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Bélial portait Caliel contre lui, elle n'avait toujours pas repris conscience mais ce n'était pas cela qui le préoccupait le plus, mais plus l'apparition de cet ange qui semblait savoir trop de choses pour son propre bien. Maintenant éloigné de la ville, il s'installa près d'un arbre afin de poser la jeune femme qui était toujours sous son apparence humaine. Il fît les cent pas durant un moment, cherchant comment se débarrasser d'un ange ayant un tel potentiel, en y réfléchissant, il était vrai que personne n'avait entendu parler d'un tel rang au sein des anges. Une personne qui efface la mémoire... Cela ne s'appliquait qu'envers les anges ? Ou bien au monde entier ? Durant un moment une ombre passa sur le visage du démon. Non... Si son pouvoir n'avait pas de limites, alors il s'agissait d'une créature bien terrifiante, même pour un prince démoniaque. Dans ce cas, comment les anges la laissaient vivre, eux qui n'aimaient guère la différence. Déjà il avait était surpris de la voir dans du noir, le conseil avait banni cette couleur de leur garde-robe depuis des siècles, c'était bien la première fois qu'il voyait une personne de cette espèce entièrement vêtue de cette couleur. Caliel reprit conscience dans un sursaut. Voyant qu'elle n'était plus au même endroit qu'avant, elle reprit rapidement sa forme angélique en se levant, Bélial sentit l'aura de Caliel monter en flèche, elle se dirigeait vers lui visiblement furieuse, il sentit la jeune femme l'attraper par le col de cette chemise humaine.

« Pourquoi je suis arrivée là ? Tu as fait quoi ? »

Le ton froid de l'ange laissait entrevoir une certaine incompréhension, mais surtout de la colère, il sentait bien que la jeune femme possédait une grande force, après tout elle restait une exterminatrice même si son apparence de jeune fille sage et chétive ne collait pas à ce qu'il pouvait voir de son aura.

« Tu t'es évanouie ! Que veux-tu que je te dise ? »

Caliel n'était pas folle, cependant Bélial savait à qui il avait à faire, et un fond de vérité suffirait à convaincre l'ange. Bélial reprit :

« De plus... Si je te voulais vraiment du mal, a l'heure actuelle tes yeux ne seraient pas ouverts ! »

Il souriait amusé, son ton était moqueur, il se permit de défaire la poigne de la jeune femme afin qu'elle le lâche.

« Que veux-tu à Khamik, Prince ? »

Le prince était comme craché, telle une insulte ce qui amusa un peu plus le démon.

« C'est une jeune fille pleine de promesse, et je veux vérifier si je me trompe ou non de personne. »

« Comment ça ? »

« Si je venais à te dire de qui il pourrait s'agir... Ton conseil chercherait à l'éliminer, ou la corrompre afin de n'en faire qu'un pantin. »

Caliel réfléchit un moment

« Tu veux dire que tu crois... Que c'est une réincarnation. »

« Tu le sais très bien. Elle est de sang humain, aucun autre ne coule dans ses veines. Pour voir l'autre monde il faut soit avoir du sang de feys.... Soit être une réincarnation. Ne me dis pas que tu n'as pas songée à l'éliminer quand tu as su qu'elle pouvait voir notre plan astral. »

« ... Les réincarnations sont dangereuses, les faux dieux aiment être adulés et prouver leur puissance, c'est bien trop dangereux. On sait qu'Akroma survit depuis des années sans mettre la main dessus, sa faculté de caméléon nous complique la tâche. »

« Akroma n'exige ni sacrifice, ni temple, il vit sa vie, pourquoi tuer une telle personne ? »

« Il peut prend l'apparence de n'importe qui... Qui nous dit qu'à l'heure actuelle, il n'a pas tué un roi pour gouverner a sa place ? »

« Supposition, qui dis qu'il le ferait ? »

« Khamik serait qui ? »

« Ta vérité pourrait la menacer si mes doutes sont fondés Caliel, tu es bien trop dangereuse pour le bien de cette enfant !! »

« Je sais me taire. »

Le ton de Caliel était glacial, sans émotion. Bélial se doutait de la bonne foi de l'ange, mais connaissait aussi à quel point leur nom était une prison.

« Si on te demande, tu répondras Caliel, tant que tu n'apprendras pas à mentir pour sauver ce que tu crois être juste, alors je ne pourrais rien dire. »

« Tu es bien un démon pour vouloir mentir. »

« Car ton conseil ne ment pas ? »

« Non ! Ils sont justes et appliquent les lois. Les secrets ne sont pas des mensonges. »

« Les secrets sont souvent entourés de mensonge, que te dit ta justice en cet instant ? Tu sais parfaitement que j'ai raison, mais tu préféreras garder le silence plutôt que de l'admettre. »

Le silence et le regard froid de l'ange approuvaient bien les dires du démon, ce qui le fît sourire, il reprit sa véritable apparence, se cachant de nouveau sur ce plan astral où les êtres vivants ne pouvaient guère le voir. Ses globes noirs accentuaient le rouge sang de ses yeux.

« Caliel, un jour tu apprendras à mentir pour protéger ta justice. Ou alors tu laisseras tomber ta justice afin de continuer à dire la vérité, mais les deux ne resteront plus longtemps compatibles... »

« Ramènes moi Dragiah, et à partir de ce moment, je tacherais d'être plus... Ouverte à tes paroles. »

« Je ne suis pas certain qu'elle souhaite revoir un ange, surtout toi, tu serais un véritable danger. »

Caliel fronça les sourcils.

« Tu n'as pas tort, mais tu sais très bien qu'il y aura peu de moyens de me convaincre de ne pas tuer l'enfant si je dois le faire. Je veux la voir, prouve moi que j'ai tort, sinon comment veux-tu que je crois ce que tu me dis ? »

« Ta justice te le dit déjà que j'ai raison, Caliel. Ne cherche pas à la voir, cela te chamboulerait bien trop mon ange. »

Sur ses mots Bélial disparu. Caliel savait qu'elle serait un danger pour Dragiah si elle était bien en vie, mais son sens de la vérité et de la justice s'appliquait-il aussi bien sur un Prince que sur les autres ? Bélial était reconnu pour être le pire des manipulateurs, s'il était persuadé de dire la vérité, elle penserait elle-même qu'il s'agit de la vérité. Elle ne savait quoi penser en cet instant, et poser ce genre de question au conseil serait bien trop dangereux si elle voulait tenir Khamik en vie. Elle ferma les yeux durant un moment, si elle suivait ses instincts, Bélial avait raison.... Mais de la a lui faire confiance ? Non.


Chronique de NyëmandeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant