Ce maudit téléphone ne cessait de sonner depuis plusieurs minutes. Pourquoi personne ne répondait ? Consternée, Roxanne arrêta sa lecture et descendit au rez-de-chaussée. La sonnerie du téléphone lui vrillait les tympans. Si cela ne s'arrêtait pas bientôt son crane menacerait d'exploser. De toute évidence, ses petits excès de la veille ne lui avaient rien épargné.
— Allô ? Rouspéta-t-elle d'une voix pâteuse en décrochant le combiné.
— Roxanne ? Roucoula la voix de Simon qu'elle n'avait pas revu depuis la soirée de la veille. Pourquoi n'avez-vous pas décroché plus tôt ?
— Je n'en ai pas la moindre idée. On dirait que tous les habitants de cette maison se sont volatilisés. Et je suis un peu lente à réagir.
— C'est étrange, commenta-t-il. Duncan n'était-il pas censé monter la garde cette nuit ?
— En effet.
— Peu importe. J'ai besoin de votre aide. J'ai découvert quelque chose à propos des meurtres.
— Que puis-je faire pour vous ? Lui demanda-t-elle attentive, tout en espérant qu'il ne lui demanderait rien de trop compliqué.
— Vous devez me rejoindre. Je suis à l'épicerie au coin de la rue. Emmenez Mac avec-vous.
— Quoi ?
Il raccrocha.
— Qu'est-ce que cela veut dire ?
Cela devait être très important pour qu'il l'oblige à sortir une heure avant l'aube, et dans son état. Par ailleurs, elle ne voyait vraiment pas ce que Mac pouvait lui apporter.
Elle remonta l'escalier en quatrième vitesse. Elle ne prit pas la peine de frapper lorsqu'elle arriva devant la porte de son petit protégé, elle entra directement. Absorbé par son jeu vidéo, un casque sur la tête, il ne bougea pas d'un cil.
— Mac, suis-moi, on va faire une petite promenade.
***
Trois minutes plus tard, Roxanne et Mac traversaient la route, main dans la main.
— Grande sœur, pourquoi tu marches si vite ?
— Le soleil va bientôt se lever. Le chef veut nous voir.
Elle-même ne savait pas ce qui la poussait à marcher aussi rapidement. Mais elle sentait que quelque chose n'allait pas. Roxanne n'avait même pas pris le temps de se changer. Vêtue d'une jupe en jean, d'un débardeur blanc et d'une paire de rangers, elle avait simplement enfilait une veste à capuche et attacher son pieu à sa cuisse.
Ils arrivèrent devant l'épicerie. Elle était fermée à cette heure de la nuit. Il n'y avait aucune trace de Simon.
— Simon ? Appela Roxanne. Simon ?
Elle décida de tenter sa chance dans la petite ruelle derrière le magasin.
— Reste ici, intima-t-elle à Mac.
— Qu'est-ce qu'il se passe, grande sœur ? L'interrogea Mac apeuré.
— Je ne sais pas encore. Si je te dis de t'enfuir, tu rentres au manoir et tu vas chercher de l'aide. C'est d'accord ?
Il acquiesça.
La vampire contourna l'épicerie et avança vers l'étroite ruelle. Il y faisait très sombre, on n'y voyait rien, même pour un vampire.
Roxanne sentit les poils de sa nuque se redressaient malgré sa capuche relevait sur sa tête, et elle sentit autre chose. Du sang. En très grande quantité. Puis elle les vit, des traces rouges qui parsemaient le sol. De simples gouttes d'abord, et de longues trainées ensuite. Un objet argenté attira son attention, un portable. Elle le ramassa et regarda le dernier numéro appelé. Il était inscrit « manoir » sur l'écran. Une vague de panique envahit Roxanne lorsqu'elle comprit qu'elle venait de trouver le portable de Simon.
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Le manoir des vampires
VampireDu Versailles de Louis XIV au New-York d'aujourd'hui, découvrez la vie de Roxanne, vampire et comtesse, au cœur d'un manoir de New-York. Entre meurtres et soif de sang, elle n'a pas le temps de s'ennuyer.