Dépression sentimentale.

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A petit feu, je devenais perclus dans la douleur. Les larmes montaient sans aucune raison, la détresse m'enivrait et le semblant de confiance en moi que j'avais acquis durant ces deux mois s'annihilait. Pour ainsi dire, je ne me reconnaissais pas. Comment avait-il fait pour me rendre comme ça ?

Bien que le mal qu'il me faisait était notoire, j'étais incapable de le détester. Au contraire, je le trouvais encore plus désirable. Et de surcroît, je me haïssais d'éprouver ça. Tout aurait pu être plus simple s'il ne m'avait pas tentée, s'il était parti quand il le pouvait encore. Mais il ne l'avait pas fait, parce qu'il m'aimait soi-disant. Et parce que j'étais plus qu'une simple amie passagère.

Une semaine après la rupture, une amie m'avait gentiment invitée à dormir chez elle. Je n'avais pas refusé pour me changer les idées. Je savais qu'elle ferait tout pour me réconforter et ça n'a pas loupé. Mais ce dont je n'avais pas omis, c'est qu'elle détenait encore un contact avec lui puisque lorsqu'on était encore ensemble, il m'avait exprimé le souhait d'apprendre à connaître mes amies. Je lui avais donc passé le numéro d'une d'entre elles, avec son accord, et le snap de cette amie en question, Lucile, un mois auparavant. Elle me rapporta qu'il ne tarissait pas d'éloges à mon égard. Et, elle était très heureuse pour moi. « Enfin un garçon bien » m'avait-elle dit.

J'avais été si naïve.

Après le "tu me manques", d'autres messages de détresse avaient suivi. Je lui avais demandé s'il était heureux et s'il en était amoureux. Il me l'avait affirmé. Je voulais qu'il revienne. J'avais le sentiment qu'il n'y avait que lui pour que je m'en sorte. Alors je le lui disais et il se moquait. « Ma copine est en voyage en Angleterre », « Elle est tellement belle, elle te ressemble mais en mince. »

Je vivais alors à Paris, dans mon minuscule 9m2, seule.

Dégringolade.

Déprime.

Dépression sentimentale.

Et lui, qui m'envoyait des messages tous les trois jours pour me mettre plus bas que terre. Des remarques sur mon poids, sur mon psychisme. Pour me détruire. Pour qu'il se sente de plus en plus invincible. Je l'ai laissé gagner, fut un temps puis j'ai fini par me relever.

J'ai alors écrit « Bonjour tristesse » pour libérer mes angoisses sur du papier. 

Il en a fallu des mois pour que je guérisse, pour que j'oublie tout ce mal. Des heures d'évasion, de sommeil, de bonheur. Et puis, il est sorti de mon esprit. Grâce à toi, parce que tu m'as redonné confiance en moi. Parce que tu as su voir le meilleur en moi, parce qu'on en a parlé, parce que tu me connaissais par coeur, parce que tu es arrivé toi, Thomas.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 23, 2016 ⏰

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