29 Mai 2016
Cela faisait deux semaines que les deux frigos, qui servaient de camarades à Hakim, se servaient de moi comme sac de frappe exigeant que je parle pour qu'ils puissent arrêter. C'est mal me connaître les gars... Au final, ils se faisaient plus de mal qu'ils ne m'en faisaient. Hakim avait disparu et ce n'était pas plus mal. Je préférais voir les poings des deux baraqués que les vidéos que me passait Hakim, sachant l'équipe en danger.
Je me redressai sur ma chaise, comme je pouvais, me sentant tomber en avant quand la porte en face de moi s'ouvrit. Acolyte n°1 arriva avec un plateau, une main sur son arme. Il me détacha les mains et les pieds avant de me pointer avec son arme.
- Mange ! m'ordonna-t-il en lâchant le plateau devant ma chaise.
Je me laissais tomber au sol toujours en le fixant dans les yeux et les mains en l'air. J'avais le corps en compote ce qui me fit grimacer. Il recula toujours en me pointant son arme et la porte claqua dans un bruit sourd. Je me retrouvais libre de mes mouvements pendant une petite heure. C'était devenu une habitude depuis une semaine : avant, j'avais deux frigos qui me regardaient manger tout en gardant leurs armes à porter de main au cas où je déciderai de les attaquer avec un morceau de pain et un verre d'eau.
Je m'avançais, en boîtant, mon verre d'eau dans la main et mon pain dans la bouche, vers la fenêtre qui éclairait la pièce. Elle était plutôt petite et était composée de barreaux intérieurs et extérieurs. J'attrapai la chaise et montais dessus, non sans pousser une injure, pour voir le paysage qu'elle m'offrait.
- Sable et gardes. Génial... marmonnai-je dans ma barbe.
Je descendis de ma chaise après avoir contemplé le paysage pendant une vingtaine de minutes. Je retournais dans ma position initiale pour finir mon repas avant qu'on ne m'y interdise. Je repoussais le plateau du pied et remontais sur ma chaise. Les camarades d'Hakim ne devraient pas tarder à arriver.
- Vingt-trois, vingt-deux, vingt-et-un, vingt... Bon, ils foutent quoi ?! murmurai-je en regardant précisément la porte malgré la pénombre.
J'allais me lever de ma chaise pour voir ce qu'il se passait quand des coups de feu retentirent. Je restai en suspension au-dessus de ma chaise attendant que ça se calme et pour être prête à m'enfuir quand la porte s'ouvrira.
Le silence était revenu. Je m'étais assise de nouveau sur ma chaise et la porte ne s'était toujours pas ouverte. Je la fixai en fronçant les sourcils quand j'entendis des pas dans ma direction.
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ? me chuchotai-je les mains en appui sur la chaise et en sentant l'anxiété monter.
La porte s'ouvrit en fracas et je découvris une silhouette que je ne connaissais que trop bien.
- Chris ?!
- Oui, on te sort de là.
- On ?! Mais...
- Allez ! On a pas de temps à perdre !
Il me soutint à l'aide de son bras et nous sortîmes de la bâtisse, non sans que je ne compte le nombre de cadavre qui jonchait le sol sur notre chemin. Un bus était garé devant et il m'y fit monter en me suivant. Le bus démarra en trombe et je découvris mon équipe. Ils me sourirent et je m'assis sur un siège avant que Claire ne vienne me soigner. Elle s'affaira à la tâche sans me jeter un regard et je me tournais vers le paysage.
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Team
ActionComment réagiriez-vous si vous appreniez seize ans plus tard que vous auriez pu être adopté et que votre vie ne se résumerait pas à voyager de pays en pays et de famille d'accueil en famille d'accueil ? Comment réagiriez-vous si vous appreniez que l...