Attaque nocturne

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Roxanne se promenait tranquillement dans les rues désertes de New-York. Comme chaque soir, elle revenait de sa virée nocturne. Elle avait laissé sa victime quelques pâtés de maison plus loin. Le soleil allait bientôt se lever, elle devait rentrer au plus vite. Pour ne pas être pris au piège par le soleil et aussi pour s'occuper de Mac. Elle n'avait plus une minute à perdre. Mais depuis un moment, elle avait la sensation qu'une personne l'épiait. Peu importe. Elle n'avait pas le temps de s'en soucier. La vampire accéléra.

Soudain, elle entendit un bruit étrange derrière elle. Précipitamment, elle se retourna. Personne. Pourtant, elle avait toujours cette impression que quelqu'un la suivait. Elle le sentait, l'entendait mais ne le voyait pas. Ce vampire était très doué pour se cacher. Elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur cette odeur. Elle la connaissait, cela ne faisait aucun doute. Elle n'était pas capable de mettre un visage à cette odeur.

Roxanne observa les alentours. Elle passa la tête derrière un muret et sursauta lorsqu'un énorme chien noir en sortit. Il ne se préoccupa même pas d'elle et continua sa route. Se sentant idiote d'avoir été effrayée par un animal, Roxanne se mit à rire tout en reprenant son chemin.

***

Soulagée, elle arriva enfin devant le manoir. A son habitude, la vampire fit le tour des pièges à lapin. Un craquement retentit près d'elle. Respiration haletante, elle souleva sa robe pour prendre son pieu. Bon sang ! Elle avait oublié de le remettre à sa place. La seule fois de sa vie où elle sortait sans arme, quelqu'un l'attaquait. Quelle chance !

Apeurée, elle prit les lapins sous son bras et se dirigea vers la porte d'entrée. Elle ne fut pas assez rapide. Une douleur lancinante lui envahit la poitrine. Quelqu'un lui avait saisi la gorge par derrière et lorsqu'elle baissa la tête, elle vit un pieu dépassé de son ventre. Son assaillant lui enfonça davantage le pieu dans le dos. Une quantité impressionnante de sang jaillit de sa blessure et un jaser sortit de sa bouche. Sa souffrance était telle qu'elle hurla.

L'ennemi serra son cou plus fort et étrangla Roxanne. Elle sentit le visage de l'individu se collait contre sa joue. De sa bouche sortit la même odeur que Roxanne avait senti un quart d'heure plus tôt. Comme un animal, il renifla ses cheveux. Tout à coup, il la lâcha. Roxanne tomba à genou. Instinctivement, elle porta les mains à sa blessure, ce qu'elle regretta. Un éclair de douleur la traversa de part en part.

Malgré sa blessure, Roxanne entendit la grande porte du manoir s'ouvrir, puis des pas précipités se rapprocher.

— Roxanne ? L'appela une voix remplie d'inquiétude.

Elle n'arrivait pas à reconnaître cette voix pourtant si familière. Sa tête tournait tellement qu'elle ne voyait plus rien autour d'elle.

Lorsqu'un visage se plaça devant elle, Roxanne ne vit rien. Ce n'était qu'un amas d'ombre et de couleurs informe.

— Ne bougez pas ! Lui ordonna la voix qui tremblait à présent.

La personne posa l'une de ses mains sur son épaule et de l'autre, saisit le pieu. Extrêmement vite, il l'arracha.

— Ah ! Cria Roxanne.

Complètement vidée de ses forces, elle s'effondra mais sa tête ne heurta jamais le sol. Son sauveur la prit dans ses bras et la souleva. Tout n'était que vague de douleur pour Roxanne. Chaque mouvement la faisait souffrir horriblement.

La vampire perdit conscience un instant. A son réveil, on la tenait toujours mais il y avait quelque chose de dur sous elle. Un matelas ? Elle se décida enfin à ouvrir les yeux. Elle se trouvait dans sa chambre, dans l'obscurité totale. A côté d'elle, il y avait Simon qui la serrait contre lui. Sa main était posée sur sa blessure, elle maintenait un énorme pansement imbibé de sang. Les yeux de Simon étaient fermés. Son visage trahissait une certaine inquiétude. Roxanne était touchée qu'il s'occupe d'elle. Elle ne savait pas pourquoi il prenait soins d'elle mais elle n'y était pas indifférente. Même si elle s'efforçait de le cacher, elle le savait.

Calmement, elle souleva la main de Simon. De son autre main, elle enleva le pansement et regarda sa blessure. Elle était presque refermée entièrement mais sa robe était fichue.

— Un centimètre de plus à gauche et vous seriez morte à l'heure qu'il est, dit Simon en la surprenant.

— Encore une fois, ajouta-t-elle.

— Je me trompe ou vos ennemis sont nombreux.

— Il n'y en a pas autant d'habitude.

Roxanne n'osait pas le regarder en face. Ils avaient une proximité qui la dérangeait. Elle sentait son regard pesait sur elle.

— Maintenant que j'ai toute votre attention, expliquez-moi ce qu'il s'est passé.

Roxanne prit une profonde inspiration et lui raconta tout dans le moindre détail.

— C'est peut-être Martin, suggéra Simon une fois le récit de Roxanne terminé. Je l'ai exclu parce qu'il s'en prenait à vous. Il voulait sans doute se venger.

— Non, ce n'était pas son odeur.

Lorsqu'elle se rappela cette odeur, une marée de souvenir l'inonda. Elle n'avait senti ce souffle qu'une seule fois. Ce parfum l'avait enivré et elle en avait perdu l'esprit. Tom Murdock, le vampire qui l'avait sauvagement assassiné trois cents ans auparavant. C'était son odeur. Une odeur forte, entêtante.

— Que se passe-t-il ? Lui demanda Simon en voyant son visage se décomposer.

— Rien, expliqua-t-elle en ignorant ce qu'elle venait de découvrir. Je dois aller voir Mac, il a besoin de moi.

Elle tenta de se redresser mais il l'en empêcha.

— Ne vous inquiétez pas pour cela. Je me suis occupé de lui livrer sa marchandise. Il était un peu déçu de ne pas vous voir mais je lui ai expliqué la situation et il a compris.

Stupéfaite, elle dit :

— Vous avez dit à un enfant de dix ans qu'un fou avait essayé de me tuer ? C'est cela ?

— Bien sûr que non. Je me doutais que vous ne seriez pas d'accord. Je lui ai dit que vous étiez souffrante.

— Oh ! Maugréa-t-elle. Merci de vous être occupé de lui.

— C'est tout à fait normal.

Ils ne dirent plus rien. Tandis que Simon continuait à la regarder, Roxanne faisait l'indifférente. Au bout de quelques minutes, ce fut Simon qui brisa le silence.

— Il faut vous reposer. Cela ne vous ennuis pas si je reste avec vous quelques minutes de plus ?

Prise au dépourvue, elle opina. Simon reposa sa main sur le pansement de Roxanne et ferma les yeux. La vampire osa finalement le regarder. Son visage était beaucoup plus serein. A peine quelques secondes plus tard, sa respiration ralentit et il s'endormit.

Réellement, Roxanne passa presque une heure à le contempler. A son tour, elle cala sa tête dans le creux de l'épaule de Simon et plongea au plus profond de ses rêves.

***

Un coup frappé à la porte réveilla Roxanne. Simon et elle étaient toujours dans la même position que la veille au soir. Le vampire ne fit pas le moindre geste lorsqu'elle se leva. Elle contourna le lit et alla ouvrir la porte.

— Bonjour Roxanne, je cherche le chef. Tu ne l'aurais pas vu par hasard...

Le vampire à la porte se nommait Isaac. Il était afro-américain et originaire de Las Vegas. Il passait des nuits entières à jouer au poker.

— Oh, désolé. Je vous dérange, s'excusa-t-il en jetant un coup d'œil dans la chambre.

— Euh, non, se défendit Roxanne en rougissant comme une pivoine.

— Je ne te juge pas comtesse. Tu fais ce que tu veux.

— C'est bon Isaac, j'arrive, intervint Simon en arrivant près de Roxanne.

Il s'appuya contre le bâtant de la porte et regarda Roxanne. Il sourit.

— Il y a un problème ? Demanda ce dernier à l'intention d'Isaac sans lâcher Roxanne des yeux.

— L'aîné est ici, il désire te voir.


Le manoir des vampiresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant