Chapitre 65

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note de l'auteur original : ce chapitre n'est pas très long parce que j'ai été méga occupée : j'ai écrit la fin de redemption qui arrive TRÈS bientôt.

// 5 jours avant l'accident //

Je me réveillais dans une pièce plongée dans l'obscurité, les épais rideaux empêchaient la lumière de passer.

"Ça va," marmonnai-je avant de glisser mes mains sous la couette. Les lèvres d'Harry étaient comprimées et sa tête baissée.

"Nan, pas vraiment," il me dit d'une voix glaciale. "L'automutilation est pour moi tout aussi grave que la psychose."

Je déglutis et fixais le duvet, ne voulant surtout pas le regarder. Il était trop calme. Je préférais encore qu'il me hurle dessus.

"Qu'est-ce qui t'as pris de faire ça?" il demanda lentement.

"Je n'ai pas envie d'en parler," dis-je. "C'est pas important, d'accord?"

Il fit rouler ses yeux. "C'est bien plus important que tu ne le penses Evelyn," il me répondit en retour.

"Harry, s'il te plaît?" murmurai-je.

"J'ai très honnêtement besoin de savoir pour quelle raison tu t'es infligé ça," il me dit amèrement en pointant mon bras. Sa mâchoire se resserra. "C'était moi? Parce que je t'ai forcé à entrer dans une vie d'assassin et de souffrance?"

"J'ai choisi cette vie parce que je t'aime, pauvre idiot !" hurlai-je.

Un des bras d'Harry était posé sur mon ventre et son visage était enterré dans l'oreiller derrière moi. Je pouvais entendre sa douce respiration. Je donnais un coup d'oeil à la pièce, éclairée par la lueur de l'écran de télévision toujours allumé, et la petite horloge digitale. On pouvait lire 7:02.

"Vraiment?" dit Harry, incrédule. "Pour t'avoir offert la vie d'une fugitive?"

"J'aurais très bien pu parler à la police ou je n'en sais rien," dis-je en resserrant mes mains dans deux poings. "Tu peux sans doute t'enfuir autant que tu le veux mais ils ne sont pas aussi stupide que tu ne le penses. J'aurais pu leur dire quelque chose. J'aurais pu dire quelque chose à mes parents avant que tu ne t'en charge."

"Non, tu n'aurais pas fait ça," il insista.

"Je te jure que j'aurais pu," soufflai-je. "Ça ne t'est jamais venu à l'esprit? Tu n'es pas aussi futé qu'eux, on finira bien par se faire attraper un jour."

"Evelyn," il soupira, énervé.

"J'aurais pu me tuer," lâchai-je.

Il ouvrit la bouche et finit par la refermer.

"J'aurais pu..." je secouais la tête, "mettre un terme à tout ça parce que je savais qu'être avec toi signifiait tuer des gens, et m'empêcher d'en finir avec moi-même. D'accord, les gens ne sont pas tous ce qu'ils laissent paraitre." Il se tenait en face de moi, immobile à l'exception de son torse qui se gonflait et descendait doucement. "Je ne suis bien évidement pas en pleine dépression, là tout de suite, mais peut-être bien que je n'aime pas cette vie là, peut-être bien que ça m'était égal de blesser des gens si ça me permettait d'être près de toi." Je détournais mon regard du sien qui devenait insoutenable. "Je pourrais te quitter, mais je ne le ferais pas, parce que je t'aime. Je traverserais toute cette merde de tuer des gens innocents, les voles, les mensonges, les flics juste parce que je t'aime. J'ai déjà - " je m'éclaircis la gorge, "t-tuer quelqu'un pour sauver un criminel que je connaissais à peine."

Il entrouvrit ses lèvres et me fixa, impressionné. C'était comme s'il allait dire quelque chose, mais il scella à nouveau ses lèvres entre elles.

Je soupirais et baissais mon regard pour qu'il ne puisse plus voir mon visage.

"Tu te souviens de cette pièce fermée dans la maison où je t'ai emmené au début?" il me demanda doucement, regardant lui aussi le sol.

Je le fixai.

"Tu sais de quoi je parle," il dit avant de soupirer. "Il y avait un gros cadenas dessus. Je... je savais comment l'ouvrir bien sur, c'est moi qui l'ait installé. Mais je m'assurais de ne plus jamais y revenir."

Il était encore bien trop tôt pour me reveiller selon moi, et je venais seulement de dormir deux heures, j'étais extenuée, mais dès que je fermai les yeux, je ne peux m'empêcher de revoir le visage triste d'Harry qui me confessait ses pensées suicidaire.

"Cette pièce est vide, il n'y a rien si ce n'est... un tabouret et une corde accroché au plafond," il m'avoua. "Je te jure, j'y pensais tous les jours." Une larme roula le long de sa joue, me surprenant. "Je... quand je te disais que je tuais par plaisir - c'était simplement pour t'effrayer. Je ne ressens rien quand je tue quelqu'un au jour d'aujourd'hui parce que mon âme est complètement foutu. Je ne peux pas dire que j'aime ça."

Harry soupira et me gratifia d'un petit sourire. "J'ai arrêtai d'aller dans cette pièce et de penser, aujourd'hui c'est le grand jour, et ceux depuis que je t'ai rencontré. Tu as littéralement donné un sens à ma vie. Est-ce que tu comprends à quel point c'est putain d'étrange pour moi? Un mec qui n'en a rien à foutre de tout d'habitude? Je t'aime." Il avala sa salive. "Je suppose que j'avais simplement besoin de quelqu'un."

Mes yeux étaient grands ouvert et je fixais devant moi, entendant partiellement des petites voix venir de la télévision, des flashs de l'écran imprégnant mon visage à chaque changement de scène. J'avais en effet choisi une vie ou je devais tuer pour être avec la personne que j'aime. Et ça m'était égal, mais je savais que ça n'était pas juste.

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note de l'auteur original : "vous voyez le style d'amour obsessionnel que porte tate langdon à violet dans american horror story? un amour destructeur? voila, je n'en dis pas plus."

Redemption VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant