New-York, de nos jours
Roxanne se réveilla en sursaut, couverte de sueur. Le souffle court, elle souleva les draps noirs et sortit de son lit. Elle alla dans la salle de bain et se passa de l'eau glaçait sur le visage. Pourquoi avait-elle fait ce rêve ? Elle n'avait pas repensé à ce fameux bal masqué depuis une éternité. Maintenant, elle se rappelait parfaitement ce jour-là.
Le moment où ce monstre de Murdock l'avait mordu et le moment où elle s'était réveillée, couverte de sang et frigorifiée. Elle ne savait pas ce qu'il lui arrivait à l'époque. Si elle l'avait su, elle ne referait pas les mêmes erreurs. Elle ne ferait pas la bêtise de retourner chez elle et d'aller voir sa sœur. Mais elle ne savait pas ce qu'elle était devenue.
Quelques jours après le bal, Roxanne avait eu l'idée, qui lui semblait excellente sur le moment, de rendre visite à Christine. Elle voulait lui parler de Murdock et lui parler de sa soif qui ne s'apaisait pas, lui parler de ce maudit soleil qui lui brulait les yeux et la peau.
Et le drame était survenu. Christine avait laissé tomber une cuillère qu'elle s'était empressée de ramasser. En se penchant, elle avait dévoilé sa nuque et son sang qui bouillonnait sous sa peau fine. Malgré elle, Roxanne s'était jetée sur sa sœur. Elle lui avait mordu le cou et l'avait vidé de sang.
En sentant ses dents se rétracter, elle n'avait pas compris alors ce qu'elle était. Il n'y avait pas mot pour la définir à l'époque.
Pourtant, elle était un vampire. Un monstre. Elle avait tué sa sœur. Son sentiment de culpabilité l'avait rongé et elle s'était sentie mal. Elle ne voulait pas rester ainsi.
Elle avait alors essayé toutes les méthodes possibles pour en finir avec la vie. Le poison, le poignard, la noyade, la pendaison. Rien n'avait marché. Si elle ne pouvait pas mourir, elle passerait le restant de ses jours, l'éternité même, a cherché Tom Murdock. Elle était bien résignée à trouver un moyen de le tuer. Elle obtiendrait sa vengeance d'une façon ou d'une autre.
Elle avait fait le tour de la France à la recherche de ce maudit vampire. Elle ne le trouva nulle part.
Finalement, c'est en 1870 qu'elle avait décidé de prendre un bateau pour les Amériques où elle avait rencontré Mac, qui, au fil du temps, était devenu un petit génie de l'informatique. Il était, à la connaissance de Roxanne, le seul vampire enfant qui existait. Il n'avait que dix ans lors de sa transformation. Il ne vieillissait pas.
Mac n'avait pas seulement un corps d'enfant, il avait aussi les mêmes attitudes. Du jour de leur rencontre, il avait pris l'habitude d'appeler Roxanne, grande sœur. Elle l'avait pris sous son aile et lui avait appris tout ce qu'elle savait. Comment assouvir sa soif sans se faire remarquer, comment rester inaperçu. Elle avait elle-même apprit tout cela toute seule ou en croisant des vampires nomades. Ils lui avaient appris, notamment, a tué un autre vampire. Un simple pieu dans le cœur suffisait. Mais pas n'importe quel pieu, il fallait utiliser un pieu en bois d'if. Roxanne se promenait toujours avec un pieu sur elle, au cas où...
C'est en parlant avec Mac qu'elle avait appris que les vampires vivaient ensemble. Et elle habitait avec eux dorénavant. Elle avait vécu seule, dans l'ombre, pendant plus de deux cents ans. Elle ne voulait plus être seule.
Maintenant, elle était là, trois cent cinquante ans après Versailles, vivant dans un vieux manoir rempli de vampire, au cœur de New-York. Une dizaine de vampires cohabités dans cette vieille demeure, aux murs recouvert de lierre, où s'aventuraient quelques malheureux. Parfois, un hurlement raisonnait dans le manoir. Chacun aimait assouvir sa soif à sa façon. Mac mangeait des lapins et Roxanne ramenait des hommes dans sa chambre. Elle leur faisait plaisir avant de se faire plaisir à elle-même. Mais elle s'assurait toujours qu'ils soient tous vivants sinon ils devenaient des vampires à leur tour.
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Le manoir des vampires
VampireDu Versailles de Louis XIV au New-York d'aujourd'hui, découvrez la vie de Roxanne, vampire et comtesse, au cœur d'un manoir de New-York. Entre meurtres et soif de sang, elle n'a pas le temps de s'ennuyer.