Comment réagiriez-vous si vous appreniez seize ans plus tard que vous auriez pu être adopté et que votre vie ne se résumerait pas à voyager de pays en pays et de famille d'accueil en famille d'accueil ?
Comment réagiriez-vous si vous appreniez que l...
Je fus réveillée par des secousses. Mike et Chris en face de moi venaient eux-aussi de se réveiller paniqués. Je me tournai vers River à côté de moi.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? lui demandai-je.
- Il y a un problème avec le réacteur, intervint Kevin revenant probablement de la cabine de commandement.
- Comment ça ? paniqua Damon.
- Ils vont nous faire atterrir en urgence, continua Kevin en s'asseyant et en ignorant la question de Damon.
- On est où ?
- On vient de passer la frontière entre l'Iran et l'Irak.
- Quoi ?! s'écria Mike.
- Oui, ils vont nous faire atterrir en Irak.
- Bordel, souffla River.
Et il avait bien raison. Ça allait être un joyeux bordel cette histoire...
Je les regardais et me levais pour aller voir le commandant de bord. Notre avion contenait principalement du ravitaillement pour Bagdad et nous. Je commençais à avoir des doutes face à cette soudaine panne de réacteur. Je ravalais ma colère et toquais à la porte du commandant. Ils me répondirent à peine, en train de gérer la situation comme ils le pouvaient. Entre deux répliques aériennes, je demandais à combien de kilomètres nous étions de Bagdad et ils me répondirent que nous venions à peine de passer la frontière et que, Bagdad étant plus dans les terres, nous n'en étions pas proches. Je pris une carte qui se trouvait dans leur compartiment et les laissais gérer la situation.
Les secousses devenaient de plus en plus importantes et nous étions obligés de nous tenir aux cordages étendus sur les murs de l'avion pour pouvoir rester stable. Je posais la carte sur une caisse de marchandises et expliquais la situation aux garçons.
- Comment on fera quand on sera au sol ? nous demanda River.
- On improvise comme on l'a toujours fait dans ces situations-là, lui expliqua Chris toujours fixé sur la carte.
- Quoi ?! Vous voulez dire que vous n'avez pas de plan ! s'exclama River paniqué.
- Non, on a rien. Ce n'était pas prévu dans le programme le coup de la panne de réacteur, s'exprima Mike froidement.
Je lui lançais un regard noir, lui faisant comprendre qu'il allait trop loin, quand le commandant nous annonça que nous descendions. Nous nous installions de nouveau à nos places et attachions les ceintures de sécurité mises à disposition. L'avion se posa brutalement au sol et nous nous immobilisions finalement.
Je détachais ma ceinture et attrapais mon paquetage et mes affaires militaires. Les garçons m'imitèrent et nous sortions de l'avion par l'un des trous de la carling. Nous nous précipitions jusqu'à la cabine de commandes pour voir comment allaient les pilotes. L'un des deux était mort sur le coup et Mike lui ferma les yeux. Le deuxième avait une jambe coincée en-dessous du poste de commandes. Nous le sortions à quatre et il se trouva au sol. J'attrapais, comme je pus, la pharmacie qui se trouvait dans la salle des commandes et lui fis un garrot. Les garçons l'aidèrent à se lever et nous nous mettions en route.
Je me mis devant l'arme pointée. Damon et Mike soulevaient le pilote et Chris, Kevin et River fermaient la marche. Nous avions atterri dans un désert et la nuit était loin. Je regardais la carte régulièrement tout en m'essuyant le front et Chris prit ma place devant pour que je puisse le guider et me concentrer sur l'orientation. Nous arrivions dans un village et je demandais à une femme s'il y avait un hôpital ou un médecin près du village. D'abord méfiante, elle ne me répondit pas. Mais en voyant l'état du pilote, elle m'expliqua que le premier médecin était à une dizaine de kilomètres et qu'elle voulait bien nous prêter un véhicule. C'était un camion, nous y déposions le pilote dans la remorque et avant de partir, j'en profitais pour soigner les blessures minimes des garçons. Je venais de finir de soigner Mike, blessé au bras.
- Et toi, qui va te soigner ? me demanda-t-il en portant sa main à mon front où du sang couler encore un peu.
- Je vais bien Mike, lui répondis-je avant de monter côté conducteur.
Je m'installais et soufflais avant de démarrer. Nous prenions la route tout en remerciant la femme. Nous avancions sur nos gardes dans le désert irakien et suivions les explications de la femme. Au loin, nous aperçûmes un grand bâtiment où des habitants attendaient. Nous nous garions précipitamment et descendions le pilote qui venait de tomber dans les pommes. Le médecin et des infirmières arrivèrent en courant et nous aidèrent à le transporter jusqu'à un lit. Ils partirent ensuite pour le soigner et je me laissais glisser contre le mur. Les garçons m'imitèrent et le médecin revint deux heures plus tard. Je me levais, ainsi que Chris.
- Il va bien, nous l'avons stabilisé, dit-il en anglais.
- D'accord, merci, lui répondit Chris.
- J'ai appelé l'armée américaine. Elle vient vous chercher dans une heure, et je me chargerai de ramener le camion.
Je lui souris et m'assis de nouveau contre le mur. Je m'y assoupis et fus réveillée par River qui m'annonça que l'armée américaine venait d'arriver. Je me levais et ramassais mes affaires. Nous nous avancions vers l'hélicoptère et montions à l'intérieur. Un autre venait de décoller, transportant le pilote jusqu'à la base.
- Bienvenue, nous dit le pilote de l'hélicoptère avec un sourire franc.
Je lui souris et nous partions pour la base militaire de Bagdad. Le colonel nous accueillit et il nous demanda comment cela se faisait que notre avion s'était crashé. Je lui expliquais et lui demandais s'il était possible qu'un hélicoptère aille sur les lieux pour récupérer le corps du deuxième pilote. Il m'accorda cela et je montai de nouveau dans l'hélicoptère en laissant les garçons à la base.
Je guidais le pilote jusqu'au lieu et au bout d'une heure, nous trouvions la carcasse. L'hélicoptère se pose puis deux militaires munis d'un brancard allaient chercher le pilote. Je descendis à mon tour pour faire le tour de l'avion et examiner le réacteur. J'aperçus des fils du moteur coupés nets et la colère monta en moi. On avait voulu nous tuer...
L'hélicoptère repartit et ma colère accrut. Arrivée au camp, je demandais au colonel s'il y avait un avion qui repartait aux Etats-Unis et il y en avait un le soir même. Nous attendions et montions dans l'avion, il faisait nuit noire. Je m'assis sur les bancs et les autres soldats s'assirent en face de nous. Ils nous dévisagèrent sûrement à cause de nos âges et l'avion décolla direction les Etats-Unis.
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Coucou,
Je m'excuse de nouveau de ne pas avoir publié mercredi mais voici le chapitre de la semaine.
Isaé n'est pas au bout de ses surprises pour son retour au pays ;)
On se retrouve mercredi pour la suite :)
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