moins le remercier pour ça.

Le poids des mots.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant