Redemption VF

Chapitre 47

Harry me suivit à l'intérieur de la maison.

Au début, il resta derrière moi tout près de la porte d'entrée en attendant que l'hélicoptère s'éloigne, pas seulement de ma maison, mais de l'avenue tout entière, pour être sure. Le plus loin qu'il soit allé est l'autre bout de la rue avant de, bien sur, faire demi-tour.

Harry n'avait pas le temps de rentrer chez lui de l'autre côté de la rue. S'ils l'attrapait, il vérifiait surement sa carte d'identité et verraient qu'il s'agit d'une fausse. Ça nous était déjà arrivé, il me semble, et soit l'homme qui avait conçu la carte d'identité d'Harry était doué soit nous avions eu beaucoup de chance.

Je m'écartai de la porte d'entrée et me trouvai en face d'Harry, qui portait une expression confuse sur le visage, presque triste. Je lui montrai la direction du couloir et il se retourna pour marcher vers celui, moi à ses talons. Une fois affranchi de l'espace exigu où nous nous tenions pendant que l'hélicoptère effectuait sa ronde, je passai devant lui pour lui montrer le chemin de ma chambre.

"Pourquoi est-ce que l'hélicoptère vérifie si tout le monde est bien chez soi?" lui demandai-je après avoir fermé ma porte de chambre derrière lui, "Alors que le couvre-feu a été lancé il y a des heures?"

Il haussa ses larges épaules, n'écoutant à peine ce que je disais comme ses yeux se baladaient dans ma chambre. "J'en sais rien, il y a peut-être des gens qui traînent encore... Jolie chambre." il dit.

"Tu ne l'avais pas vu avant?"

Harry marcha jusqu'à ma porte fenêtre puis il s'arrêta brusquement.

"Oh, j'avais oublié ça." dis-je avant de le rejoindre. Je me penchai pour ramasser les morceaux de verre et j'entendis Harry haleter avant de m'ôter soigneusement les débris de verre des mains.

"Quoi?" argumentai-je.

"Tu pourrais te blesser," il répondit. "Enfin va pas croire que... Laisse moi faire."

Je roulais mes yeux au ciel avant d'aller m'asseoir sur mon lit, le regardant ramasser les éclats de verre du sol. "Attends une minute," dis-je avant de me lever et de revenir vers lui. "Comment pourrais-je être sure que tu n'utilises pas un de ces bouts pour me poignarder?"

"Je n'en ai pas besoin si je veux te poignarder." il chuchota malicieusement avant d'accélérer le rythme et de déplacer les morceaux sur un côté.

"Qu'est-ce que ça veut dire?" demandai-je doucement, et il grimaça.

Mais il ne dit rien.

"Peu importe les armes que tu as, je veux que tu t'en débarrasse tout de suite, et que tu les poses là où je peux les voir."

"Non, maman." il dit avant de faire tomber passivement ses bras sur ses cuisses.

"Maintenant."

Il soupira puis ouvrit sa veste, révélant un poignard caché dans une poche intérieur. Il sortie la dague et la jeta par terre dans un petit bruit. Puis il ouvrit l'autre côté de sa veste et se débarrassa d'un revolver. Je ravalai ma peur et il déposa gentiment l'arme sur le bureau avant de se mettre à genoux pour faire sortir un autre couteau enroulé d'une étoffe noire autour de sa jambe.

Mes lèvres se resserrèrent en une ligne fine. "C'est tout?"

"Tu veux me fouiller ou quoi?" il se mordit la lèvre. Je le fixai pendant presque une minute, mes bras croisés sur ma poitrine tandis qu'il penchait sa tête en arrière signe de défaite. Il fit glisser un autre couteau dissimulé dans sa manche gauche avant de le claquer sur mon bureau. Il enleva sa veste pour la jeter sur mon lit.