JOUR 4

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L'après midi shopping a tourné au cauchemar. A chaque fois que je me plaçais devant un miroir je voyais une jeune fille de 16 ans affreusement boudinée dans son jean. Je voyais mes cuisses horriblement grosses en dessous de ma jupe.

June. June. June. Tu es grosse ! Tu me crois maintenant, n'est ce pas ? Et tu crois Danaël ? Et ta soeur qui est belle est mince tu comprends pourquoi elle ne veut pas se montrer en public avec un boudin comme toi.

Il n'y a pas une cabine d'essayage où je n'ai pas pleuré en silence devant le miroir. Je pensais ne pas pouvoir être dégoûtée à ce point devant mon propre reflet. Comment en suis je arrivée là en si peu de jours ? C'est invraisemblable. Ana me manipule. Je ne pensais pas que cela était possible. Pour moi Ana était seulement... une voix que les personnes vraiment désespérées entendent. Je ne me savais pas aussi meurtrie.

Au moment où j'écris ces mots je suis assise sur mon lit et mon esprit est complètement... embrouillé. Je ne trouve pas les mots pour exprimer ce qui se passe à l'intérieur de ma tête. Toutes mes peurs, mes doutes, mes interrogations, tout tourne dans ma tête. J'aimerai me libérer des pensées que je n'arrive pas à écrire... Ni même à comprendre...
Pourquoi cette voix est dans ma tête ? Pourquoi Ana s'acharne-t-elle sur moi ? Est ce que je me force à être comme cela ou est ce que je suis vraiment manipulée par cette garce ?

Tu as besoin de moi.

Non ! C'est faux ! Je.. Je n'ai pas besoin d'être manipulée ! Je peux rester comme je suis, ça me va très bien ! Mon corps est.... Je...
Je laisse tomber ma tête sur l'oreiller froid. Je n'arrive même pas à le penser. Je n'y crois même pas. Je me mens à moi même. Car à l'intérieur de moi je sais que je déteste mon apparence. Mon téléphone vibre.

Melody

Hey, qu'est ce qui s'est passé vendredi ? Je ne t'ai pas vu partir, j'ai eu peur, je t'ai cherché partout. Danaël m'a dit que tu étais partit. Pourquoi ?

Moi

Désolée je me sentais pas bien, je devais partir et je n'ai pas eu le temps de t'en parler.

Le mensonge vient naturellement. C'était une deuxième nature chez moi, je n'en suis pas fière mais faut avouer que c'est vachement utile.

Melody

Tu vas mieux ?

Moi

Oui

Melody

Bien, je passe chez toi, j'ai une surprise à te montrer. Donc tu te prépares et dès que j'arrive chez toi on y va !

Moi

On va où ?

Melody

Surpriiiiise !

Je soupire. Je n'ai aucune envie de sortir. Et aucune envie de voir sa surprise. Je n'aime pas aller dehors, je suis mille fois mieux enfermée chez moi. Même si je me torture tout ce dont j'ai envie et besoin est à porter de mains. Mon téléphone vibre de nouveau.

Melody

Je suis devant chez toi

Ça été rapide, ce qui signifie qu'elle était en ville... Pourquoi ? On est dimanche, tous les magasins sont fermés.
Ma mère m'appelle.

_June ! C'est pour toi !
_J'arrive !

Melody a mit une belle robe bleue, elle attaché ses cheveux en chignon, et pour finir, elle s'est étalé tout son maquillage sur le visage. C'est à peine si je reconnais, la jeune fille toujours habillée en noir, les cheveux châtains toujours en bataille, un léger trait d'eye liner sur les yeux et un peu de mascara. Je reste bouche bée.

_Alors ? Comment tu trouves ?

Son sourire est si large sur sa figure qu'on pourrait croire qu'il touche ses oreilles. Je ne sais pas si elle est heureuse ou si c'est le blush qu'elle s'est étalée sur la face qui donne cette impression. En parlant de son maquillage... Comment lui dire gentiment qu'elle ressemble à une...pute ?

J'opte pour le mensonge, c'est tellement plus efficace et moins dangereux. Son sac à l'air lourd, je ne sais pas ce qu'il peut contenir et je n'ai aucune envie de le prendre dans la figure....

_Tu es superbe ! Bon, où va-t-on ?

Elle soupire.

_June, tu es trop impatiente!

Je fais la moue. J'appréhende vraiment cette sortie. La dernière fois,c'était le bowling et ça s'est mal fini. En même temps... C'est un peu de ma faute... Si je n'étais pas aussi... grosse....

_June. Tu peux me faire une promesse ?

Je l'observe, curieuse. Nous sommes en plein milieu de la route. Je ne parviens plus à distinguer ma maison mais on se rapproche dangereusement du parc. J'espère que les gens ont autre chose à faire que d'emmener leurs mioches au parc un dimanche après midi car les enfants, c'est pas mon truc, surtout quand ils sont un peu trop bruyants à mon goût.

Le regard de ma meilleure amie me perturbe et me ramène à la réalité. Je hoche la tête.

_Evidemment, je suis ton amie, tu peux tout me dire, ça restera entre nous.

Elle sourit, satisfaite de ma réponse.

_Bien, alors promet moi que tu ne répétera pas tout ce que tu entendra. Même pas à Ben.

_Je te le promets.

_Super ! Maintenant, allons au parc !

Je le savais. Je le savais. Je le savais.

_Pourquoi faire ? je demande prudemment.

Elle me regarde malicieusement.

_Il nous attend là-bas.

Il ? Oh mon dieu. Oh mon dieu. Oh mon dieu. Je ne pensais pas qu'un garçon allait nous rejoindre, et si elle ne veut pas me dévoiler son identité, c'est parce que ce n'est pas Ben.... Je sens que cet après midi va être un véritable enfer.

Une fois dans la parc, nous attendons patiemment Il, assises sur un banc.

_Mais qu'est ce qu'il fout ?

_Mel', c'est la centième fois en deux minutes chrono que tu me poses la question. Je ne sais pas qui Il est donc je ne suis pas en mesure de te donner la réponse. Tu as essayé de l'appeler ?

_Ouiiiiii.

_Des messages ?

_Au moins quatre cents !

Elle se cache le visage dans ses mains et fait mine de pleurer. Je fais mine dans la consoler, maladroitement.

_Salut les filles !

Melody se relève d'un bond. Personnellement je continue de contempler le sol, je connais cette voix et je sens qu'Ana va se régaler.

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Je m'excuse car ce chapitre est très court, je ferai en sorte que le prochain soit plus long. En ce qui concerne le temps que je mets pour écrire, ça ne va pas s'arranger avec le temps et je m'excuse d'avance si vous devez patienter trop longtemps.

Bisous sur votre joue !

AnaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant