C'était terminé.

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« L'enfer c'est les autres »
Sartre.

Quand on tombe amoureux, on se demande instinctivement combien de temps ça va durer. Est-il le bon ou est-il seulement de passage ?
C'est seulement quand tout s'écroule que ces doutes prennent enfin un sens.

Ce message m'avait achevée. Je me sentais vide, dépourvue de toute joie de vivre, recroquevillée sur la chaise de mon bureau. Mon petit frère était venu me réconforter. Cependant mes larmes n'avaient pas cessé. C'était étrange, c'était comme si je me forçais à pleurer, comme s'il fallait que je sois plus bas que terre parce qu'il m'avait quittée. Au fond, je crois que j'avais fait un peu mon deuil. Même si en le suppliant, j'ai appris qu'il m'avait trompée. C'est ça qui m'a fait le plus mal, qu'il me remplace en un claquement de doigt. Malgré tout, je ne pouvais pas changer la donne, il la préférait.

Il m'avait déjà effacé de son répertoire, supprimé de ses réseaux sociaux. Un coup de poignard. La boule au ventre. Comment pouvait-il me faire ça ? Pourquoi maintenant ?

J'ai alors écrit pour faire passer la douleur.

« Allongée dans mon lit, je tentais de réfréner mes émotions, de retenir mes pleurs. Tellement que la douleur était palpable et intense, je n'avais pas d'autre choix que de me recroquevillée sur moi-même. J'avais envie de crier, d'hurler, de tout casser. J'avais honte, honte de lui avoir montré mon corps, honte d'avoir mis mes sentiments à nu. J'étais devenu faible à ce moment propice et mon cœur avait été touché de plein fouet.

Il n'avait qu'à partir, s'enfuir. Il ne m'était plus d'aucune importance. Il m'avait fait maintes promesses mais aucune n'avait été tenue. « Tous les mêmes » voilà à quoi était résigné mon esprit. D'un côté je le détestais, mais d'un autre il me manquait. Ses sourires, ses « je t'aime », ses bras, ses baisers continuels... Tout cela me pesait. Je commençais même à me dire que c'était de ma faute que jamais je n'aurais dû lui avouer mes ressentis, ne jamais lui dire que parfois je pleurais le soir en pensant à nous deux, que la distance me faisait plus de mal que je ne le laissais paraître. J'aurais dû être sans cœur et ne pas me lancer à corps perdu dans cette relation.

Mon cœur était brisé et mon corps ne supportait plus mon chagrin. Durant une semaine tout ce que j'avalais ressortait immédiatement. Il avait fait de moi un zombie : une personne sans aucune émotion, sans aucun sentiment. Un corps qui flottait dans les airs sans aucune raison valable. J'aurais voulu être auprès de lui encore une fois, juste une dernière. Entendre encore son souffle près de moi. Mais comme il me l'avait dit tout était fini. »

Pourquoi avais-je craqué deux semaines plus tard ? Pourquoi lui avais-je envoyé « Tu me manques même si je sais que tu t'en fous » et pourquoi avait-il pris le soin de me répondre « Non je ne m'en fous pas, mais nous deux c'est trop tard ».

Pourquoi ?

L'enfer débuta.

Et c'est ainsi que l'envie d'écrire ce livre me vint.

Le poids des mots.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant