Chapitre 8

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Cette voix... Je ne la connaissais que trop bien. Tout simplement parce que c'était la mienne. C'était ma voix qui résonnait dans la chambre de Frigiel... Comment cela se faisait-il ?

Je n'arrivais pas à distinguer ce que je disais, donc je m'approchai de la porte séparant la chambre de Frigiel et le reste la maison et entrai sans cogner. Il ne me remarqua pas, beaucoup trop absorber par... Son ordinateur ? C'était bien ça. Il était en train de regarder une vidéo... Mais...

C'était dans la salle de bain ! Sur l'écran , qui était noir et vert pour pouvoir bien voir dans le noir, nous pouvions apercevoir le visage mal à l'aise de Léo, qui était plaqué par... moi... Attendez ? Quoi ?! Ne me dites pas que... Non ! Je ne pouvais pas avoir fait ça hier soir !

Je me retenais pour ne pas crier, de peur que Frigiel arrête la vidéo dans laquelle il était tant absorbé. Et s'il faisait ça, je ne pourrais jamais voir la fin.

Puis, je me concentrai sur ce que nous disions... « ... J'aime tout chez toi ! Je t'aime Léozangdar ! » Non ! Je ne pouvais pas avoir dit ça et ne pas m'en rappeler !

« Siph... Tu ne penses pas ce que tu dis... » Il m'avait rejeté..? Alors je n'avais pas fait de bêtise ?

Je croisais les doigts, suppliant mentalement n'avoir rien fait de plus que lui déclarer ma flamme. Mais ce que je vis était tout autre... Mes lèvres capturèrent les siennes, entrainant l'homme que j'aimais dans un baiser passionné. Il semblait réticent au départ, mais embarqua finalement dans ce que j'avais commencé.

J'étais figé sur place, en train d'assister à ma propre bêtise. Comment j'avais pu avoir le courage de faire ça ? Toutes ces questions dans ma tête se bousculaient entre elles, ce qui empira ma migraine. Tout tournait autour de moi. S'en rappelait-il ? M'en voulait-il ? Mais surtout... M'aimait-il ?

« Frigiel ! » Le cri s'échappa de mes lèvres, me valant un petit saut de la part de mon ami. Lorsqu'il vit que c'était moi, un sourire se dessina sur son visage. « Tu... Tu peux m'expliquer ?! »

Voyant que je commençais à paniquer, celui qui me regardait en train d'embrasser Léo s'approcha de moi, me retenant par les épaules.

« Calme-toi Siph ! Calme-toi ! » Il parlait d'un ton se voulant probablement rassurant.

Mais son effet était contraire. « Me calmer ? ME CALMER ? COMMENT VEUX-TU QUE JE ME CALME APRÈS QUE TU M'AI FILMÉ EN TRAIN DE FAIRE ÇA ? TU AVAIS TOUT PRÉVU ! Tu... »

Les évènements de la veille revinrent soudain. Lorsque j'avais embrassé Frigiel, il m'avait mis de la vodka dans la bouche, mais il y avait un truc en plus...

« Tu m'as drogué hier, pas vrai ? »

Il baissa la tête et me lâcha les épaules.

« Je... »

« Frigiel... Putain ! Frigiel ! Pourquoi t'as fait ça bordel de merde ? »

Il s'assit sur le coin de son lit, la tête baissée et jouait avec ses mains. C'était la première fois que je le voyais comme ça.

« En fait, je... J'étais saoul et j'ai cru bien faire. Je voyais depuis longtemps que vous étiez attiré l'un par l'autre et... »

Je le coupai: « Attend, tu veux dire... Que ça s'était autant visible et que... » Je cherchai mes mots, ravalant ma salive. « Tu veux aussi dire que Léo m'aime et que ça parait ? »

Il releva la tête et me fixa dans les yeux. Il avait un sourire en coin, mais pas un qui est moqueur, non... Un qui est plus... Compatissant ? « Exactement. Donc, je disais que je voyais que vous étiez attiré mutuellement et, étant saoul, j'ai voulu vous aider. Vous êtes mes meilleurs amis, donc je voulais bien faire. Quand j'ai dû t'embrasser pendant le jeu de la bouteille, j'ai mis un truc beaucoup plus fort dans l'alcool... J'ai même oublié ce que c'était... 'Fin bref. J'ai fait exprès pour te le faire avaler. Tout était prévu et calculé. Sauf pour Zelvac. Je me doutais qu'il te donnerait de l'eau, même s'il était vraiment saoul. Il garde son instinct protecteur. Mais j'avais peur que ça fasse dissiper les effets de ce que tu avais pris. Je voulais vraiment que vous vous disiez la vérité une bonne fois pour toutes. Du coup, j'ai attendu la fin du jeu pour aller vérifier ton état et, heureusement, tu étais toujours saoul. Un peu moins que prévus, mais ça faisait tout de même l'affaire. Du coup je t'ai dit d'attendre un peu dans ma chambre, comme c'est la plus proche de la salle de bain. Je me doutais bien que Léo allait y aller. Alors je t'ai dit d'aller lui faire part de tes sentiments. Tu n'as pas rouspété et, quand il est arrivé, tu l'as rejoint. » Il termina enfin son monologue, tout en reprenant son souffle. Je m'étais forcé de ne pas le couper à chaque phrase qu'il disait.

Lorsque l'amour est trop fort...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant