After death.

CHAPITRE 7 : La chambre 307.

Je traversais le plus rapidement possible les longs couloirs blancs, dévalant les escaliers.
J'aurais mille fois préféré être dans ce cimetière plutôt que la dedans. Non. J'aurais mille fois préféré que rien ne sois arrivé.
"307...307...307..."
Ce chiffre résonna dans mon esprit tandis que mon coeur manquait d'exploser.

Je m'arrêta brusquement devant une porte.
C'était sans doute, la porte la plus terrifiante de ma vie.. ou de ma mort.. enfin de mon existence en tout cas.
Des portes angoissantes j'en avais traversé. Celle de l'école, celle de la fac, celle de mon premier boulot, celle de... ma première et dernière garde à vue.
Mais celle-ci, aussi banale qu'elle puisse être, me paralysait.
Les deux personnes les plus importantes pour moi se trouvait derrière. Et je ne savais dans quel état.
Je fermais les yeux et souffla.
Je traversais cette fameuse porte et rouvrit les yeux.

Ma mère, allongée dans un grand lit, dormait. Un masque sur la bouche, avec toute sorte de câbles reliés à une machine. Ce genre de machines qu'on ne voit qu'à la télévision.
Elles mesurent le rythme cardiaque je crois. Cette ligne irrégulière je n'y comprenais rien. Mais ce "bip", lui plus régulier me semblait bon signe.
Je m'approchais d'elle et embrassa son front dans un baiser transparent tandis qu'une larme invisiblement mourru sur son visage.
Elle me manquait tellement.

À ses côtés dormait Emma. Elle semblait épuisée mais n'en était que plus belle. Elle a du veiller sur ma mère une bonne partie de la nuit.
Et si seulement elle savait à quel point je l'en remerciais.

Mon regard se baladait dans toute la pièce. Aucuns dossiers. Rien qui pourrait me dire se qui c'était passer.
Un bruit interrompit mes recherches. La vibration d'un portable.
Celui d'Emma, posé sur une petite table, avec son sac et sa veste.
Je m'en approcha, curieux.

Je tapa son code.
"161012"
Le 16 octobre 2012. La date de notre rencontre. Elle ne l'avait pas changé.
Son fond d'écran aussi n'avait pas changé, toujours notre photo.
En réalité rien n'avait changé. Je ne sais même plus quand je l'ai embrassé pour la dernière fois. J'avais perdu la notion du temps.
Une seconde vibration me sortit de mes pensées.
6 messages non lu.
D'un même numéro.
Un numéro inconnu.
"+3368923......."
Je le relis plusieurs fois et le reconnu.
-L'enfoiré.

Des messages de Nick. Des messages qu'elle avait du cessé de lire.
Même si je fermais les yeux, je savais très bien qu'il était amoureux d'elle, mais là, ça frôle le harcèlement !
Je serra les dents et reposa le téléphone. Un arrière goût amer dans la bouche.

Je sortis dans le couloir. J'aurai bien besoin d'une cigarette pour me calmer.

-Monsieur, quels soins pour la 307 ?
Dit une jeune infirmière en me regardant.

Elle me voyait ?! Non, impossible !

-Il faudra lui prescrire des anti-douleurs, mais elle pourra bientôt rentrer chez elle.
Dit une voix masculine derrière moi.

Bien sûr. C'était trop beau.

-Et la jeune femme qui conduisait ?

-Elle n'a rien. Elle a juste été choquer.

-Une voiture qui les percute comme ça. En plus en se rendant à un enterrement ! Heureusement que ça n'a pas été plus grave.

Je déglutis.
Elles allaient à mon enterrement quand on les percuta en voiture.

Je ne savais pas réellement pourquoi, mais j'avais le sentiment que tout cela n'avait rien d'un accident.