Chapitre VII: Larmes séchées et reflets rebelles

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Aurore était en cours d'Histoire de la Magie, Lorelaï à ses côtés. Cette dernière tentait tant bien que mal de suivre le cours de ce pauvre professeur qui aurait peut-être du ne pas choisir cette profession où tout simplement s'arrêter après sa mort. Aurore avait abandonné depuis une dizaine de minutes déjà, et Lorelaï, pour la première fois, voyant le regard morose de son amie, prit des notes. Lorelaï lançait des regards inquiets en coin vers Aurore, ne sachant pas tellement comment lui remonter le moral. C'est quelque chose qui avait toujours été très difficile avec Aurore. Lui remonter le moral. Lorelaï observait doucement les petites mèches grises qui parsemaient légèrement la chevelure de son amie, et se sentit mal pour elle. Il était clair que si elle, Lorelaï, avait eu ce pouvoir, et qu'elle n'arrivait pas à le contrôler, elle aurait fini à Ste Mangouste depuis belle lurette. Voilà ce qui rendait la chose compliquée. Aurore savait très bien que cela se voyait, qu'elle soit heureuse, en colère, triste, stressée, ennuyée, cela se voyait. Tout se voyait. Et, Lorelaï le savait, elle avait tellement honte de ça qu'il était presque impossible de lui parler lorsqu'on voyait qu'elle allait mal, immédiatement Aurore se refermait sans avoir laisser une seule chance à son interlocuteur. Lorelaï savait que Cédric commençait à réussir tant bien que mal à pouvoir approcher ses angoisses, et Lorelaï se reposait généralement sur le don de son ami. Mais, histoire de compliquer encore plus la situation, pensa-t-elle avec dépit, il était l'une des grandes raisons des cheveux grisâtres de son amie. Quel débile. Aurore n'avait pas fait grand chose de mal. Ca ne servait strictement à rien de s'énerver pour une maladresse pareille. Maintenant, c'était elle, Lorelaï, qui subissait la mauvaise humeur des deux. Lorelaï jeta à nouveau un rapide coup d'œil à Aurore. Elle s'amusait à faire des trous dans son parchemin avec sa plume, ayant l'air d'avoir complètement décroché le cours de Binns. Lorelaï se demandait qu'est-ce qui pouvait bien l'accaparer autant dans ses pensées, et se dit, que même si Cédric devait occuper la majorité de ses pensées, il ne devait pas y avoir que ça. Elle n'avait jamais vue son amie ne pas écouter à un cours, même un cours aussi barbant que Binns. C'était cela qui l'inquiétait le plus.

Aurore avait de plus en plus de mal à se concentrer sur ses cours tellement l'angoisse de se retrouver seule au bal devenait grande. Elle voyait des couples improbables se former autour d'elle, des filles pleurer parce qu'on avait refusé leur demande, des garçons fiers comme des coqs devant leurs copains alors que la seconde d'avant ils n'en menaient pas large...

Et Aurore cherchait toujours avec qui y aller. Cela devenait compliqué. Elle voulait y aller avec quelqu'un qu'elle aimait bien, avec qui elle pourrait s'amuser, et non pas par dépit. Et tous ses amis avaient déjà trouvé quelqu'un. Elle s'en voulait un peu de s'y être prise à la dernière minute. Elle aurait pu y aller avec Cédric, ou encore Fred...

Rien qu'à cette pensée Aurore sentit le rouge lui monter aux joues. Elle ne comprenait pas très bien pourquoi elle était obnubilée à l'idée que si elle s'était bouger les fesses, elle aurait pu y aller avec lui, et que ça aurait été plus qu'agréable. Ni pourquoi elle se cachait derrière les murs quand elle le voyait approcher, son frère et lui. Parce que oui, maintenant, dès qu'elle croisait un des jumeaux, elle se cachait. Depuis que George lui avait fait comprendre qu'elle avait raté sa chance avec Fred, elle se cachait. Lorelaï en avait d'ailleurs marre puisqu'à chaque fois qu'une tête rousse approchait, elle se faisait happer par le tourbillon Aurore et se retrouvait dans la plupart des placards à balais de Poudlard. Mais qu'est- ce qu'il se passait, réellement, dans sa tête ?

Et en plus de tout ça elle était furieuse, oui, furieuse contre Cédric qui ne lui avait même pas laissé une chance de se rattraper. Bien sûr qu'elle ne pensait pas à mal, elle ne voulait juste qu'il n'y ai pas plus de blessés qu'au début...Elle voulait juste qu'il comprenne qu'il ne fallait pas se jeter sur la première venue pour oublier une personne, mais...voulait-elle vraiment qu'il l'oublie elle ? Elle avait l'impression que dans tout ça, d'une façon ou d'une autre, nuisait à leur amitié. Et peut-être qu'elle préférait quand il lui accordait un minimum d'attention. C'était mieux que cette politesse froide qu'il avait instaurée sans lui demander son reste. Encore si c'était pour se sentir mieux qu'il s'éloignait, d'accord, mais il ne laissait pas passer une de ses bévues. Et combien de bévue elle avait laissé passer, elle, combien de fois, vexée, blessée, meurtrie, elle avait du faire face à ses sautes d'humeur. Ah, il était beau, le Pouffsoufle rêvé, le Prince de ces dames. La fierté de la maison. N'en était-elle pas une ? Non, jamais, toujours évincée au prix de la gloire que Cédric s'appropriait. Elle savait qu'une partie de ses paroles étaient fausses, mais cela restait vraie : on ne félicitait jamais les batteurs dans un match de Quidditch. On ne félicitait jamais la meilleure de la classe, celle qui faisait les devoirs de son ami, on ne la félicitait jamais.

Definitely yours Tome 1: Le tournoi des trois amitiésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant