Chapitre 76

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« N'aies pas peur. »

Je déglutis, et je réalisais à quel point j'avais soif. Ma bouche était sèche, chaque souffle me faisait de plus en plus mal. L'arrière de ma nuque et de mon crane hurlaient de douleur mais je refusais de relever ma tête pour lui faire face. La peur ferait place à la colère même si je bouillonnais déjà à l'intérieur de mon cœur tremblant.

« Espérons juste qu'il nous donne ce que nous voulons, et tout ira bien, » me dit Ashton en s'adossant contre sa chaise. Il était assit en face de moi, dans une petite pièce qui ressemblait à une salle à manger. Il y avait une ouverture sur une autre pièce à ma droite et une cuisine de l'autre côté qui n'avait vraisemblablement pas été utilisé depuis longtemps.

« Tout ira bien ? » répétai-je en riant amèrement mais je finis par tousser à cause de ma gorge. Je déglutis à nouveau en gardant mon regard baissé. La plupart de mes cheveux recouvrait mon visage, m'aidant à éviter le visage de mon bourreau. Mes mains étaient liées devant moi mais mes jambes ne l'étaient pas. Je ne serais dire pendant combien de temps je suis restée inconsciente mais quand je me suis réveillée dans cet endroit, je me sentais aussi somnolente que dans la planque. « Je ne suis pas stupide. Ton but est de tuer les criminels – ce qui est assez scandaleux pour ma part – » Je relevais ma tête que j'appuyais contre le mur derrière moi, et je pus enfin voir son visage, « – tu ne nous laissera pas partir. »

Ashton avait un tissu blanc enroulé autour de son bras et une tache rougeâtre avait déjà inondé le vêtement. Il portait cette expression montrant qu'il préférerait être n'importe où plutôt qu'ici, assit sur une chaise en face de moi sans presque rien faire, ses yeux ne me regardaient même pas.

« Donc, tu ne veux pas que je te rassure ? J'aime ça, » dit-il en gardant son regard vers le couloir près de moi. Je lui lançai un regard embrouillé. « J'aime savoir que tu n'es pas dans le déni, que tu penses vivre éternellement, heureuse avec ce psychopathe près de toi jusqu'à la fin de tes jours. » Il se reposa sur le dossier de sa chaise. « Parce que, de ce que j'ai appris, les méchants perdent toujours. Je me trompe ? »

Je fermais les yeux et souris avant de secouer légèrement ma tête. « C'est ironique. »

« Non, » insista-t-il avant de se pencher vers moi, « non ça ne l'est pas. Nous donnons une faveur à tout le monde. Nous nettoyons le monde des pourritures que Dieu a crée. On pourrait y perdre au change, mais il est reconnaissant du travail que nous faisons pour lui. »

« Chéri, je doute que Dieu souhaite vraiment te voir tuer les mauvaises personnes. C'est à cela que servent les flics, » dis-je doucement.

Ashton plissa ses yeux vers moi. « Tu ne comprends pas. Personne ne comprend, alors je ne m'attends pas à ce qu'une folle me croit, » répondit-il lentement.

« Tu as dit que les méchants perdaient toujours, n'est-ce pas ? » demandai-je.

« C'est la raison pour laquelle ils meurent tous, » dit-il simplement en se balançant sur sa chaise. Mes yeux vacillèrent sur l'arme qu'il avait planqué au niveau de sa hanche.

« Non, c'est la raison pour laquelle il y a un endroit appelé l'Enfer. »

« Et bien dans ce cas, rendez-vous là-bas. »

Il y eut un cognement, et Ashton et moi nous tournâmes derechef vers le couloir. Une femme d'age moyen, les cheveux ternes et des pommettes creusées se tenait à ma droite. Elle portait des talons noir, un jeans blanc simple et un tee-shirt noir. Un léger maquillage ornait son visage, signifiant qu'elle avait du aller dans un endroit assez important pour oublier le fait qu'elle était du côté des tueurs.

Redemption VFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant