Chapitre III: Rouquinerie maligne et ambitions discrètes

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Le soleil était d'une douceur d'un soir estival en cette après-midi de samedi. Aurore avait pris son roman moldu, et quelques cours (car il fallait bien qu'elle s'y mette), et s'était nichée sous un grand peuplier qui bordait le lac. Aurore se laissa un instant bercer par le doux son des élèves de première année qui regardaient le lac avec une grande fascination. Elle avait fait la même chose lorsqu'elle était en première année. Elle se rappelle, elle avait tellement été curieuse qu'elle avait failli tomber dedans. Cédric l'avait rattrapé de justesse. Passé la peur, ils avaient explosés de rire, à tel point que tout le monde s'était retourné en les regardant, incrédules.

Aurore avait demandé à Cédric s'il souhaitait l'accompagner. Elle ne comprit pas tellement pourquoi il avait refusé, ni même la froideur avec laquelle il lui parlait en ce moment. Depuis la toute petite altercation qu'ils avaient eu le jour de la rentrée, c'était comme si une gêne s'était installée entre eux. Entre eux, Cédric et Aurore, qui étaient, pour reprendre l'expression moldue, comme cul et chemise, et qui ne se séparaient jamais, au grand jamais. Cédric avait même appris à se servir d'un téléphone pour pouvoir appeler Aurore pendant les vacances. Aurore avait tenté cette semaine, en vain, de décrisper Cédric. Elle était allée voir Lorelaï, espérant avoir quelques indices quant à la mine bougon de son ami. Lorelaï l'avait regardé, avec un sourire compatissant, et avait déclaré que ce n'était pas à elle qu'il fallait s'adresser, c'était à Cédric. Aurore avait boudé, sachant parfaitement que Lorelaï avait raison. Au final, cette première semaine avait été morose.

-Alors, on boude encore ?

Aurore releva la tête et vit Lorelaï qui se tenait devant elle, un sourire compatissant.

-Ce n'est pas moi qui boude, tu le sais bien, fit doucement Aurore.

-Oh, tu sais, tu connais Cédric. D'ici une journée il en aura terminé avec ses enfantillages.

Lorelaï s'installa à côté d'Aurore, regardant elle aussi à son tour les petits nouveaux qui s'amusaient près du lac.

-Ils sont tellement mignons, on a l'impression qu'ils n'ont pas de soucis.

-Oh ils doivent en avoir, répondit Aurore. Mais ils sont encore enfants. Ils ont encore une innocence...

-Genre toi ton innocence tu l'as perdu, railla Lorelaï.

-Autant que toi, répliqua Aurore. Alors ça en est où de ce Jonas ? Tu vas enfin pouvoir lui adresser la parole un jour ou l'autre ?

-Tu parles, fit sombrement Lorelaï. Il m'a ignoré toute la semaine. Pourtant c'est pas faute d'avoir essayé d'être visible.

-Essaie, je ne sais pas...tu n'as qu'à participer au tournoi, fit Aurore malicieusement.

-Tu sais très bien qu'il n'y a que toi qui peut, et Cédric. Quelle chance d'être né en début d'année !

-Je ne participerais pas, tu le sais bien, fit Aurore.

-C'est quand même marrant que vous soyez arrivés tous les deux un an après tout le monde normalement. Vous avez quasiment un an de plus que nous.

-Je te l'ai déjà raconté pour moi, mes parents ont eu très peur au début, et ça a mis un an avant qu'ils acceptent que je vienne ici. Cédric ça a toujours été flou ce retard, je crois que c'est parce qu'il était malade à ce moment-là.

-Beaucoup malade ?

-Bah, assez pour qu'un sorcier n'aille pas à l'école en effet, répondit Aurore. Mais comme Cédric ne veut jamais en parler et a toujours vécu ça comme un échec, je préfère ne pas aborder le sujet.

Definitely yours Tome 1: Le tournoi des trois amitiésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant