Chapitre 62

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"Evelyn, réveille toi."

Quelque chose me toucha la joue. Je soupirai et repoussai d'une main ce qui venait de me réveiller.

"Réveille toi bordel de merde," dit Harry en me secouant. "On va manquer notre avion."

"Psychopathe," grommelai-je en me relevant du siège de l'aéroport. Le plafond était claire mais la pièce était terne et paisible. Mon cou me faisait terriblement mal comme je m'étais endormi sur un simple siège.

"Je suis désolé, je suis pas sur d'avoir bien entendu," il dit comme nous approchions la file de la huitième porte, derrière un couple. "Et par cela je voulais dire Putain, qu'est ce que tu viens de dire?"

Un homme baraqué, souriant d'un air narquois à la femme qui se tenait à côté de lui me bloquait la vue. Je l'entendis murmurer nous et elle gloussa.

"Oh mon dieu, ferme là," le coupai-je pour rire. "T'es pire que mon frère." Ce mot déclencha quelque chose en moi mais je l'ignorais.

"Je fais ce que je veux, merde. On en a déjà discuté," il me dit.

Un haut parleur se déclencha et alarma les gens de l'aéroport. "La porte huit est maintenant ouverte pour les passagers du vol à destination de - "

"LAAAAAAALALALA," hurla Harry et je couvris mes oreilles avant de fourrer mon visage contre son torse.

"Ugh !" Je le bousculais. "C'est quoi ton problème?" Les têtes se tournèrent pour nous dévisager d'un air énervé.

"Je peux pas te laisser découvrir notre destination," il dit, "on s'en est bien sorti jusqu'ici avec toi et ton inconscience."

Les gens commencèrent à détourner le regard, mais un garçon continuait de nous regarder. Trop longtemps. Harry me saisit par la taille et me dirigea près de lui, sans interrompre une seconde le contact qu'il avait avec le garçon qui ne me regardait même pas directement.

"Jaloux," murmurai-je.

"Pas jaloux," il souffla. "Menaçant."

"Menaçant," répétai-je avec une note de sarcasme dans ma voix.

"Tu joues l'arrogante." Il plissa ses yeux.

Je souris d'un air espiègle. "Il va falloir t'y faire."

Il sourit narquoisement en retour et se mordit la lèvre avant de se pencher pour me murmurer de façon séduisante, "C'est putain de chiant."

"Arrête les gros mots bordel," dis-je. La queue dans laquelle nous attendions bougea un peu vers l'avant.

"Code," il dit.

"Pardon?"

"À chaque fois que je dis code, souviens toi de ces mots : je fais putain de ce que je veux."

"Vos cartes d'embarquements?" dit une femme derrière un comptoir en nous souriant.

Harry fit claquer deux tickets sur la table. "Non."

Je plantai mon coude dans ses côtes et il sourit à la dame. Elle rougit sous son maquillage et scanna nos tickets.

"Par ici, m'dame," elle dit d'un air bien moins docile, sa voix perdant d'un coup toute gentillesse, et elle me fit signe de passer à travers un encadrement de porte magnétique.

"Merci," dis-je après avoir passé la porte pour rejoindre Harry à travers le couloir de fortune pour nous diriger dehors.

Le vent était fort, au point de faire voltiger mes cheveux dans toutes les directions possible, nos habits s'agitaient aussi fort que les drapeaux orange qui nous indiquaient le chemin jusqu'à un énorme avion. Des appareils aussi gros servaient à quitter le pays.

Redemption VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant