Le soleil était couché et l'heure de la chasse arrivait. Il était temps de se préparer pour Roxanne. La plupart du temps, elle ramassait ses proies dans les bars ou les discothèques. Elle aurait pu les appâter dans n'importe quelle tenue mais elle préférait se prendre au jeu.
Elle fouilla dans sa penderie à la recherche d'une tenue convenable et en ressortit une petit robe blanche. Elle l'enfila, mit son serre tête rouge, s'ajouta un trait d'eye-liner et une légère couche de rouge à lèvre et finit par mettre ses chaussures rouges, elles aussi. Elle attrapa son sac à main et se précipita dehors.
Ne regardant pas où elle allait, elle heurta violemment quelqu'un et se retrouva par terre. Le choc avait été si dur que la tête de Roxanne avait rebondit sur le torse de cette personne. Lorsqu'elle leva la tête, elle vit Simon qui la regardait, amusé.
— C'est une sacrée sortie, commenta-t-il.
— Que faite-vous ici ? L'interrogea-t-elle avec colère.
Il lui tendit une main, qu'elle ignora. Elle se releva et épousseta sa robe.
— Je vis ici, il me semble.
Agacée, Roxanne lui dit :
— Ce n'est pas ce que je voulais dire ! Que faisiez-vous devant la porte de ma chambre ?
— Je... Je suis venu pour me présenter et je voulais faire le tour de la maison.
— J'ai fait votre connaissance il y a à peine une heure.
— Ce n'était pas une véritable présentation. Je m'appelle Simon Prescott, claironna-t-il en lui tendant à nouveau la main.
— Roxanne, dit-elle en lui serrant la main à contrecœur. Maintenant, excusez-moi mais je dois sortir.
— Où allez-vous ? L'interrogea Simon en la suivant.
— Cela ne vous regarde pas.
— Bien sûr que si, je dois tout savoir.
Il lui barra la route et attendit sa réaction. La dame savait parfaitement qu'elle aurait pu le terrasser d'un geste mais s'attirer les foudres du nouveau venu dès le premier jour ne lui servirait à rien. Elle avait déjà son lot d'ennuis dans la maison.
Voyant qu'elle ne disait rien, il ajouta :
— Si je ne sais rien, je ne pourrais pas vous protéger.
— Je n'ai pas besoin de votre protection, se défendit-elle. Merci beaucoup mais je me débrouille toute seule depuis très longtemps.
— Je ne parle pas de vous spécialement, Roxanne. C'est une généralité. Je dois protéger tous les vampires de cette maison. C'est mon rôle.
Roxanne se méfia. Aucuns de ses chefs précédents n'avaient parlé de protection.
— Je connais le rôle des chefs. Vous devez faire régner l'ordre dans la maison et éviter les effusions de sang. C'est tout.
— En théorie. Mais je ne prends pas cette tâche à la légère. On m'a confié une mission et j'ai bien l'intention de la respecter.
Simon n'avait pas haussé la voix mais elle était ferme. Après une courte hésitation, Roxanne céda, plus pour se débarrasser rapidement de lui que pour lui obéir :
— Au fast-food, je vais me chercher un menu à emporter.
Il comprit immédiatement sa métaphore et la laissa passer. Roxanne descendit l'escalier.
— Bonsoir comtesse, dit une voix derrière elle.
— Bonsoir Ricky.
Ricky était ce que les vampires appelaient un nettoyeur. Lorsqu'un vampire faisait trop de dégât, il devait nettoyer la scène de crime et faire en sorte que les vampires ne soient pas découverts. Et chaque soir, Ricky faisait le ménage dans la maison. Les vampires avaient pris l'habitude de ramener leurs proies dans le manoir et Ricky était chargé de les ramener chez eux en les laissant croire qu'ils avaient trop bu et sans aucun souvenir.
VOUS LISEZ
Le manoir des vampires
VampireDu Versailles de Louis XIV au New-York d'aujourd'hui, découvrez la vie de Roxanne, vampire et comtesse, au cœur d'un manoir de New-York. Entre meurtres et soif de sang, elle n'a pas le temps de s'ennuyer.